Editorial
Echec du dialogue politique majorite/opposition: Des acteurs politiques et de la société civile se prononcent
Publié le mercredi 8 octobre 2014 | Le Quotidien
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Le dialogue politique initié par le Président du Faso le 23 septembre 2014, n’a pas pu aboutir à une entente avec la classe politique burkinabè autour des points de discorde que sont l’article 37 de la Constitution et le Sénat. Plus d’une semaine suite à l’ouverture de la concertation entre les acteurs politiques, le manque d’accord sur les préalables du dialogue a entrainé l’arrêt du dialogue. Nous avons approché des acteurs politiques et de la société civile en vue de recueillir leur analyse sur la situation. Les opinions sont diverses. Lisez plutôt.
Alexandre Sankara, député à l’Assemblée nationale
« Le président veut prétexter de cela pour le référendum »
L’échec du dialogue ne nous étonne pas parce que la manière de lancer le dialogue présageait déjà cet échec. Nous l’avons fait savoir, à travers certains médias. Les points avancés n’étaient pas négociables. En réalité le dialogue est mal parti, en ce sens que les points inscrits pour être examinés annonçaient l’échec. Le Président du Faso s’est mis en retrait pour un débat dont il est l’épicentre. Il est incompréhensible qu’il initie une rencontre, entre l’opposition et la majorité, alors que c’est lui-même qui est le véritable nœud de discorde. Nous n’arrivons pas à comprendre le fait que le président veuille être médiateur d’un dialogue où il est lui-même le principal concerné. C’est probablement pour aboutir au clash afin de pouvoir se prévaloir de cela pour justifier le référendum qu’il a tant planifié. Même si l’opposition acceptait tous les points énumérés lors du dialogue inclusif, la majorité allait forcement faire usage d’une autre ruse pour aller au référendum.
L’opposition ne peut pas accepter que la majorité puisse décider du sort réservé, aux points non consensuels comme l’article 37 de la Constitution et le Sénat. S’il faut que le président du Faso tranche les points non consensuels, le dialogue n’avait plus sa raison d’être et la majorité n’avait qu’à aller faire son référendum. C’est ce que nous avons refusé avec Jean Baptiste Ouédraogo que nous avons accepté avec le président du Faso. Avec Blaise Compaoré, nous n’avons pas obtenu un mandat et pire il veut être lui-même médiateur. Le Président a tout simplement voulu faire croire à la communauté internationale qu’il a voulu que les acteurs de la classe politique se parlent mais que ceux-ci ne se sont pas entendus. Il veut prétexter de cela pour le référendum. C’est pourquoi, l’UNIR/PS a toujours dénoncé cela. Mais on nous taxe d’être un parti radical. Chacun va rester sur sa position et l’opposition va continuer de mobiliser.
Abraham Nignan, président du Rassemblement patriotique du Faso (RPF)
« Les membres du CFOP sont allés pour se faire corrompre »
L’opposition politique a accepté aller au dialogue dans l’intention de se faire corrompre par Blaise Compaoré. Malheureusement pour eux, le Président du Faso les a chassés comme des malpropres. Je ne considère pas ce dialogue comme ayant été un échec mais c’est le Président du Faso qui a chassé ces gens. Le Président a voulu savoir, à travers cette rencontre, si ces acteurs parlent pour défendre les intérêts du pays. Il s’est rendu compte que ce sont des gens qui cherchent plutôt à protéger leurs intérêts personnels. Je savais pertinemment que ce dialogue n’allait pas franchir à aucune étape, parce que le Chef de file de l’opposition n’est pas une institution fiable. C’est pourquoi, je ne vais pas entrer dans un enclos à bétail. Je suis de l’opposition radicale et je ne vais aucunement prendre part à ces genres d’échanges. Les membres du CFOP sont allés pour se faire corrompre. Comme le disait un homme politique français, mieux vaut être un homme politique impopulaire qu’un homme politique irresponsable. Je suis sûr que le CFOP va s’éclater, en mille morceaux, dans les prochains jours, parce que ce sont des opposants qui n’ont pas la même idéologie. Pour trouver une solution à la situation politique nationale, il faut que tous ceux qui se disent opposants fassent forts en donnant un discours guerrier. Blaise Compaoré doit partir en 2015 et ce ne sont pas les gens du CFOP qui le feront partir. Nous attendons patiemment que le Président finisse tranquillement son mandat pour qu’on ne nous dise pas que nous avons fait un coup d’Etat. Si le Président lance le référendum, il y a des gens capables de le faire partir et ceux-ci ne sont pas Zéphirin Diabré, Roch Marc Christian Kaboré. Un bon politicien est comme un bon chasseur qui doit pouvoir contrôler sa gourmandise. Un chasseur qui ne contrôle pas sa gourmandise, rate toujours sa cible. Celui qui veut être président de la république doit se faire identifier par celui qui peut le porter au pouvoir et non pas tout le peuple. Tout le peuple ne peut pas élire un président.
