Le parti du président burkinabè Blaise
Compaoré, qui a conservé la majorité absolue à l'issue des législatives du 2
décembre, a remporté aussi une très large victoire aux municipales le même
jour, a annoncé samedi la commission électorale.
Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) de M. Compaoré, au
pouvoir depuis le putsch de 1987, a obtenu 12.340 conseillers municipaux, soit
plus de 66% des 18.645 sièges à pourvoir, selon les résultats provisoires
proclamés par Me Barthélémy Kéré, président de la Commission électorale
nationale indépendante (Céni).
En seconde position est arrivé un parti de la majorité présidentielle,
l'ADF-RDA (Alliance pour la démocratie et la fédération-Rassemblement
démocratique africain), avec 1.746 conseillers.
L'Union pour le changement (UPC) de Zéphirin Diabré, première force
d'opposition dans la nouvelle Assemblée nationale, est à la troisième place
avec 1.615 conseillers.
Le taux de participation a été très légèrement moins élevé qu'aux
législatives, à 75,3%, lors de ces municipales pour lesquelles étaient appelés
aux urnes quelque 4,3 millions d'électeurs.
Après la proclamation des résultats définitifs, les conseillers municipaux
désigneront les maires des 367 communes du pays. Le parti présidentiel
dirigeait déjà l'immense majorité des 351 municipalités, le nombre de mairies
durant la mandature précédente.
Le camp Compaoré a perdu du terrain aux législatives mais gardé la majorité
absolue, avec 97 députés sur 127. L'UPC de l'ex-ministre Diabré s'est imposée
en tête de l'opposition avec 19 députés, mais a dénoncé des "fraudes" à
Ouagadougou.
Les législatives et municipales étaient le dernier grand rendez-vous
électoral avant 2015, terme normal du dernier mandat de Blaise Compaoré, dont
la succession hante le débat politique. Ces scrutins étaient aussi les
premiers depuis les mutineries du premier semestre 2011 qui ont failli
emporter le régime.