Mardi noir à Ouaga : Arba Diallo, Jacques Prosper Bazié également #aOuaga

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Mardi noir à Ouaga : Arba Diallo, Jacques Prosper Bazié également

Publié le jeudi 2 octobre 2014 | L`Observateur Paalga

© Autre presse par DR
Jacques Prosper Bazié, écrivain burkinabè décédé le 30 septembre 2014 à 59 ans

Mardi noir sur la terre des hommes intègres ce 30 septembre 2014. La Faucheuse a, de nouveau, semé la désolation dans le cœur de ses habitants.

Dès potron-minet, Ouagadougou se réveillait avec une triste nouvelle : Anatole Yaméogo s’est endormi pour l’éternité. Fondateur du lycée Newton-Descartes, Taal-M’Bi Yaméogo, celui qui fut l’un des précurseurs de l’enseignement général privé au Burkina, a été arraché à l’affection des siens à l’âge de 77 ans.

Mais voilà qu’à peine la triste nouvelle avait commencé à faire son chemin, une autre venait enfoncer le clou de l’affliction : Jacques Prosper Bazié a cassé définitivement sa plume. Né en 1955 à Ouagadougou et titulaire d’une Maîtrise, d’un DEA et d’un doctorat de Lettres Modernes obtenus aux universités de Besançon et de Bordeaux, il a opté pour le journalisme après un DEA de journalisme à Paris II, ayant fait ses premières armes dans le métier à Sidwaya.

A partir de 1988, il fait carrière au sein de l’administration culturelle et de la communication comme directeur des Arts du spectacle, puis Secrétaire général au ministère de l’Information et de la Culture. Après la direction générale de l’Institut des Peuples Noirs de 1997 à 1999, il est nommé conseiller culturel à l’ambassade du Burkina Faso à Paris. Il était également membre du Conseil économique et social (CES). Auteur prolixe et adulé, Jacques Prosper Bazié a, entre autres, signé :

- Orphelin des collines ancestrales (poésie) ; - Ouagadougou : INC,1985, - 1er Prix du G.P.N.A.L. 1983
- La saga des immortels (poésie) ; - Ouagadougou : Presses africaines, 1987, - 1er Prix du G.P.N.L.AL. 1986
- La dérive des Bozos (roman). - Ouagadougou : Kraal, 1988
- Aux miradors de l’espérance (poésie). - Ouagadougou : Presses africaines, 1992
- Syllabaire de civière (conte). - Paris : Chazelle, 1989
- L’épave d’Absouya (roman). - Ouagadougou : Presses africaines, 1992.
- Nazi Boni, le Moïse du Bwamu (roman). - Ouagadougou : Kraal, 2014.

Dure, dure sera la nuit, se disaient déjà d’aucuns sans se douter du coup de massue nocturne qui attendait la Nation : Nassourou Hama Arba Diallo s’est éteint, lui, à 75 ans. Maire de Dori depuis 2007 et président du PDS- Metba, le défunt était surnommé l’oncle Hô en raison de son appartenance originelle à l’idéologie marxiste à travers le PAI d’Amirou Thiombiano.

Ce qui l’a conduit, sous la révolution sankariste, aux postes de ministre des Affaires étrangères (1983-1984) et de conseiller du Président du Faso (1985-1987). Mais il devait également son sobriquet à son allure physique qui l’apparentait sous certaines rapports, certains disent à Lénine, d’autres à Hô Chin Minh, le père fondateur du Vietnam. F

onctionnaire des Affaires étrangères à la retraite, il fut, entre autres, ambassadeur en République populaire de Chine (Pékin) de 1987 à 1990, Secrétaire préparatoire du Sommet Rio sur le Développement durable de 1990 à 1992, et Secrétaire exécutif de l’UNCCD à Bonn (Allemagne) de 1992 à 2007.

Rentré au pays, il enchaîne deux mandats de député/maire de Dori. Il fut aussi candidat à la présidentielle de 2010, où il était arrivé en deuxième position avec 8,21% des suffrages. Celui que toute une Nation pleure a su se montrer un véritable catalyseur du développement de la Région du Sahel et avait réussi à faire de Dori un bastion imprenable de l’opposition. Avec lui, on peut dire que c’est un homme politique de la génération intermédiaire (c’est-à-dire celle située entre les vieux de la coloniale et de la Loi cadre et les plus jeunes d’aujourd’hui) qui s’en va.

Précisons que la levée du corps de Jacques Prosper Bazié aura lieu aujourd’hui jeudi 02 octobre à 10h à la morgue de la Clinique Suka suivie de l’enterrement au cimetière municipal de Gounghin.

Une cérémonie d’hommage à Arba Diallo sera organisée demain vendredi 03 octobre 2014 à 6h à l’Assemblée nationale puis à 7h au domicile du défunt à Dapoya (non loin de la pharmacie de la Savane) avant le transfert de sa dépouille mortelle à Dori et son ensevelissement dans son village natal de Selbo (10 km de Dori) à 14h.

L’inhumation d’Anatole Yaméogo, elle, est prévue pour le lundi 06 octobre au lycée Newton-Descartes (Dassasgho).

La Rédaction