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Burkina : Compaoré veut rester 15 ans de plus au pouvoir, accuse l’opposition
Publié le mercredi 22 octobre 2014  |  AFP
UEMOA
© aOuaga.com par G.S
UEMOA : 20 ans au service de l`intégration économique
Lundi 20 octobre 2014. Ouagadougou. Salle des banquets de Ouaga 2000. Les chefs d`Etat et de gouvernement des pays membres de l`Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) se sont retrouvés pour célébrer le 20e anniversaire de l`organisation commune placé sous le thème "UEMOA, 20 ans, les voies d`un développement solidaire". Photo : Blaise Compaoré, président du Faso




Ouagadougou - Le président Blaise Compaoré souhaite grâce à la révision par référendum de la Constitution annoncée mardi demeurer quinze années supplémentaires à la tête du Burkina Faso, a accusé mercredi l’opposition burkinabè.

Après l’annonce de ce référendum, une centaine de manifestants a bloqué mardi soir la principale route du Burkina Faso qui relie Ouagadougou à Bobo Dioulasso,

Si la loi fondamentale est modifiée, "on garantit trois mandats supplémentaires" de cinq années au chef de l’Etat, déjà au pouvoir depuis 27 ans, a affirmé Ablassé Ouédraogo, ancien ministre des Affaires étrangères de M. Compaoré devenu opposant.

Le gouvernement burkinabè a annoncé mardi l’introduction d’un projet de loi à l’Assemblée nationale visant à modifier l’article 37 de la Constitution, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels et empêche Blaise Compaoré de se présenter au scrutin de novembre 2015.

Le projet de loi, déposé mardi au bureau de l’Assemblée nationale, "a été introduit pour que le président du Faso soit élu pour un mandat de 5 ans renouvelable deux fois alors qu’aujourd’hui la Constitution dit qu’il est élu pour 5 ans renouvelable un fois", a expliqué M. Ouédraogo, le président du parti Faso autrement (opposition).

Or "rien ne nous dit que ce qui a été consommé (les mandats déjà effectués) sera pris en compte", a observé cet économiste, rappelant que le "subterfuge" a "déjà été utilisé" lors d’une précédente révision de la loi fondamentale en 2000, qui avait abouti à la limitation de la durée et du nombre de mandats.

Blaise Compaoré, après deux septennats (de 1992 à 2005), avait ainsi pu effectuer un premier quinquennat (2005-2010), puis un second, qui s’achève en 2015. Le Conseil constitutionnel avait entériné sa candidature au scrutin de 2005 en arguant du fait que la modification de la Constitution n’avait pas d’aspect rétroactif.

Les autorités pourraient en outre ne pas avoir à recourir à un référendum pour réformer la loi fondamentale, a révélé Zéphirin Diabré, le chef de file de l’opposition.

Selon ce dernier, un vote du projet de loi par les trois quarts de l’Assemblée nationale, soit 96 députés sur 127, suffirait pour que la loi passe par voie parlementaire. Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti du président, dispose à lui seul de 70 sièges.

Zéphirin Diabré, au nom de l’opposition, a également appelé à une première journée nationale de protestation sur toute l’étendue du territoire burkinabè le mardi 28 octobre "afin de dire non à la mascarade qui se prépare".

roh-jf/jpc
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