Necrologie
Inhumation de Jacques Prosper Bazié : adieu, cher confrère !
Publié le vendredi 3 octobre 2014 | Sidwaya
|
Après une veillée de prière dans la nuit du 1er octobre 2014, une foule nombreuse s’est rendue, au domicile du défunt, Jacques Prosper Bazié, le jeudi 2 octobre pour l’accompagner à sa dernière demeure. Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, puis le ministre de la Culture et du Tourisme, Baba Hama, sont allés s’incliner sur le cercueil de leur confrère et collaborateur, avant que ne s’ébranle le cortège devant conduire l’écrivain, à sa dernière demeure, au cimetière de Gounghin.
Jacques Prosper Bazié a refermé le "roman de sa vie," le mardi 30 septembre 2014. C’est une foule nombreuse qui est allée conduire l’écrivain à sa dernière demeure, au cimetière de Gounghin, le jeudi 2 octobre 2014. Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, s’est incliné le matin sur la dépouille de son frère, confrère et ami. «Je suis venu rendre hommage à un frère, à un confrère avec qui nous avons travaillé à Sidwaya», a déclaré M. Tiao. Il a ensuite relevé qu’avant cela, Jacques Prosper Bazié et lui ont fait le scoutisme ensemble avant de se retrouver à l’université. «Il a toujours été très disponible, très serviable, vraiment généreux. A l’époque déjà, c’était un intellectuel qui aimait faire de l’esprit pour mettre l’ambiance», a poursuivi le Premier ministre avant de rendre un hommage mérité à l’illustre disparu, traduire à toute sa famille la compassion et les condoléances du gouvernement.
«Nous retenons de lui, aujourd’hui, le grand écrivain qui a produit une bonne vingtaine de bouquins. Il est parti prématurément, il n’avait même pas 60 ans. Puisse son âme reposer en paix et qu’il serve d’exemple aux jeunes générations d’aujourd’hui dans l’abnégation au travail», a conclu le chef du gouvernement. Et, pour joindre l’acte à la parole, le ministre de la Culture et du Tourisme, au nom du président du Faso a fait, à titre posthume, M. Bazié chevalier de l’Ordre national. Son nom figurait en effet sur la liste des récipiendaires du 11-Décembre prochain, à l’occasion de la fête nationale, après la médaille de mérite des Arts et des lettres reçue en 2008. Si «l’homme ne peut dépasser son âge», selon Me Titinga Pacéré, le sens que l’on donne à sa vie n’est-il pas plus important que le nombre des années vécues ?
«Un rocher s’est écroulé dans la famille Bazié»
Au cimetière de Gounghin où le cortège s’est rendu pour l’inhumation, le journaliste et homme de lettres a reçu les derniers hommages de ses pairs, amis et parents. Jean Hubert Bazié, son frère aîné, Maître Titinga Pacéré, le père spirituel au nom des écrivains, Mélégué Maurice Traoré «le véritable frère de Jacques en spiritualité» pour le compte du mouvement scout, qui a façonné l’homme, le Secrétaire général du ministère de la Culture et du Tourisme, Jean-Claude Dioma, au nom des collaborateurs et Constant Bazié, «le fils complice» du défunt, ont tour à tour pris la parole pour reconnaître les mérites de «l’intellectuel à l’inspiration profonde», «le père à l’éducation stricte et droite», «le chef qui a tant donné au scoutisme burkinabè». C’était un homme du devoir que le monde de l’édition perd, à en croire un de ses fils spirituels, le jeune écrivain, Justin Stanislas Drabo, qu’il a reçu le jour même de son décès à 13h, quelques heures avant l’irréparable pour signer, malgré son état de faiblesse physique, un contrat d’édition : «Je ne veux pas que tu penses que je suis lâche !», lui aurait-il dit.
«Jacques Prosper Bazié, le monde du journalisme, celui des arts et celui de la littérature te disent merci pour ce que tu as fait, pour ce que tu nous a légué», a prononcé Jean-Claude Dioma, d’une voix que l’émotion faisait trembler. C’est même soutenu de part et d’autre qu’il a pu terminer son discours. «Que Dieu apaise la terre pour les intègres qui devancent !»
Thomas Dakin POUYA
pouyemtiim@yahoo.fr
.....................................................................................................................................
Monsieur Bazié, j’ai vu la communauté vous amener à votre dernière demeure ; je réalise définitivement que vous aviez raison. J’ai tort de n’avoir pas pris au sérieux vos dires quand je suis passé vous voir le lundi 29 septembre à votre demande. «Ce ne sont pas les grosses maladies qui tuent», me disiez-vous. Nous avons travaillé comme à notre habitude, pour les ennemis c'est-à-dire, pousser l’excellence à l’extrême de sorte à forcer l’admiration des contempteurs. Je vous ai quitté quelques heures après avec vos habituelles bénédictions. Qui pouvait me dire que c’étaient les dernières de votre part à mon endroit ?
Vous me laissez un grand vide et une grande culpabilité, celle de ne vous avoir pas assez dévoré pour rendre à ma génération, le concentré de savoirs et d’humanisme que vous avez été. De 2008 à maintenant, j’ai reçu de vous, énormément ! Mais pas assez pour partager de peur de me vider.
A chaque fois que vous m’associez à une de vos réussites, vous me disiez ceci : Christian, tu pourras témoigner que nous avons fait de notre mieux. Monsieur Bazié, je n’ai pas accompli mes humanités comme vous. Mais parmi les aveugles, je me permettrais quelques mots à votre endroit. Pour moi, Jacques Prosper Bazié me rappellera :
J comme JOVIAL et JOUEUR
P comme PATIENT et PROSPER
B comme BON et BIENVEILLANT.
C’est peu de mots pour un parangon qui savait faire chanter les mots. Mais je me dois de les dire pour exorciser ma douleur. Adieu !
Christian ZONGO
(Collaborateur)
Commentaires
Dans le dossier
Sondage
Autres articles
Hadj 2014 : 2 pèlerins Burkinabè ont perdu la vie
Sidwaya - 3/10/2014
Nouveau code minier : la société civile presse les députés
Sidwaya - 3/10/2014
Mine: Elus locaux et entreprises réfléchissent à la mobilisation des recettes
Sidwaya - 3/10/2014
Hama Arba Diallo : le Premier ministre salue sa mémoire
Sidwaya - 3/10/2014
Logements sociaux: de nouvelles chances pour les demandeurs
Sidwaya - 3/10/2014
Tous les articles d'actualités
Sidwaya - 3/10/2014
Sidwaya - 3/10/2014
Sidwaya - 3/10/2014
Sidwaya - 3/10/2014
Sidwaya - 3/10/2014