Politique
Après l’échec du dialogue majorité /opposition au Burkina, les suites probables qui se profilent à l’horizon
Publié le dimanche 19 octobre 2014 | laborpresse.net
© Autre presse par Ivan Sama
Situation nationale : le chef de l`Etat rencontre à nouveau la classe politique Jeudi 25 septembre 2014. Ouagadougou. Palais présidentiel de Kosyam. Le chef de l`Etat Blaise Compaoré a rencontré à nouveau la majorité présidentielle et l`opposition dans le cadre du dialogue politique en vue d`une sortie de crise |
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Après l’échec du dialogue politique entre la majorité et l’opposition burkinabè le 6 octobre 2014, d’aucuns redoutent un bras de fer entre les deux camps sur les questions discordantes comme la limitation ou non du mandat présidentiel. Cependant, le président de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Développement (UNDD), Me Hermann Yaméogo reste optimiste sur la poursuite du dialogue sous d’autres formes républicaines. Dans l’interview qui suit accordée au site d’informations www.laborpresse.net, il fait savoir que les grandes tendances de ce dialogue pourraient se préciser suite au conseil extraordinaire des ministres du mardi 21 octobre 2014.
Le dialogue à échoué.Faut-il définitivement en faire le deuil?
Dire que le dialogue a échoué et qu’il faut le ranger aux oubliettes est excessif à plus d’un titre. D’abord ,il faut se souvenir qu’après avoir fait le constat du non aboutissement du dialogue majorité/opposition affiliée au CFOP,le chef de l’Etat a pris le soin de préciser qu’il se poursuivra sous d’autres formes. C’est dire qu’au stade actuel on ne peut pas faire le deuil de l’échec du dialogue en question.
Sous quelles formes le dialogue peut-il se poursuivre?
N’étant pas au saint profond des choses,laissons à Blaise Compaoré lui même le soin de préciser sa pensée et de lui donner corps. Ce que je peux dire, c’est que le dialogue est de mise en œuvre multi dimensionnel. Il peut se concevoir dans les cercles multiples, relativement à des questions les plus diverses.Pour la question politique qui nous concerne ici, il a certes fait flop entre la majorité et l’opposition affiliée au CFOP, mais il peut rebondir au niveau du parlement ou du corps électoral.
Comment explicitement ?
Je dis d’abord que l’hémicycle peut endosser une sorte de facilitation autour de la recherche d’un consensus sur un texte concernant la problématique de l’article 37. Le président de l’Assemblée nationale aurait alors un rôle à jouer dans ce dialogue, disons intra parlementaire. Si des concessions courageuses se dégagent de part et d’autre, on pourrait aboutir à un consensus parlementaire qui règle la crise. C’est toute la procédure contenue dans les articles 161 et suivants de la constitution. Mais si le dialogue était également défaillant à ce niveau, il pourrait renaître des ses cendres au niveau du corps électoral.
Vous avez parlé de concessions. Qu’entendez vous par là ?
Si je résume les données fondamentales de la crise actuelle, elle tourne autour essentiellement de la limitation du mandat, du recours au référendum (le sénat étant le ventre mou de la contestation). Imaginez que dans le dialogue à venir, (au niveau du parlement ou du corps électoral), on assiste à un résumé de problèmes aux choix suivants : maintien et sanctuarisation de la limitation, économie du référendum contre une limitation tempérée du mandat présidentiel(trois mandats successifs de cinq ans avec ou non au bout une période de cinq ans de relâche pour se représenter). Nous reviendrons à peu près aux conditions de la seconde et de la 3e républiques où nous avions des mandats limités à deux exercices, mais renouvelables dans un temps mort de 5 ans. Si de telles concessions pouvaient être faites, avec pour contrepartie des dispositions transitoires pour leur mise en œuvre dans 5 ans, nous aurions là un modèle de compromis.
Pensez-vous réellement que de telles concessions soient possibles du côté du Front républicain et du CDP surtout ?
Je dis oui, comme je l’ai, du reste, annoncé lors de la dernière conférence du Front républicain. L’opinion aurait été étonnée par la capacité de sublimation du Front républicain si le dialogue n’avait pas été gelé par les préalables stérilisants de l’opposition affiliée au CFOP. En tout cas, le Front républicain, même implicitement récusé, a continué à travailler autour des points sur lesquels il avait été saisi tout comme la majorité et l’opposition affiliée au CFOP. Ce travail a été communiqué au président du Faso, enrichi de contributions audacieuses liées aux rajouts apportés par l’opposition/CFOP à la lettre initiale du président de Faso
Vous semblez beaucoup attaché au dialogue qui peine à aboutir, pourquoi ?
S’il y a au Burkina Faso un parti attaché au dialogue, c’est l’UNDD. Je mets au défi tout autre parti d’apporter en terme d’antériorité, de souffrance, de larmes et de sang, le gage d’une sublimation supérieure en faveur de la paix pour le dialogue. Sous la troisième république avec Sangoulé Lamizana, nous en donnions déjà les preuves. Sous le Front populaire, et tout au long de la quatrième république, nous avions toujours été en première ligne pour les combats de la pacification nationale pour le dialogue. Cet attachement au dialogue, nous l’avons dernièrement illustré au sein du mouvement des refondateurs en lançant un appel au dialogue inclusif républicain tout comme à travers le CCRP. L’appel de Gaoua pour un dialogue se situe dans cette tradition incarnée par le souci permanent du chef de l’Etat de préserver la concertation, et par l’attachement des hommes qui ont animé notre parti, d’être toujours fidèles au dialogue quand l’intérêt national le commande.
Que retenir en conclusion ?
C’est d’abord pour vous remercier de m’avoir tendu votre micro. Que les Burkinabè,organisés ou non, soient attentifs aux déroulés des évènements qui viendront pour ne pas sacrifier, par manque de recul ou de vision, la paix à la violence. Je crois fermement que nous pouvons arriver à un compromis qui satisfasse les uns et les autres. Si vous le voulez bien, nous en reviendrons dans les jours qui viennent, après les décisions qui sortiront du Conseil des ministres extraordinaire du mardi 21 octobre.
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