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Législatives et municipales du 02 décembre : UPC, là où le bât blesse  !
Publié le lundi 10 decembre 2012   |  L’Hebdomadaire


les
© Autre presse par Dr
les responsables de l `Union pour le Progrès et le Changement (UPC)


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Le suspense est à moitié tombé. En l’absence des résultats du Kadiogo au moment où nous écrivons ces lignes, les tendances largement diffusées par la presse, confirment certaines de nos analyses précédentes.



Le CDP, est bien parti pour se succéder à lui- même comme parti majoritaire. Sans les partis alliés, il est bien parti pour avoir la majorité absolue à l’Assemblée nationale, soit au moins 64 députés sur 127  ; tout comme il continuerait à diriger la grande majorité des conseils municipaux dans toutes les régions du pays.

Et si le suspense demeure quant à ses scores globaux et définitifs au Kadiogo, les tendances actuelles donnent le CDP vainqueur dans les principales villes comme Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou ou Ouahigouya.

Une situation qui n’est pas pour plaire à tout le monde, notamment à l’UPC avec un Zéphirin Diabré qui nous promet des manifestations de rue si la victoire lui était « volée » dans le Kadiogo.

Et patatras  ! Tout le bien qu’on avait dit du processus électoral et des bonnes dispositions de l’exécutif pour un scrutin libre, équitable et transparent prend comme un grand camouflet. Vous avez bien lu camouflet  !

Oui et le mot est repris à dessein de la bouche du président de l’UPC qui, selon toute vraisemblance, s’inscrit dans une logique d’entacher la crédibilité des scrutins du 02 décembre et partant des avancées du processus démocratique acquises ces 20 dernières années au Burkina.

En dénonçant un prétendu vol de victoire, Diabré salit non seulement les performances électorales de l’adversaire, mais plus encore il jette l’opprobre sur tout le régime en place.

Ce sabordage de l’image démocratique du Burkina, on est tenté de penser que l’UPC et ses affidés s’y préparaient depuis longtemps par des scoops sur des radios internationales où l’on promettait avant les élections de « porter l’estocade à François Compaoré ».

Et poursuivant dans leur stratégie de manipulation de l’opinion, des sondages hâtifs commandités par un et un seul institut dont les références techniques et l’objectivité des promoteurs sont sujettes à caution, avaient par avance annoncé comme par hasard, la victoire de l’UPC.

Se baser donc sur les allégations de deux sondages d’un institut novice et douteux pour faire à toute la nation le chantage de la violence par la rue pour une hypothétique victoire électorale, c’est faire preuve d’une irresponsabilité qu’on ne soupçonnait pas chez Diabré dont certains analystes disent qu’il est le prototype de serviteurs zélés de la nouvelle France- Afrique. Celle des contrats miniers sous-évalués et de monopole pour la métropole sans oublier les amitiés à la Foccart.

Mais revenons à nos moutons pour faire remarquer que qui a suivi les tendances des résultats de ces élections données par la presse dès la fermeture des bureaux de vote, ne serait pas objectif d’affirmer que le CDP «  est devenu largement minoritaire dans le Kadiogo  ».

Mais comme à l’UPC, ils sont convaincus d’être les meilleurs, on comprend cette surprise de voir que les tendances donnent le CDP vainqueur dans le Kadiogo. L’estocade qui n’a pas été portée par les urnes, il faut donc la porter par la presse.

Si fait que la manipulation de l’opinion publique continue toute honte bue. Et tant pis si casses, il y a. Bien au contraire, il faut même de la casse. Elle sera la preuve que les « militants font entendre leur voix ».

Et pourtant, si l’UPC est sûre de sa victoire au Kadiogo mais surtout de son argumentaire, la responsabilité républicaine commande qu’elle affûte ses preuves pour saisir le Conseil constitutionnel ou le Conseil d’Etat pour faire valoir ses droits.

Toute autre démarche, comme cet appel implicite à ses militants à descendre dans la rue, est non seulement contre productif mais absolument anti républicain. Et c’est là que le bât blesse.

Et si l’on était disposé à applaudir l’UPC pour sa percée remarquable pour une première participation à des élections, la dernière sortie médiatique de son président nous ramène à la cruelle réalité  : les opposants sous nos tropiques boivent à la même source du manque de fair-play politique. Reconnaître la victoire de leurs adversaires leur fait pousser des urticaires.

En cela, l’UPC et Zéphirin Diabré n’ont pas inventé la roue. Cette manière de mettre sous pression les structures habilitées à proclamer les résultats, la CENI, le Conseil constitutionnel, le Conseil d’Etat, est une vieille recette dont abusent les opposants africains, impatients d’arriver aux affaires.

Mais maintenant que l’UPC prévient qu’elle n’acceptera pas des résultats autres que ceux dont elle dispose par ses propres compilations et calculs, que feront les autres partis notamment le CDP mis en indexe  ?

Imaginons un tant soit peu que chaque parti enjoigne la CENI, le Conseil constitutionnel ou le Conseil d’Etat à publier des résultats conformes au sien, dans quel climat délétère se retrouverait alors le Burkina  ?

A moins que l’UPC et son président ne travaillent consciemment à créer du désordre pour voir venir… la présidentielle de 2015. Politique politicienne quand tu nous tiens  !

L’Hebdo du Burkina

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