Corneille Zerbo, secrétaire adjoint à la communication à l’UNIR/PS
« Le dialogue politique initié par le président du Faso a été un folklore »
Nous pensons que le dialogue politique initié par le président du Faso était voué à l’échec dès le départ. C’est pourquoi, nous aurions souhaité comme de par le passé lors du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP), refusé toute participation. Ceci dit, il faut noter que ce dialogue initié par le Président du Faso a été beaucoup plus un folklore qu’une rencontre pour la recherche de la solution à la crise politique. Le pouvoir est en train de multiplier les stratégies pour réussir la modification de l’article 37 de la Constitution et la mise en place du Sénat. C’est pour cela que nous avons salué le retrait de l’opposition politique de ce dialogue qui dissimulait des pièges tendus par la majorité. Sinon comment comprendre que la majorité ait demandé que les points de non accord soient soumis à l’appréciation et au pouvoir discrétionnaire du Président du Faso, pour trancher. C’est exactement comme deux équipes de football qui se livrent un match et une des équipes demandent à ce que son entraineur assure l’arbitrage.
Vous comprenez parfaitement que cela n’est pas possible, s’il faut préserver l’équilibre du jeu. En se retirant, l’opposition politique a montré une fois de plus sa vigilance et s’est refusé d’être complice d’une traitrise du peuple. Il appartient à la majorité de s’assumer devant le peuple qui s’est prononcé à maintes reprises contre l’article 37 de la Constitution et le Sénat, si toutefois elle persiste et signe dans cette velléité.
C’est le lieu pour moi de rendre un vibrant hommage à celui qu’on appelait le doyen de l’opposition, Hama Arba Diallo. Il a tracé les repères qui serviront à la jeunesse de l’opposition. Nous allons travailler à mobiliser notre base jusqu’à la victoire finale contre un pouvoir qui ne veut entendre raison.
Romuel Sandwidi, secrétaire chargé des secteurs structurés du PDC
« Le Président du Faso s’est positionné comme un médiateur alors qu’il est acteur principal »
Ce qui se dégage de l’échec c’est qu’il n y a pas de volonté d’ouverture de la part de la majorité. Il faut se dire que dès le départ les dés étaient déjà pipés parce que le Président du Faso qui a initié le dialogue s’est positionné comme un médiateur de ce dialogue alors qu’il en est un acteur principal. Lui-même qui est passé maître dans l’art de faire le dialogue à travers l’Afrique n’adopte pas cette démarche lorsqu’ il intervient dans d’autres crises. Ils sont allés (majorité) jusqu’à demander à l’opposition de laisser le président décider en dernier ressort. Je ne crois pas que lui qui est le médiateur au Mali actuellement dira au MNLA ou aux autres mouvements armés de négocier avec la délégation malienne et de laisser IBK décider en dernier ressort. On peut dire qu’il n’est pas de bonne foi. Au regard de l’échec constaté, nous appelons tous les citoyens à se mobiliser derrière l’opposition et à rester vigilants, puisque le Président du Faso a dit que le débat allait se poursuivre dans d’autres cadres. Nous comprenons là où il pourrait en venir et nous mettrons tout en œuvre pour sauvegarder les acquis démocratiques parce que là, ce n’est plus une question de majorité-opposition, il s’agit plutôt d’une Constitution dont le peuple s’est librement doté et qu’un groupe de citoyens veut bouter cette Constitution. Il appartient au peuple de se mobiliser derrière les partis politiques d’opposition pour défendre la Constitution que le peuple s’est librement dotée, depuis 1991.
