Le Conseil national de sécurité alimentaire (CNSA) a tenu sa 5e assemblée générale ordinaire, le vendredi 7 décembre 2012 à Ouagadougou. Les participants ont fait un bilan, qu’ils ont estimé « satisfaisant », du plan de soutien aux populations vulnérables, pour les trois premières phases de l’opération et échanger sur les actions de la 4e phase et leur actualisation.
Le Burkina Faso a enregistré, au terme de la campagne agricole 2011-2012, un déficit global de production céréalière de 154 462 tonnes. Conséquence, des Burkinabè de près de 200 communes se sont retrouvés en insécurité alimentaire. Il fallait donc trouver une solution à cette situation préoccupante. C’est ainsi que le gouvernement burkinabè, tout en lançant un appel à la communauté nationale et internationale pour une solidarité agissante, a mis en place le plan opérationnel de soutien aux populations vulnérables, piloté par le Conseil national de sécurité alimentaire (CNSA).
Après un an de gestion de la crise alimentaire, l’heure est venue pour le CNSA de faire le bilan du plan opérationnel de soutien aux populations vulnérables, le vendredi 7 décembre 2012, à Ouagadougou. Dans l’ensemble, c’est la satisfaction, de part et d’autre. Le secrétaire exécutif du CNSA, Moïse Nignan/Traoré, premier à donner le ton, paraît le plus heureux. « Au regard des résultats positifs, le plan a été un succès. Pour la première fois, nous avons pu élaborer un plan et nous sommes arrivés à l’exécuter avec satisfaction », a-t-il laissé entendre. L’ambition, à entendre le secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire, est de pouvoir s’attaquer efficacement au phénomène cyclique de la famine.
Le vice-président du CNSA, l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Emmanuel Beth, a embouché la même trompette que Moïse Nignan/Traoré. Selon lui, la mise en œuvre du plan a été bien conduit, la « période s’est bien passée, il y a des motifs de satisfaction ». Le diplomate français se réjouit, d’autan plus que, selon lui, il y a eu des interventions massives et l’ensemble des acteurs se sont mobilisés avec efficacité. Le second motif de satisfaction de l’ambassadeur français est qu’à l’entendre, la campagne 2012-2013, s’est bien déroulée, en attendant des chiffres officiels pour le conforter dans sa position. Ainsi, au nom des partenaires techniques et financiers du Burkina, Emmanuel Beth a réaffirmé leur soutien indéfectible à accompagner le pays des « Hommes intègres » dans ses initiatives.
Le ministre de l’Agriculture et de l’hydraulique, Laurent Sédogo, représentant le Premier ministre à la cérémonie a, sans détour, souligné que le plan opérationnel de soutien aux populations vulnérables a permis d’éviter la flambée des prix. Il a ainsi exhorté les différents partenaires à poursuivre leurs actions tout en disant merci à tous « ceux qui ont contribué à aider à éviter la catastrophe annoncée ».
Zoom sur le rapport provisoire
Selon le rapport provisoire du plan opérationnel de soutien aux populations vulnérables, le gouvernement burkinabè, le Programme d’alimentation mondiale (PAM) et ses partenaires ont assisté plus de 2,6 millions de bénéficiaires, soit près de 400 000 ménages, à travers des distributions de nourriture et de cash dans 10 régions, en période de soudure. Le rapport fait ressortir que les interventions de l’Etat ont atteint, au total, plus de deux millions d’individus, dont 1 002 972 en période de « mitigation » (phases 1, 2 et 4 du plan : atténuation / atténuation- réponse et redressement - réhabilitation) et 1 077 023 en période de soudure, représentant respectivement, 48% et 37% des populations ciblées.
En ce qui concerne les partenaires et sur l’ensemble des deux périodes ci-dessus retenues, le rapport provisoire indique que près de 1 900 000 personnes ont été soutenues, à travers les activités mises en œuvre sur le terrain. Les régions du Sahel, de l’Est et du Centre-Nord sont celles ayant le plus de bénéficiaires. En définitif, le document provisoire permet de savoir qu’au total, ce sont plus de 71%des populations qui ont été assistées au cours de la période de mitigation et plus de 94% en période de soudure.
Concernant la quantité de vivres déployées, il ressort que le plan opérationnel à nécessité, au total, 105 000 tonnes de vivres qui été déployés à travers le pays, dont plus de 80 000 tonnes par l’Etat. De même, le rapport provisoire renseigne que les fonds de l’Etat affectés à l’acquisition des céréales s’élèvent à 14,3 milliards de FCFA et que le montant total décaissé est de 13,52 milliards de FCFA. Ce montant, note le rapport provisoire, « à servi à l’acquisition des céréales ainsi qu’aux opérations d’ensachage, de manutention et de transport ».
Dans le domaine de la nutrition, le bilan fait observer qu’au total, pour les trois phases du plan de soutien, plus de 88 000 enfants souffrant de malnutrition aigüe sévère ont été pris en charge, soit plus de 23 000 au titre de la première phase, près de 33 000 en phase 2 et plus de 31 000 en phase 3 du plan de soutien. Quant-à la prise en charge des malnutris aigus modérés, elle a concerné 388103 enfants au total.
Pour mémoire, le plan opérationnel de soutien aux populations vulnérables a été conçu pour se dérouler en quatre phases à savoir : phase 1, période de janvier à mars ; phase 2, période d’avril à juin ; phase 3, période de juillet à septembre et phase 4, période de septembre à décembre, avec des actions de redressement et de réhabilitation.
Outre le ministre de l’Agriculture et de l’hydraulique, Laurent Sédogo qui a représenté le Premier ministre à la cérémonie, d’autres membres du gouvernement, dont la ministre de l’Action sociale et de la solidarité nationale (MASSN), Clémence Traoré/ Somé et le ministre délégué chargé de l’Agriculture, Abdoulaye C ombari, ont pris part à la rencontre.