Pour les Etats-Unis, le Burkina et le Niger sont des partenaires-clés. Cela a été constaté par des journalistes des deux pays, qui ont séjourné au siège de l’institution chargée de coordonner la coopération militaire entre Washington et l’Afrique, du 25 au 30 novembre dernier, à Stuttgart, en Allemagne.
Le Burkina et le Niger sont des partenaires-clés des Etats-unis. C’est un officiel du Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique, Africom, qui le dit. Cela se traduit sur le terrain par de nombreuses activités conjointes : lutte contre le terrorisme et sécurisation des frontières, professionnalisation des militaires, opérations de maintien de la paix, formations, etc. Le Burkina et le Niger bénéficient du programme M2M (Military-to-military) d’un montant de 150 000 dollars par an et par pays. En 2010, le Burkina a abrité la plus grande manœuvre militaire entre l’Afrique et les Etats-Unis, à savoir Flintlock. En 2014, ce sera au tour du Niger d’organiser cet exercice. L’édition 2013 de Flintlock, il faut le souligner, se tiendra en Mauritanie. De façon spécifique, Africom appuie le Burkina à travers le Programme de formation et d’équipement et le développement des capacités. Les experts d’Africom ont indiqué que les Etats-unis disposent d’un aéronef au Burkina, pour la surveillance, comme ils le font en RD Congo, au Rwanda et en Afrique du Sud. Le programme IMET (International military education and training) a alloué, pour le budget 2013, 200 000 dollars au Burkina. Dans le cadre des opérations de maintien de la paix, le Burkina et les Etats-unis ont une coopération soutenue à travers les bataillons « Laafi ». Trois bataillons ont ainsi été formés depuis 2009 grâce à l’appui américain. Des réflexions sont en cours pour la création d’une compagnie de lutte contre le terrorisme.
La lutte contre le sida porte des fruits
Africom est aussi très actif dans le domaine humanitaire, notamment la lutte contre le VIH/SIDA dans les armées africaines. L’assistance, dans ce domaine, comprend la prévention, les soins et les traitements. En 2012, le Burkina a bénéficié d’une enveloppe financière de 150 000 dollars dans le cadre de ce programme. Outre les ARV fournis aux personnes affectées, il leur est offert la possibilité d’obtenir des revenus grâce à des activités agricoles. Ce programme a permis, selon Africom, d’obtenir des succès dans la lutte contre le sida chez les militaires. Un autre programme d’Africom implique le Burkina. Il s’agit du programme de réponse aux pandémies. Il consiste à aider les forces armées africaines à formuler une stratégie de réponse aux catastrophes pandémiques. En février dernier, le Burkina a pris part, au Ghana, à un exercice sur le sujet. Le ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité travaille en ce moment avec Africom, dans le cadre de la protection civile. Il y a donc un élargissement de ce programme des militaires aux civils. Mais la philosophie qui soutend toutes ces activités est la même : il s’agit d’une démarche volontaire des pays demandeurs, comme l’explique ce responsable d’Africom : « Encore une fois, nous ne forçons pas les pays. Ils font eux-mêmes le choix. Il faut une volonté politique du pays. L’ambassade des Etats-Unis reçoit alors une demande et la transmet à Africom. C’est la procédure ».