Dr Pargui Emile Paré, secrétaire à la formation politique et civique du MPP
« Blaise Compaoré vient de démonter qu’il ne veut pas de dialogue »
Je dois dire que le résultat est le résultat attendu par l’opinion publique. Si vous avez remarqué, depuis le début de ce dialogue, l’opinion publique, particulièrement la jeunesse, les femmes et tous les hommes de démocratie étaient furieux de la nature de ce dialogue. Dans un premier temps, est ce que vous avez déjà vu un dialogue sérieux réussir avec les deux partis en présence sans médiateur, sans arbitre, sans facilitateur ? Cela veut dire que ce dialogue répond à ce que Assimi Kouanda du CDP a dit « c’est un dialogue sans négociation ». Et justement Blaise Compaoré a voulu ce type de dialogue pour gagner du temps, par rapport à son projet de référendum. Parce qu’aujourd’hui, Blaise Compaoré a déjà dit qu’il y a eu un dialogue à travers le CCRP où ces questions ont été abordées. Il y a déjà eu un autre dialogue avec les forces de la société civile. Que ce soit les religieux, les coutumiers, la société civile, les acteurs de défense de droits de l‘homme, les démocrates, ils se sont prononcés par rapport aux questions qui sont en débat. Les partis politiques aussi. En plus de cela Blaise même a dit qu’au niveau du Burkina Faso, le dialogue se fait maintenant par stades interposés, après le dialogue par la rue. Après tout cela, on ne peut pas comprendre qu’il engage un dialogue bilatéral avec des co-présidents. Est-ce que vous avez déjà vu deux capitaines dans un bateau ? Je crois que l’opposition a bien fait d’aller à ce dialogue pour qu’on ne dise pas que nous sommes contre le dialogue et que nous sommes pour la rue ou pour la violence. Mais Blaise Compaoré même vient de démonter qu’il ne veut pas de dialogue. Eh bien pour nous en tant que MPP, il n’y a pas autre façon de voir. Il s’agit maintenant pour le chef de l’Etat de prendre clairement position par rapport à ces questions qui sont en débat. Au niveau du MPP, nous n’avons plus le temps au dialogue. Nous sommes entrain de préparer l’élection présidentielle de 2015, avec comme candidat celui que vous connaissez très bien. On ne va plus perdre du temps pour une question qui est passée et dépassée. Pas de référendum au Burkina Faso, pas de modification de l’article 37, pas de mise en place du Sénat avant les élections présidentielles de 2015.
Ousmane Diallo président de l’Alliance pour la Renaissance, la Démocratie et l’Intégration (ARDI)
« La solution politique serait d’organiser des élections législatives anticipées »
Le dialogue politique entre la classe politique burkinabè n’a pas été un échec, parce que réussir à rassembler autour d’une table l’opposition et la majorité, c’est un succès en soi. Au moins, ils ont réussi à s’entendre sur ce à quoi, ils ne s’entendaient pas. Ils sont arrivés à s’asseoir et à mener un face à face avec, en fond de toile, les positions qui les séparent. Je pense que c’est déjà un point positif. Il faut noter que dans toute négociation, comme tout dialogue est difficile. C’est pourquoi, il faut saluer le fait que les uns et les autres ont pu s’asseoir ensemble. En matière de dialogue et de négociation, il faut arriver à s’entendre sur les préalables. C’est comme une dissertation, il faut d’abord suivre les étapes avant d’aller à la problématique. Pour le moment on ne peut pas dire définitivement que c’est un échec. C’est un succès à partir du moment où la rencontre a eu lieu, c’est un succès du moment où chacun a pu poser les points de divergences qui existaient en face de l’autre. Il restait maintenant à envisager le dialogue, puisque le vif du dialogue n’a même encore été abordé. Ils étaient au stade du cadrage, des préalables. Dans une certaine dynamique, on peut encore espérer que la majorité et l’opposition vont revenir sur ces aspects. Maintenant la solution politique serait d’organiser des élections législatives anticipées. Le vainqueur sera celui qui va occuper certainement le perchoir. Et de ce point de vue, si l’opposition arrive à balancer, on n’aura plus besoin de référendum, car ça sera assez clair. S’ils font une élection législative anticipée, et que l’opposition remporte, cela signifie que l’opposition remporterait et on aura moins à perdre d’argent par rapport à l’organisation du référendum, des élections législatives et de la présidentielle. Sinon le référendum est très coûteux, vu que la présidentielle n’est plus loin. J’ai vu également que certains observateurs de la scène politique ont proposé de coupler les élections législatives à l’élection présidentielle, mais je ne sais pas si cela peut être accepté par le camp du pouvoir parce que cela exclu automatiquement le Président Blaise Compaoré. C’est vrai qu’ils disent qu’ils se battent pour la Constitution, mais en réalité ils se battent pour que leur candidat puisse être candidat. Une autre position qu’on peut envisager, c’est peut-être de faire en sorte que toute la classe politique actuelle soit mise en retraite anticipée, parce que c’est une promotion qui a exercé pendant plus de 27 ans ensemble. Il faut de nouveaux acteurs, du nouveau sang, de nouveaux hommes pour diriger. Ceux-ci ont dirigé et gardent certainement des rancunes entre eux et c’est ça le problème. Mais s’ils acceptaient se mettre en retraite anticipée ou que la jeunesse les pousse à cela, je pense que les jeunes acteurs actuellement qui sont formés par eux, pouvaient prendre la place et peut-être mieux pourvoir à l’offre sociale.
