OUAGADOUGOU - Le parti de l`opposant burkinabè Zéphirin Diabré a dénoncé vendredi de la "fraude" aux législatives du 2 décembre dans la capitale Ouagadougou, où la commission électorale n`a toujours pas annoncé les résultats.
"Le scrutin manque de crédibilité à Ouagadougou, c`est très flagrant", a déclaré à l`AFP Nathanaël Ouédraogo, directeur national de campagne de l`Union pour le progrès et le changement (UPC), dénonçant le recours à la "fraude".
L`UPC de Zéphirin Diabré devient le premier parti d`opposition, avec au moins 15 sièges sur 127 dans la nouvelle Assemblée, selon les résultats partiels annoncés jeudi par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Officiellement en raison de problèmes dans la compilation des données, la
Céni n`a pas encore proclamé les résultats de la province du Kadiogo, celle de
Ouagadougou, où M. Diabré affrontait le frère cadet et conseiller du président
Blaise Compaoré, auquel il est soupçonné de vouloir succéder en 2015.
"La Céni ne peut pas prononcer les résultats du Kadiogo parce qu`il y a
trop d`irrégularités", a accusé M. Ouédraogo.
"Nous avons eu dans certains bureaux de vote un nombre d`inscrits inférieur
au nombre de votants" et les résultats de certains bureaux de vote sont
introuvables, a-t-il affirmé, indiquant que l`UPC a déjà déposé plusieurs
recours au Conseil constitutionnel.
Au niveau national, il s`est cependant félicité de la "bonne percée" de son
parti.
Le camp présidentiel conserve la majorité absolue dans la nouvelle
Assemblée, avec au moins 81 sièges sur 127, mais subit une poussée de l`UPC.
Ces législatives, couplées à des municipales, avaient valeur de test, étant
le dernier grand rendez-vous électoral avant la fin en 2015 du dernier mandat
du président Compaoré, au pouvoir depuis le putsch de 1987.