Politique
Echec du dialogue politique inclusif
Publié le mardi 7 octobre 2014 | Sidwaya
© aOuaga.com par G.S
Dialogue politique : l`opposition suspend sa participation Lundi 6 octobre 2014. Ouagadougou. Le chef de file de l`opposition, Zéphirin Diabré, a animé une conférence de presse dans l`après-midi au siège de son institution pour annoncer la suspension de la délégation qu`il conduit au dialogue inclusif avec la majorité présidentielle initié par le chef de l`Etat |
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Le Chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré et d’autres ténors ont animé, dans l’après-midi du lundi 6 octobre 2014 à Ouagadougou, une conférence de presse sur «l’échec» du dialogue inclusif initié par le chef de l’Etat, Blaise Compaoré.
Le président du Faso, Blaise Compaoré, recevait le mardi 23 septembre 2014 une délégation de la majorité et une autre de l’opposition en vue d’obtenir leur accord de principe pour l’organisation d’un dialogue politique inclusif «autour des différentes appréciations en rapport avec la révision de la Constitution». Après les trois premières rencontres, la quatrième s’est tenue dans la matinée du lundi 6 octobre 2014 à Kosyam et n’a duré qu’une heure. C’est pour expliquer les raisons de cet «échec» que le Chef de file de l’opposition politique (CFOP), Zéphirin Diabré, a échangé avec la presse dans l’après-midi du 6 octobre. Il avait à ses côtés, des membres de la délégation de l’opposition qui ont participé aux rencontres avec le président du Faso. Il s’agit de Ablassé Ouédraogo du parti Le Faso Autrement, de Me Bénéwendé Stanislas Sankara de l’UNIR/PS, de Roch Marc Christian Kaboré du MPP et de Saran Sérémé du PDC. Dans sa déclaration liminaire, le CFOP, Zéphirin Diabré, par ailleurs président de l’UPC a expliqué le déroulement de ce «dernier round». En effet, a-t-il relaté, devant les préalables de l’opposition politique sur la question de «que fait-on des points de désaccord», la délégation de la majorité «n’avait pas de solution» à ce questionnement. De ce fait, les co-présidents de la majorité, Assimi Kouanda et de l’opposition, Zéphirin Diabré, ont alors été chargés d’aller informer le président du Faso, l’initiateur du dialogue politique inclusif. Au cours de cet entretien, le président Blaise Compaoré, selon le CFOP, a demandé aux deux co-présidents de remercier les membres de leurs délégations pour le travail qui a été fait et indiqué que le dialogue politique s’arrêtait et que d’autres formes d’échanges seront développées. «L’opposition politique n’a pas décliné l’offre de dialogue et de concertation. Elle a maintes fois exprimé à ses interlocuteurs sa pleine disponibilité à participer à un éventuel dialogue sur la situation nationale. Par conséquent, elle a bien accueilli cette offre de dialogue inclusif initié par le président du Faso lui-même dans l’espoir que ce dialogue aboutirait à des résultats qui permettent de préserver la paix et la cohésion sociale», a martelé Zéphirin Diabré. Face à cette impasse, a-t-il poursuivi, «l’opposition politique estime que les principes fondamentaux d’un dialogue inclusif ne sont pas respectés. Par conséquent, elle suspend sa participation à ce dialogue et tient à exprimer sa profonde déception quant à la volonté clairement affichée par le président du Faso d’aller au référendum...». L’opposition, d’après son chef de file, prend à témoin l’opinion nationale et internationale sur les «conséquences de la modification de l’article 37 de notre Constitution par un passage en force programmé». M. Diabré a rappelé que sa position n’a pas varié et se résume aux principes: «non à la modification de l’article 37», «non au référendum» et «non au Sénat».
Un passage en force
qui se prépare ?
Répondant aux questions des journalistes sur la responsabilité de l’échec du dialogue, Zéphirin Diabré a affirmé que l’opposition n’est pas à l’origine. «Nous sommes partis sur la base de nos principes et du mandat que nous a donné la base», a-t-il précisé. N’est-ce pas une victoire pour le président Compaoré ? a interrogé un journaliste. «Je ne pense pas qu’on puisse parler de victoire pour qui que ce soit, surtout pour le président Blaise Compaoré. C’est pour cela qu’il imagine la possibilité de continuer les échanges sous d’autres formes», a répondu Ablassé Ouédraogo. Et de renchérir : «Le plus grand perdant, c’est la population burkinabè. Tous les acteurs de la vie politique dans notre pays aspirent à maintenir et à consolider la paix». «L’échec du dialogue n’est-elle pas dû à la fermeté de l’opposition», «étiez-vous de bonne foi ?» ont repris d’autres confrères. A ces questions, Roch Marc Christian Kaboré a dit ceci : «Nous sommes allés à ce dialogue parce que nous pensons que le peuple burkinabè avait beaucoup d’attentes en ce qui concerne les conclusions d’une telle discussion. Nous avons posé dès le départ au président du Faso, la nécessité qu’il nous détermine un cahier des charges de ce dialogue». Il a fait savoir qu’ils n’ont pas fait preuve de mauvaise foi en allant à ce débat, «mais nous sommes obligés de constater que les conditions optimales pour permettre de discuter sereinement, en toute confiance entre les deux parties n’étaient pas réunies». Le patron du MPP a noté que le calendrier élaboré pour discuter de ces questions fondamentales au niveau de la vie politique s’étalait sur trois à cinq jours, alors que le débat se mène depuis cinq ans et sans solution. «Raisonnablement, on ne peut pas discuter en ce laps de temps. Si c’était aussi facile, ces questions auraient été résolues depuis longtemps. Une des responsabilités que nous devons avoir, c’est de travailler à la préservation de la paix sociale dans un consensus, ce n’est pas de travailler à diviser le peuple burkinabè », a soutenu Roch Marc Christian Kaboré. De l’avis de Me Bénéwendé Stanislas Sankara, l’opposition politique est partie sur la table de négociation en toute bonne foi et par respect pour le chef de l’Etat. Cependant, il estime que les évènements montrent que d’autres avaient un agenda caché. «Peut-être que c’est un passage en force, nous n’en savons rien. Toujours est-il que nous réaffirmons nos positions et nous nous préparons en conséquence», a-t-il indiqué. En outre, selon Saran Sérémé, «dire que les points non consensuels ne resteront pas en l’état mais sont confiés à la discrétion du président du Faso, nous estimons qu’il y a vice de forme (…) Nous savons quelles sont les intentions de la majorité. Nous estimons qu’il y a un passage en force qui se prépare à travers notamment l’interpellation des députés de la majorité». Avant la conférence de presse, une minute de silence a été observée à la mémoire du député Arba Diallo, membre du CFOP et de la délégation au dialogue inclusif, décédé le 1er octobre
dernier.
Bachirou NANA
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