Depuis le 4 décembre, Koudougou, chef-lieu de la région du Centre-Ouest, vit au rythme des festivités du 52e anniversaire de l’Indépendance du Burkina, placé sous le thème « Citoyenneté, dialogue et paix : socle d’une nation solidaire et prospère ». Le clou de ces festivités a été, sans conteste, la grande parade civile et militaire qui s’est déroulée sur l’Avenue Maurice Yaméogo le 11 décembre en présence du chef de l’Etat, Blaise Compaoré. 2 500 militaires et paramilitaires, 100 troupes de pays amis et 3 500 civils ont, à travers ce défilé, montré les richesses culturelles et les capacités militaires du Burkina Faso.
Benghazi du Burkina, Koudougou la Belle ou encore la côte d’Azur. Bref, peu importe l’appellation que chacun donne à cette ville qui a vu naître le père de la nation, Maurice Yaméogo. On retient seulement que Koudougou a été le lieu de convergence de milliers de Burkinabè et d’étrangers venus des pays amis dont la Côte d’Ivoire et le Ghana, le 11-Décembre dernier, pour la fête nationale et se souvenir des illustres personnalités qui ont arraché, au prix de leur sang, la souveraineté nationale et internationale. Après la revue de troupes par le chef de l’Etat en compagnie du chef d’état-major général des Armées, le général Honoré N. Traoré, place a été faite au défilé civil. Sous la fanfare de la gendarmerie, les représentants des différentes régions, des élèves d’établissements scolaires, des associations de diverses zones d’activités, des agents de ministères, des élèves d’écoles de formation, etc., ont fait découvrir aux invités et à la population koudougoulaise sortie nombreuse, les différentes facettes culturelles des régions du Burkina.
Ce défilé a été suivi de la parade militaire et paramilitaire qui a émerveillé plus d’un. Le passage des troupes motorisées de la gendarmerie, de l’Armée de terre et du Régiment de sécurité présidentielle a mis en exergue les prouesses de nos hommes de tenue en temps de paix comme en temps de guerre. La fanfare nationale du Ghana a plus que séduit le public. Elle a réalisé une mélodie spéciale pour souhaiter joyeux anniversaire au pays des Hommes intègres. Aussi brefqu’il fut, le défilé aérien n’a laissé personne indifférent. Mieux, l’un des oiseaux de fer a fait flotter le drapeau burkinabè. Le lâchage des colombes de la paix a aussi été un moment fort et riche de symboles. C’est dans la paix que l’on construit une nation et pour de nombreux fils et filles du Centre- Ouest, ce 52e anniversaire a été une occasion de cultiver cette valeur.
« La cité des forces vives et la salle des spectacles seront achevées dans 3 à 6 mois »
Selon le président du comité régional d’organisation, le gouverneur Pascal Komyaba Sawadogo, en dépit des difficultés rencontrées, le défi de l’organisation a été relevé. Il a confié que les infrastructures inachevées, notamment la cité des forces vives et la salle des spectacles le seront dans 3 à 6 mois. « Depuis quelques mois, les mauvaises langues qualifient Koudougou de Benghazi. Cette appellation doit prendre fin avec l’effectivité de la commémoration de l’indépendance dans notre ville. Nous venons de tourner une nouvelle page de l’histoire de notre pays tout en regardant là où nous avons trébuché », a-t-il soutenu. Désormais, la région, a-t-il ajouté, demeure la source inépuisable de secrets de paix. Pour sa part, la directrice régionale de la Promotion de la femme de la région du Centre- Ouest, Franceline Sana / Yaméogo, présidente de la commission restauration, a laissé entendre que la difficulté majeure que sa commission a rencontrée est l’instabilité des effectifs. A l’en croire, le nombre de personnes que la commission devrait restaurer augmentait chaque jour. Une situation qui, a-t-elle dit, n’a pas été du tout facile à résoudre car c’était hors des normes des plans de prévision. « Sur un plan de restauration de 4 302 personnes, nous avons géré plus de 5 000 personnes. Et pour éviter la bousculade, nous avons essayé de distribuer des tickets. Une proposition qui n’a pas été du goût de certains de nos invités qui nous ont indiqué qu’ils ne sont pas des mendiants », a-t-elle affirmé.
Quelques personnalités apprécient
Général Honoré N. Traoré, chef d’état-major général des armées
« Pour ce défilé de Koudougou, nous avons voulu présenter au peuple les nouvelles tenues de l’Armée dénommées « terre du Burkina », de couleur ocre. Après 52 ans d’indépendance, il était important pour nous de trouver une tenue qui correspond à notre culture. Aussi, vu les sollicitations de la fanfare de la Garde nationale, nous avons décidé de mettre en place une fanfare de la Gendarmerie nationale qui sera détachée pour honorer les cérémonies du chef de l’Etat. Et c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai regardé les troupes défiler, vêtues de ces tenues. J’avoue que l’organisation a été bonne car, tout a été bien synchronisé. »
Général Soumaïla Bakayogo, chef d’état-major général des Forces républicaines de Côte d’Ivoire
« Nous venons d’assister à un beau défilé militaire, paramilitaire et civil. J’ai particulièrement apprécié la participation des pays voisins qui ont apporté du tonus à ce défilé de la commémoration de l’anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso. En tant que membres de la délégation ivoirienne, nous sommes très fiers d’assister à cette belle fête. »
Jean-Baptiste Ouédraogo, anicien chef d’Etat du Burkina
« Je vous assure que la commémoration de l’indépendance à travers le spectacle qui a été offert, me rappelle beaucoup de choses. J’ai senti l’engagement et le dévouement des uns et des autres dans l’organisation du défilé. Et cela traduit la communion de tout le monde, bonne augure pour la construction du Burkina Faso. Je demande au peuple burkinabè d’être discipliné, rigoureux, et qu’il comprenne que le développement du pays est l’affaire de tous. »
Henry Dieudonné Yaméogo, ancien gouverneur du Nord
« La fête a été très belle. Selon moi, elle réveille la conscience des enfants pour une culture plus approfondie du civisme. Grâce à cette fête, ma région a bénéficié de nouvelles infrastructures. Et je saisis cette occasion pour remercier les plus hautes autorités du pays pour les œuvres accomplies pour le compte de ma région. Que Dieu bénisse le Burkina Faso. »
Joséphine Ouédraogo / Guissou
« C’est une fierté pour moi, en tant que Burkinabè, de participer à la commémoration de l’indépendance de notre pays à Koudougou. C’est notre région qui est à l’honneur dans la mesure où elle rend hommage à toute la population vaillante de la région. »
