Le ministre de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat, Patiendé Arthur Kafando a lancé les activités de l’entreprise InnoFaso, le vendredi 7 décembre 2012. Situé dans l’enceinte de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE) à Ouagadougou, elle produit et commercialise des produits agro-alimentaires destinés à l’alimentation thérapeutique des enfants.
Au technopôle de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE), l’entreprise InnoFaso tourne à plein régime depuis le 7 décembre 2012. Membre du réseau « PlumpyField », elle a pour mission de satisfaire les besoins du Burkina Faso en produits de traitement et de prévention de la malnutrition. La production estimée de la première année se chiffre à 600 tonnes, ce qui permettra de traiter 5% des enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition dans le pays, selon les chiffres de 2010 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le ministre de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat, Patiendé Arthur Kafando, représentant le Premier ministre, a souligné l’intérêt que les pouvoirs publics portent au développement du secteur privé, à l’innovation et à la mobilisation des ressources humaines au service du développement.
Il a exprimé sa joie et son admiration surtout à l’endroit de 2IE. « Pour arriver à mettre en place une usine de ce genre qui demande des compétences, des process, il faut derrière une bonne formation, des bonnes ressources humaines », a-t-il déclaré. Le ministre Kafando a relevé que l’entreprise est dans un domaine qui touche la jeune enfance. Ce qui va aider le gouvernement dans son programme de lutte contre la malnutrition. Le président d’InnoFaso, Michel Lescanne, a justifié le choix du Burkina pour l’installation de cette unité pour deux raisons essentielles. Il a évoqué l’autonomie nutritionnelle du Burkina, qui importe actuellement ce type de produits, avant de souligner des raisons affectives.
En effet, il séjourne régulièrement au Burkina Faso depuis 23 ans. « J’avais essayé de faire des productions de farines enfantines, cela a moins bien marché au début mais j’ai une grande affection pour le pays. Venir ici pour développer, c’est l’accomplissement, d’un rêve », a-t-il confié. InnoFaso fait appel à des compétences de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE). Pour le directeur général de 2iE Paul Giniès, la qualité des enseignements délivrés par l’institut s’appuie sur une adéquation constante avec les besoins des entreprises et du monde économique pour contribuer efficacement à une croissance accélérée et durable.
Tenter une nouvelle génération d’ingénieurs
Il y a la volonté d’accompagner chacun des étudiants dans leur projet professionnel, de les amener à révéler et à exploiter leur propre potentiel. Cela, afin de relever les défis qu’ils devront affronter à l’issue de leur formation. C’est pourquoi a expliqué Paul Giniès, 2iE encourage la création et l’esprit d’entreprenariat. « Tenter une nouvelle génération d’ingénieurs-entrepreneurs responsables tournés vers l’action, est notre mission fondamentale. La création du technopôle au sein des 2iE s’inscrit dans cette stratégie », a soutenu le directeur général. Le président d’innoFaso Michel Lescanne a fondé en 1986 la société française Nutriset qui s’est donnée pour objectif de nourrir les enfants souffrant de malnutrition. Cette société a initié en 2005, le réseau « PlumpyField ».
Il regroupe des entrepreneurs locaux à travers le monde, qui fabriquent et diffusent les produits de la gamme « Plumpy » dans le cadre d’une franchise. Ces produits, distribués par les Agences des Nations unies ou les ONG ont permis de soigner 5 millions d’enfants en 2011. L’ouverture du site d’InnoFaso permettra de les fabriquer localement et de les distribuer via des organismes humanitaires ou pharmaceutiques comme l’UNICEF, le PAM, Médecin sans frontière, Action contre la faim, la CAMEG, Save the Children etc. InnoFaso se veut être également un levier de développement de la filière agroalimentaire, qui valorise toute la chaîne de production, du champ d’arachide à des formes innovantes de mise à disposition des produits. Les matières premières utilisées dans la fabrication de ses produits, proviennent en partie des exploitations agricoles de Réo, dans la province du Sanguié.
