Société
Célébration de l’Aïd El Kebir : Les musulmans invités à être des artisans de la paix
Publié le lundi 6 octobre 2014 | Le Quotidien
© Autre presse par DR
Célébration de la Tabaski 2013 : les musulmans du Burkina ont prôné la cohésion sociale |
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Le 4 septembre 2014 a eu lieu la célébration de l’Aïd El Kebir ou la fête de la Tabaski. A la place de la Nation de Ouagadougou, le grand imam, Aboubacar Sana a dirigé la prière qui a connu la présence des autorités politiques, administratives et coutumières du pays. Dans son prêche, le grand imam a invité les fidèles musulmans à être des artisans de paix. Il a en outre prié Dieu afin que le Burkina soit préservé de la maladie à virus Ebola.
La place de la Nation de Ouagadougou a refusé du monde à l’occasion de la fête de la Tabaski. Hommes, femmes et enfants parés de boubous ont répondu à l’appel du grand imam de Ouagadougou, Aboubacar Sana. Le Mogho naaba, des membres du gouvernement, des représentants d’autres confessions religieuses, ont aussi marqué de leur présence à la fête du mouton.
A 9h précises, la prière a effectivement commencé. Après avoir récité quelques versets du Saint Coran, le grand imam a, ensuite, livré son message aux fidèles musulmans et à l’ensemble des Burkinabè. Dans son prêche, Aboubacar Sana a d’abord insisté sur la nécessité pour les fidèles de rechercher dans leur vie de tous les jours la vérité. « Dieu aide la vérité et vient en aide aux hommes de vérité », a précisé le grand imam qui a précisé aux fidèles que la vérité triomphera un jour quel que soit le temps que cela prendra. La paix a été aussi au cours du prêche du grand imam qui a invité les uns et les autres à être des artisans de cette paix. « La paix est la toute première des choses que nous devons rechercher. S’il n’y a pas la paix, tout ce que l’on recherche dans la vie peut s’avérer inutile que ce soit le pouvoir, la santé, l’argent ou la progéniture. La paix est une condition sine qua non au développement d’un pays. C’est pourquoi, nous souhaitons vivement que le Burkina continue de vivre dans la paix. Mais, il faut savoir que la paix n’est pas un vain mot mais un comportement. Il faut être des partisans de cette paix. Il ne faut pas voler, tuer, martyriser son prochain », a dit le grand imam de Ouagadougou. Toujours dans le registre de la paix, le prêcheur a rappelé que l’Islam est une religion de tolérance et de non -violence. Aussi, s’est-il démarqué de tous les actes terroristes accomplis dans le monde au nom de la religion musulmane. « Il est vain d’être tous les jours à la mosquée et ne pas respecter les préceptes de l’Islam », a-t-il dit. Dans son prêche, le grand imam a aussi prié pour que Dieu préserve le Burkina de la maladie à virus Ebola. L’homosexualité a elle été fustigée par le grand imam qui voit dans le mariage pour tous des signes précurseurs de la fin du monde. Aussi, a-t-il invité les pays africains à se prémunir de ces pratiques.
Le grand imam prêche la tolérance inter-religieuse
Pour Aboubacar Sana, la fête de la Tabaski ne saurait se limiter au sacrifice du bélier. « Il ne faudrait pas qu’après le sacrifice du mouton, vous vous adonnez à des pratiques non recommandées par l’Islam comme la consommation de l’alcool. Ce n’est pas le sacrifice des moutons, des bœufs, des chameaux qui feront que vous allez avoir le Paradis. C’est seulement si vous avez la crainte de Dieu. Si quelqu’un doit voyager, il réserve son billet de voyage et sa chambre d’hôtel. Pour notre retour à Dieu, il est primordial que nous le préparions ». Le grand imam a en outre salué la présence des autres communautés religieuses à la prière. Pour lui, c’est la méconnaissance des préceptes de l’Islam qui occasionne l’intolérance religieuse.
Après son prêche, le grand imam a procédé à l’immolation d’un bélier blanc.
Le terrain Dabo Boukari de l’Université de Ouagadougou accueille des milliers de musulmans
Le grand terrain Dabo Boukari de l’Université de Ouagadougou a été pris d’assaut par des milliers de musulmans à l’occasion de la célébration de l’Aïd El Kebir. Parés de leurs plus beaux vêtements, les fidèles musulmans sont venus des quatre coins de Ouagadougou pour prendre part à la prière. Cette fête leur offrait le temps et l’espace de se souvenir de Allah et de se repentir. D’ailleurs, l’imam, El Hadj Alidou Ilboudo, a saisi l’occasion, à travers son sermon, pour appeler les fidèles musulmans à se rapprocher davantage de Dieu. Revenant sur l’organisation du Hadj, il a reconnu que des progrès ont été enregistrés. Il est persuadé que les améliorations vont se poursuivre, surtout si des bilans responsables sont faits à la fin de chaque édition. Toutefois, El Hadj Alidou Ilboudo n’a pas passé sous silence certains aspects qui méritent un traitement efficace et diligent, notamment les conditions de transport et la gestion du quota alloué au Burkina Faso. L’imam n’a pas manqué de traduire sa compassion aux familles des pèlerins décédés et d’invoquer Allah pour qu’ils reposent en paix. La fête de l’Aid El Kebir se tient au moment où les élèves et étudiants reprennent le chemin des classes. Aussi les prières de l’imam sont-elles allées aux parents d’élèves et aux autorités scolaires « qui se plient quotidiennement à tous les sacrifices pour la réussite de ceux dont ils ont la charge ». La question du continuum n’est pas restée en marge. « C’est le lieu pour nous de demander à ceux qui conduisent le continuum et les innovations dans nos universités d’être transparents autant que possible, de communiquer et d’associer tous ceux qui ont voix au chapitre pour la réussite de ces projets », a interpellé El Hadj Alidou Ilboudo. La fête de Tabaski a été célébrée à un moment où les grands rassemblements sont interdits dans certains pays à cause de l’épidémie à fièvre Ebola. C’est pourquoi l’imam a salué les autorités pour les précautions prises en vue d’empêcher le virus de faire son apparition sur le territoire burkinabè. Pour y parvenir, la collaboration et la compréhension des populations sont nécessaires, a-t-il fait remarquer. Par ailleurs, l’imam a déploré une « maladie plus grave encore » qui sévit dans certains pays. Il s’agit, selon lui, de la violence, surtout quand elle est légitimée par des « soi-disant religieux » comme Boko Haram. Il a rappelé que l’islam est une miséricorde pour le monde entier. A l’en croire, le Coran enseigne qu’il n’y a pas de contrainte en matière de foi. « Les actions de violences et les crimes à l’endroit de non combattants, l’assassinat de populations innocentes, la déportation et l’expulsion sans raison de personnes d’autre foi comme les Yazidis en Irak sont aux antipodes des enseignements de notre foi », a-t-il dit. Pour finir, l’imam a souhaité bonne fête de Tabaski à tous les musulmans, avant d’immoler le bélier du sacrifice 1
Par Raogo Hermann OUEDRAOGO et Alphonse GUEBRE
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