Fourniture d’électricité à Sindou : les abonnés manifestent contre la coopérative #aOuaga

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Fourniture d’électricité à Sindou : les abonnés manifestent contre la coopérative

Publié le dimanche 5 octobre 2014 | aOuaga.com

© aOuaga.com par DR
La population de Sindou, chef-lieu de la province de la Léraba (région des Cascades), a manifesté, le vendredi 3 octobre 2014, contre la Coopérative d`électricité (COPEL)

Les abonnés de la Coopérative d'électricité (COPEL) de Sindou, chef-lieu de la province de la Léraba (région des Cascades), ont manifesté le 3 octobre 2014 contre leur fournisseur de courant électrique. Comme lors de la première manifestation le 29 septembre dernier, ils sont allés remettre au haut-commissaire de la province, Mme Mme Sy Acétou Barry/Traoré, deux correspondances destinées au Premier ministre et au ministre des Mines et de l'Energie.

Certains manifestants portaient des pancartes majoritairement hostiles à la Coopérative d'électricité. Il y en avait aussi qui étaient favorables à la Société nationale burkinabè d'électricité (SONABEL). Ainsi, on pouvait lire d'un côté, par exemple, « Non à la COPEL !», « On est fatigué de la COPEL !», et de l'autre « SONABEL, rien que la SONABEL !», « SONABEL, sauve-nous !». Le président de la COPEL, Zié Alphonse Coulibaly en poste depuis 2002, en a aussi eu pour son compte à travers la stigmatisation de sa gestion.
Au point de chute de la marche au haut-commissariat de la Léraba (elle est partie de la Maison des jeunes et de la culture de Sindou), les frondeurs, estimés à environ 300 personnes, ont d'abord fait savoir que leur marche n'a rien de politique. Elle est plutôt la manifestation de leur exaspération de la COPEL et leur volonté de voir la SONABEL prendre le relais. Ensuite, les marcheurs ont remis deux correspondances à madame le haut-commissaire à l'attention du Premier ministre et du ministre des Mines et de l'Energie. Un coup d'oeil sur ces correspondances dont nous avons eu des copies permet de savoir que les marcheurs dénoncent la faible intensité de l'électricité fournie par la COPEL à ses abonnés, la fréquence de coupures qui endommagent les appareils sans possibilité de dédommagements, la facturation de la consommation à la tête du client, etc. Les abonnés mécontents demandent aussi à rejoindre le réseau de la SONABEL comme les villages de Tourny et de Niofila qui relèvent des communes de Douna et de Sindou. En dehors de ce qui est écrit dans les correspondances, un des marcheurs que nous avons rencontré, Tiémoko Ouattara qui est aussi le président du Comité des jeunes pour le développement de la Léraba, dénonce l'absence de bilan depuis 12 ans. Pourtant, le bureau de gestion de la coopérative de 12 membres présidé par Zié Alphonse Coulibaly avait juré, devant l'Assemblée générale, de "travailler en toute transparence et honnêteté", regrette-t-il. Pour lui, la COPEL a montré ses limites et c'est la raison pour laquelle ils se tournent maintenant vers la SONABEL et demandent à être raccordés à son réseau. "Sans la SONABEL, nous payerons plus de facture ici à Sindou", prévient-il d'ailleurs.
Le président de la COPEL et les membres de son bureau sont restés injoignables pour avoir aussi leur version par rapport aux accusations portées contre eux. Par contre le haut-commissaire de la province, Mme Sy Acétou Barry/Traoré,a accepté répondre à nos questions après avoir reçu les correspondances des marcheurs. Elle nous a confié avoir réuni les membres du comité exécutif et les abonnés de la coopérative le 30 septembre 2014, le lendemain de la première marche, pour une médiation. Malheureusement, celle-ci a tourné court. Toutefois, la première responsable de la province ne désespère pas quant à une solution au problème posé. Elle fonde son espoir sur une rencontre de concertation prévue pour le 15 octobre prochain sous la houlette du Fonds de développement de l'électricité (FED) qui a été informé de la situation.
Pour rappel, la COPEL de Sindou compte plus de 400 abonnés. Elle a vu le jour en 2002 pour acheter l'électricité à la SONABEL et la revendre aux membres à un prix social.

Correspondance particulière de Anicet Héma