Aly Badra Ouédraogo, membre du bureau politique national du CDP
« Il faut consulter le peuple pour qu’il décide enfin de quelle orientation prendre … »
En tant qu’acteur de la vie politique nationale, c’est avec beaucoup de regret que cette nouvelle est tombée. Moi personnellement, cela ne m’a pas surpris parce que, si le débat avait échoué par rapport au débat de fond et qu’il n y avait pas eu de possibilité de faire des compromis de part et d’autre, je pouvais comprendre que les parties prenantes à ce dialogue étaient de bonne foi. Je crois que le débat a échoué par rapport même à des préalables que l’opposition a posés et que la majorité n’a pas voulu entendre de bonne oreille. Cela démontre encore, une fois de plus, que les positions que nous défendions de par le passé, à savoir que seul un référendum bien organisé pourrait effectivement départager les Burkinabè, est encore d’actualité. Parce qu’en réalité, on ne peut pas pour des sujets qui concernent la vie de la nation, se figer sur des préalables et ne pas donner une chance à ce qu’on puisse statuer sur le fond du problème. Je crois que pour nous, on avait voulu donner une chance à cette possibilité de se parler, de s’asseoir autour d’une table pour échanger. Je crois que même si le dialogue avait accouché de quelque chose d’important en termes de consensus, il est clair que les positions politiques aujourd’hui ont fini par diviser l’ensemble des Burkinabè. Il y a une majorité qui est là et qui est contestée, il y a aussi une autre majorité naissante supposée qui elle aussi affirme qu’elle est devenue la majorité réelle aujourd’hui. Dans un tel contexte ce qui pourrait confirmer la majorité de telle ou telle parti, c’est vraiment une consultation populaire que cela s’appelle référendum ou pas, il faut consulter le peuple pour qu’il décide enfin de quelle orientation, il veut donner à sa marche pour le développement.
Fréderic Zoungrana, coordinateur du Réseau des organisations de jeunes pour le Développement(ROJD)
« Nous comparons l’initiative du chef de l’Etat à un procès »
Nous saluons cette initiative du chef de l’Etat qui confirme son esprit d’ouverture, de dialogue et de négociation qui sont reconnus au-delà de nos frontières et de par le monde entier. Nous avons appris que le dialogue avait pris fin hier, le 6 octobre. Le dialogue a pris fin au regard du fait qu’il y a des préalables que l’opposition a exigé. Au regard de cela, l’initiateur du dialogue a constaté que les deux parties n’ont pas trouvé d’entente par rapport à ces préalables. Il a souhaité que ces deux parties repartent et que d’autres formes d’échanges puissent se poursuivre. On peut relever que nous avons apprécié, en tant que société civile, l’inscription d’un des points qui étaient prévus pour être discuté au cours du dialogue. C’est le point qui concerne la contribution des organisations de la société civile à la recherche de la paix et du développement au Burkina Faso. En tant qu’acteur de la société civile, nous avons fortement apprécié ce point. C’est une perche tendue aux organisations de la société civile pour être encore plus reconnue en sa contribution pour le développement du Burkina Faso. Nous comparons l’initiative du chef de l’Etat à un procès. Un procès où le chef de l’Etat se positionne comme juge qui doit écouter les autres parties litigieuses afin de donner un verdict. Nous pensons que dans les jours à venir le chef de l’Etat va se prononcer pour donner une suite au dialogue. Cela va se poursuivre, à travers le chef de l’Etat et nous souhaitons que l’opposition et la majorité puissent accepter le verdict que le chef de l’Etat va donner à la fin de ce dialogue. Parce que nous pensons qu’en tant que premier responsable du pays est la personne la mieux indiquée pour mettre fin à la palabre. Nous souhaitons que les parties prenantes acceptent le verdict comme une décision exécutoire pour que nous puissions consolider les nombreux acquis et qu’on puisse envisager l’avenir avec sérénité.
