ASEC de Koudougou : Luttes intestines et tentatives de déstabilisation #aOuaga

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ASEC de Koudougou : Luttes intestines et tentatives de déstabilisation

Publié le vendredi 3 octobre 2014 | L`Observateur Paalga

L’Association sportive des employés de commerce de Koudougou (ASEC-K) vit depuis un certain temps une crise au sommet qui implique son président, François Maloce Yaméogo, et le président de la Ligue du Centre-Ouest, Rasmané Semdé. Une assemblée générale qui devrait permettre de recoller les morceaux, le mardi 30 septembre 2014, s’est terminée en eau de boudin. Et plus que jamais le bureau du comité directeur est sur la sellette.

La fin de la saison sportive n’a pas été concluante pour les dirigeants et les supporters de l’ASEC-K. Le retour en 1re division a été raté de près, comme ce fut le cas ces deux dernières années. Faut-il croire que c’est ce qui justifie l’ambition de certaines personnes de voir débarquer le bureau du comité directeur en poste depuis six ans ? Difficile d’y répondre.

‘’On a terminé l’année avec des difficultés. A la suite du match d’appui contre le Canon du Sud, nous avons déposé une réserve qui a été jugée mal fondée. La note qui nous signifiait cela ne nous a pas été livrée à temps afin de nous permettre de faire appel. Cette note a été détenue arbitrairement par le président de la Ligue régionale de football du Centre-Ouest et j’estime que c’était fait expressément pour nous empêcher de faire des réclamations. Du reste, c’est à la suite d’une querelle que la lettre nous a été remise. Seule cette personne peut dire pourquoi elle a agi ainsi. Mais moi, j’estime que c’était pour empêcher le club de rebondir’’, nous a confié le président du comité directeur de l’ASEC-K, à la suite de l’AG avortée.

Selon Maloce, déjà, l’année passée, il avait écrit pour démissionner, mais des sages du club l’ont supplié de ne pas le faire. ‘’Je voulais démissionner, car j’ai vu qu’il y avait d’énormes problèmes orchestrés sciemment contre le club. Je ne mets pas moins de neuf millions par an dans le club et je constate qu’il y a des gens qui prennent de mauvaises décisions pour nuire à l’ASEC-K. Avant moi, quatre autres dirigeants ont subi les mêmes manœuvres et abandonné le club. J’estime que tout cela n’est pas propice au retour du club parmi l’élite. Après la présente fin de saison, des vieux ont été manipulés et sont venus me dire de quitter la direction. J’ai trouvé cela non conforme à nos textes et je leur ai dit que j’allais me concerter avec les autres membres du bureau. Cette AG, c’était pour livrer les fruits de nos concertations et la décision que nous avions prise concernant leurs doléances. Je voulais aussi les informer que mon bureau et moi estimons que c’est seulement en AG que mon bureau peut être débarqué, mais pas suivant les sautes d’humeur d’une seule personne, fût-il président de la Ligue. J’ai aussi dit que c’est en AG que je peux décider si je continue ou non. Je refuse qu’une seule personne décide de prendre le club et le donner à qui elle veut comme si c’était un bien personnel’’, confie M. Maloce.

Il a indiqué avoir envoyé des correspondances aux instances dirigeantes du football et attend leur réaction (lire encadré).

‘’Nous ne nous laisserons pas faire’’

M. Maloce avoue ne pas comprendre les agissements du président de la Ligue régionale avec qui il n’a pas de problème particulier. Du reste, les deux étant des élus consulaires, il estime qu’ils ne peuvent qu’entretenir de bonnes relations. ‘’Ce qui n’est pas intéressant, c’est que cette même personne, alors qu’on luttait pour nos derniers matches, a voulu me déstabiliser afin de dire que c’est lui qui a fait monter l’ASEC-K. J’ai compris les manœuvres et j’ai prévenu que si lui et ses partisans voulaient passer en force et user de la voie illégale et de manœuvres souterraines, nous n’allions pas nous laisser faire et aucun entraînement ni match ne se joueront au nom de l’ASEC-K.

Il a précisé en disant que contrairement à l’autre camp qui était venu à l’AG pour perturber et saboter, eux, de leur côté, ne voulaient pas la guerre mais plutôt l’entente de la famille ‘’Jaune et Noir’’. Ce qu’il souhaite, c’est que les supporters dépassionnent le débat, que cessent les injures et les insultes et que de façon démocratique la famille de l’ASEC-K puisse décider à qui confier les rênes de l’équipe afin que cela ne se fasse pas selon les humeurs d’une seule personne. Il invite la ligue et la Fédération à prendre vite une décision afin d’éviter que les choses dégénèrent.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les esprits étaient surchauffés au cours de l’éphémère AG, pourtant débutée dans le calme. Juste après le mot introductif de Maloce, un des vieux a fustigé le fait qu’on convoque les jeunes devant eux, estimant que le comité directeur devrait venir les voir sans les supporters. Ces derniers se sentant insultés et discriminés, ont clamé que le sort de l’équipe doit se décider en leur présence.

‘’C’est nous qui partons au stade, qui crions et qui supportons l’équipe. Alors pourquoi veut-on nous marginaliser quand il s’agit de prendre des décisions importantes ?’’, s’interroge un jeune, ancien acteur de l’ASEC-K. La tension était perceptible et certains ont même failli en venir aux mains. Les invectives et les insultes fusaient de partout et il a fallu beaucoup de diplomatie pour faire évacuer la cour du marché de cola où se tenait l’AG.

Vers un club bicéphale ?

Certains vieux affirment qu’ils sont à l’origine de la création de l’ASEC-K et qu’ils peuvent décider à qui ils veulent confier la gestion du club. Il a même été question de savoir d’où de Palogo ou de Dapoya fut créée l’ASEC-K. Des jeunes crient à l’exclusion et martèlent qu’ils sont aussi propriétaires de l’équipe au même titre que quiconque. Tout cela dans un climat fait de cris et de menaces. Il y a des gens qui soutiennent que si depuis six ans le club ne monte pas dans l’élite, c’est parce que le président Maloce refuserait qu’on inclut dans les préparations des matchs le ‘’wack’’.

On nageait et on continue de nager en plein mysticisme et assurément, ce n’est pas de ça que la maison « Jaune et Noir » sortira de l’ornière. ‘’Le président de la Ligue a dit qu’il a déjà mis en place un autre bureau, qu’il a recruté un entraîneur et des joueurs et que les entraînements commenceraient sous peu. Mais nous attendons de voir où ils vont jouer et avec quels documents ce bureau va travailler’’, s’insurge un autre jeune.

Les hommes de Maloce accusent les vieux d’avoir été manipulés par le président de la Ligue du Centre-Ouest. Il est urgent que les deux camps jouent balle à terre, et trouvent un modus vivendi afin que cette querelle cesse et n’entraîne pas le club dans l’enlisement. Il est tout aussi important que les structures dirigeantes du sport roi entreprennent une médiation pour concilier les positions des uns et des autres afin que ce club atteigne son but : rejoindre le BPS en D1.

Cyrille Zoma