Politique
Burkina/référendum : l’opposition lance une campagne de ‘’désobéissance civile‘’ à partir du 28 octobre contre un ‘’coup d’Etat constitutionnel’’
Publié le jeudi 23 octobre 2014 | AIB
© aOuaga.com par G.S
Projet de révision de la Constitution : l`opposition à nouveau dans la rue le 28 octobre Mercredi 22 octobre 2014. Ouagadougou. L`opposition regroupée autour du chef de file a animé une conférence de presse pour annoncer l`organisation d`une journée nationale de protestation, le 28 octobre 2014, contre le projet de loi portant modification de la Constitution introduit à l`Assemblée nationale par le gouvernement |
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Ouagadougou – L’opposition politique a appelé mercredi le peuple burkinabè à une «désobéissance civile» à partir du 28 octobre contre la tenue d’un référendum pour permettre une nouvelle candidature du président Blaise Compaoré, qualifiée de ‘’coup d’Etat constitutionnel’’.
«L’assemblée générale des Chefs de partis de l’opposition (…) a décidé d’appeler le peuple Burkinabè à une première journée de protestation sur toute l’étendue du territoire, le mardi 28 octobre afin de dire non à la mascarade qui se prépare», a déclaré le chef de file de l’opposition politique burkinabé Zéphirin Diabré.
Selon l’opposition, cette journée qui s’inscrit dans la perspective d’une campagne de « désobéissance civile » prendra la forme d’un rassemblement à Ouagadougou à la Place de la Nation (la plus grande de la capitale), dès 8h (GMT), en vue d’une marche suivie de meeting.
«Ce jour-là, les travailleurs des marchés, du public et du privé sont invités à déserter leur lieu de travail pour rejoindre le cortège et les commerçants sont invités à fermer leurs boutiques» a prôné M. Diabré également ancien ministre du commerce de Compaoré.
Agé de 63 ans, le président Burkinabè est arrivé au pouvoir en 1987 après avoir renversé son ex-compagnon d’armes Thomas Sankara. Après avoir effectué deux septennats (1992-1998 et 1998-2005), il terminera fin 2015 son deuxième quinquennat (2005-2010, 2010-2015).
Lui et ses partisans ont évoqué à plusieurs fois, l’idée d’un référendum pour modifier cette disposition de la Loi fondamentale, suscitant la fronde de l’opposition politique et d’une partie de la société civile.
Mardi, le gouvernement burkinabè a décidé de la transmission à l’Assemblée nationale d’un projet de loi en vue de la convocation d’un referendum portant sur le nombre de mandats au pouvoir, alors que l’opposition politique et une partie de la société civile ont manifesté plusieurs fois contre un éventuel mandat en 2015 du président Blaise Compaoré.
En vertu de la loi burkinabé, une majorité simple des 127 députés suffit pour autoriser la convocation du referendum, condition mathématique que remplie le camp présidentiel qui dispose avec ses alliés de 81 voix.
-De la dissuasion à la confrontation-
«L’opposition appelle tous les députés patriotes épris de paix et de liberté et ayant la dignité à se démarquer du clientélisme et du démarchage des rabatteurs politique» a souhaitéM. Diabré ajoutant que les députés vont «majoritairement» repousser ce projet de loi.
Le président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, opposition) des dissidents du parti au pouvoir, Roch Marc Christian Kabore a pour sa part indiqué que même si son parti ne dispose pas pour l’instant de députés, «tout sera fait pour que le parti au pouvoir ne gagne pas les trois-quarts des voix pour modifier la constitution».
M. Kabore a par ailleurs indiqué les votes se dérouleront par «bulletins secrets» car il s’agit d’un projet en vue de modifier la constitution.
«Nous sommes passés de la phase de la dissuasion à la confrontation et nous sommes à la sous phase de la confrontation parlementaire» a soutenu le chef de file de l’opposition.
Selon Pr Etienne Traoré, premier vice-président du PDS/Metba, «les députés (de l’opposition) doivent voter contre, tout en essayant de convaincre ceux de la majorité qui hésitent».
Après la décision du gouvernement, une centaine de personnes ont manifesté en bloquant le trafic mardi soir à Ouagadougou. Mercredi matin certaines artères de la capitale étaient encore prises en «otage» par des jeunes en colère.
L’opposition politique a salué «une réaction courageuse et immédiate» des populations depuis l’annonce de ce qu’elle qualifie de «coup constitutionnel».
«Ces manifestations spontanées enregistrées au soir du mardi démontre le degré de colère de la population face à la décision du gouvernement» a-t-elle ajouté.
bur-ndt
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