Rabi Yaméogo, député-maire et porte-parole de l’UPC
« L’UPC n’attendait pas grande chose de cette négociation »
L’UPC, avec modestie, avait accepté la démarche du chef de l’Etat parce que nous sommes un parti républicain. S’il y a un dialogue où toute approche peut être salutaire, l’UPC est toujours disponible à y aller. Concernant le fond du problème, on peut dire que le résultat ne nous étonne pas. Cela ne nous étonne pas, pour la simple bonne raison que l’UPC a toujours affirmé qu’il est contre la mise place du Senat et de la révision de l’article 37 de la Constitution. Ce sont ces sujets qui divisent la classe politique actuellement. Tous les cadres de concertations n’ont pas pu trouver une solution nationale. Donc nous disons que le chef de l’Etat est juge et partie. C’est lui qui profite de la modification de l’article 37 de la Constitution. S’il dit qu’il ne sera pas candidat, il n’y a pas de problème. C’est lui aussi qui tient à la mise en place du Sénat et cette institution avait pour but, entre autres, de modifier l’article 37. Dès lors, qu’on ne s’est pas entendu après les marche-meetings recto verso. Il faut une personne neutre pour pouvoir apprécier et aider les acteurs nationaux à s’entendre. Il se trouve que les points non consensuels, comme la mise en place du Sénat et la modification de l’article 37 de la Constitution devraient être appréciés par le chef de l’Etat lui-même. Il ne peut pas être juge et partie. L’UPC et les autres forces de l’opposition avaient proposé que si ce sont des points non-consensuels, qu’on les laisse dans leur état et qu’on mette en place les points consensuels. Si le président peut trouver une solution à ces points non-consensuels, pourquoi encore faire des dialogues ? Les acteurs ont discuté pendant des années, ce n’est pas en 5 jours qu’on pourra trouver une solution. La fin du dialogue était prévisible parce que c’était mal ficelé au départ. L’UPC n’attendait pas grande chose de cette négociation. Aux grands maux, les grands remèdes. A l’état des choses, nous ne pouvons pas faire des commentaires sur les déclarations du chef de l’Etat. Si on nous convie à d’autres cadres de discussion, nous allons encore répondre et nous faire comprendre pour donner la position de notre parti. Le président du Faso est libre de prendre toutes les initiatives parce que c’est lui le premier responsable du pays. Il a été voté pour qu’il puisse gérer le pays dans la paix et dans la quiétude. Pour nous, il n’y a pas de problème au Burkina Faso, si on laisse les choses en l’état. S’il y a des articles qui divisent les Burkinabè, pourquoi les modifier ? Si les deux points posent problèmes, qu’on les laisse au futur président. Aucun Burkinabè n’est contre la paix. La recherche de la paix n’est l’œuvre d’une seule personne, c’est une œuvre collective. Nous avons des besoins qui ne sont pas satisfaits. On peut prendre cet argent destiné aux deux points non-consensuels et mieux impacter la vie quotidienne des Burkinabè. On a besoin d’écoles, de routes, d’hôpitaux.
Noel Yaméogo, conciliateur à l’UNDD
« L’opposition affiliée au CFOP aurait dû faire des réserves au lieu des préalables »
« Nous estimons que nous avons encore une fois manqué l’occasion de réaliser la cohésion politique autour des propositions du chef de l’Etat. Comme le disait Me Hermann Yaméogo, l’opposition affiliée au CFOP aurait dû faire des réserves au lieu des préalables. Parce que tout comme en football, les réserves permettent de continuer le match et de pouvoir se mettre d’accord sur les points sur lesquels on ne sait pas entendu par la suite. Les préalables tuent la discussion. Les préalables ne permettent pas de continuer à discuter. Et c’est cela qui est dommage. Tout comme on a raté le premier coup aussi avec le président Jean Baptiste Ouédraogo, je crois que cette fois-ci, nous avons encore raté l’occasion. Mais si éventuellement, les gens le veulent bien, on ira interroger le peuple, peut-être que là, le consensus va se réaliser à travers la majorité qui va se dégager de cette consultation. L’opposition en allant au dialogue a dit qu’elle y allait pour répéter ce qu’ils ont toujours dit, c’est-à-dire le triple non. C’est comme si d’emblée, elle refusait déjà le dialogue, ce qui n’est pas de nature à consolider la cohésion. Elle aurait dû prendre le temps de travailler sur les 3 points que le chef de l’Etat a proposés et ensuite formuler peut-être d’autres propositions ».
Par SRK, ET, RO, IO
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