Santé
Lutte contre Ebola :Quelles opportunités pour nos systèmes de santé ?
Publié le vendredi 17 octobre 2014 | Le Pays
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Ebola est en passe de devenir, si ce n’est déjà le cas, la maladie la plus mortelle, la plus redoutable et la plus ravageuse du XXIe siècle. A ce jour, le nombre de ses victimes a franchi la barre des 4 000 morts et les prévisions de l’ONU ne sont guère optimistes. Car, l’épidémie pourrait se répandre dans d’autres pays voire continents, si des efforts supplémentaires, surtout en direction de l’Afrique, le continent le plus touché, ne sont pas faits. Ces prévisions alarmistes sont fondées sur le fait qu’Ebola va et tue plus vite que ceux qui s’organisent pour la combattre. Faut-il le rappeler, le taux de létalité de la fièvre rouge est très élevé, environ 70% et 10 000 nouveaux cas par semaine pourraient être enregistrés dans les 2 mois, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Comparé au VIH/Sida, Ebola est pire. Il effraie plus parce qu’il tue plus vite. Il détruit tout sur son passage. L’économie, le social, la solidarité, etc., tout y passe, y compris les rapports des humains à leurs morts. Les cadavres, on les fuit.
A ses débuts, le Sida faisait aussi peur car il n’y avait pas de remède approprié contre cette pandémie qualifiée de maladie de la honte, parce que liée au sexe. Mais depuis un certain nombre d’années, le Sida fait moins peur car les antirétroviraux permettent aujourd’hui aux malades de vivre avec la maladie.
Et si le Sida fait moins peur aujourd’hui que par le passé, c’est que la mobilisation mondiale contre ce fléau a été importante. Pour ce qui est d’Ebola, on est encore loin du compte.
Ebola doit nécessairement pousser les pouvoirs publics africains à la réflexion
En tout cas, il est établi que la mobilisation est toujours en deçà des attentes de ceux qui sont aux avant-gardes de la lutte contre la fièvre rouge. Or, la maladie n’est plus seulement une affaire des Africains, notamment des pygmées des Grands Lacs. Aux grands maux, les grands moyens, dit-on. On constate malheureusement que les moyens manquent pour les pays durement frappés par Ebola, en l’occurrence la Sierra Leone, le Liberia et la Guinée. Si fait que le moral du personnel soignant en a pris un coup. Non seulement, il est mal rémunéré, mais aussi il est mal protégé. Déjà que le risque de contracter la maladie fait fuir certaines personnalités de leur pays, il faut craindre que ces facteurs ne poussent certains agents de santé à renier le serment d’Hippocrate et à abandonner leur métier.
Cela dit, qu’est-ce que Ebola peut apporter en termes d’opportunités pour les systèmes de santé en Afrique ? La réponse pourrait être la suivante : de plus en plus menacés par Ebola, les Occidentaux tentent de se mettre à l’abri du danger Ebola, en apportant leur concours à la lutte contre la maladie. Ils rendent, du même coup, service à nos systèmes de santé dont on connaît l’état de dénuement voire de délabrement. Mieux, certains pays du Nord ont même entrepris de les améliorer à travers des équipements plus performants et la formation du personnel soignant. Ce qui ne peut que contribuer à réhabiliter, à donner plus d’espoir aux malades et à donner plus de courage au personnel soignant.
Cette lourde comptabilité macabre enregistrée en Afrique, du fait d’Ebola, pourrait donc être l’occasion de voir les choses changer, en termes de renforcement des plateaux techniques. Cela dit, Ebola doit nécessairement pousser les pouvoirs publics africains à la réflexion. Il faut encore plus d’engagement en matière de politique de santé publique. Et les personnels soignants sont tout autant interpellés. Et c’est en cela qu’il convient de saluer la suspension de la grève du personnel soignant au Liberia. Il est finalement revenu à de meilleurs sentiments. Il appartient à présent aux dirigeants de ce pays, d’éviter certaines décisions de nature à provoquer le personnel soignant et, in fine, à favoriser la propagation de la maladie.
Dabadi ZOUMBARA
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