Déclaration
Dialogue politique : Le Balai citoyen réservé
Publié le samedi 27 septembre 2014 | Le Balai citoyen
© Autre presse par Ivan Sama
Situation nationale : le chef de l`Etat rencontre à nouveau la classe politique Jeudi 25 septembre 2014. Ouagadougou. Palais présidentiel de Kosyam. Le chef de l`Etat Blaise Compaoré a rencontré à nouveau la majorité présidentielle et l`opposition dans le cadre du dialogue politique en vue d`une sortie de crise |
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"Le Balai citoyen donne sa position sur le dialogue politique initié par le président du Faso". Tel est le titre initial de la déclaration ci-dessous du mouvement Le Balai citoyen sur le dialogue politique enclenché en début de semaine entre la majorité présidentielle et l'opposition à l'initiative du chef de l'Etat.
Le 23 septembre 2014, le président du Faso, Blaise Compaoré a initié un dialogue politique national avec l’ensemble de la classe politique. Le 25 septembre 2014 à l’issue d’un tête-à-tête, Assimi Kouanda, secrétaire exécutif national du parti au pouvoir, représentant la majorité politique, et Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition, ont été désignés co-présidents du cadre de concertation suscité par le chef de l’Etat.
Les deux hommes politiques ont laissé entendre que le président du Faso leur a expliqué les axes et les étapes qui vont jalonner ce cadre de concertation et les a chargés de s’organiser sur la manière dont ce cadre va se mener, afin d’atteindre les résultats escomptés.
Le Balai Citoyen prend acte de ces décisions.
Par principe et prenant appui sur la culture démocratique, nous sommes favorables à un dialogue entre les fils et filles du Faso qui vise à résoudre de façon sincère et durable tout différend. Toutefois, force est de reconnaître, que dans ce cas précis, il ne devrait pas y avoir de conflit ou velléité de conflit dans la mesure où la règle du jeu démocratique est assez lisible, il ne manque que son application. C’est pourquoi, le Balai citoyen émet la plus grande réserve sur ce dialogue, d’autant plus qu’il porte essentiellement sur un sujet qui ne concerne en réalité que son initiateur.
Pour cette même raison, l’objet des discussions, « révision de l’article 37 et mise en place du Sénat », nous pousse à la prudence car notre position est connue et nous l’avons exprimée à maintes reprises :
• Non à la révision de l’article 37 de la constitution qui limite la durée des mandats présidentiels.
• Non au « lenga »
• Pas de référendum,
• Non à la mise en place du Sénat,
Le Balai citoyen réaffirme avec force qu’il n’existe pas de véritable conflit ni au sujet de la limitation du mandat présidentiel, ni au sujet du Sénat, en dehors de celui que le parti au pouvoir a créé de toutes pièces et qu’il tente vainement d’imposer à notre esprit critique.
Il rappelle à cet effet que, le 14 juillet 2011, lorsque s’achevait le conclave du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP), le Chef de l’Etat s’était engagé à laisser en l’état les points non consensuels dont l’article 37.
Il fait remarquer au passage qu’une amnistie pour les anciens chefs d'Etat a été entérinée à cette occasion.
Nous saisissons cette occasion pour appeler le peuple burkinabé, non seulement à la plus grande vigilance, mais aussi à maintenir très haut le flambeau de lutte engagée pour une démocratie véritable dans notre pays dont l'alternance démocratique en 2015 sera le signe le plus patent et pour l’effectivité de la redevabilité des gouvernants vis-à-vis des gouvernés.
Aux partis politiques prenant part au dialogue, nous réaffirmons qu’aucun deal politique dans le dos du peuple et en dehors des dispositions constitutionnelles ne sera accepté.
Nous interpellons toutes les parties prenantes sur l’impérieuse nécessité d’en finir au plus tôt avec cette séquence et de ne pas se détourner un seul instant du suivi et de l’appui aux travaux de la CENI. En effet, le risque est grand que consacrer tout le temps à ce dialogue inévitablement improductif, on n’aboutisse à venir solliciter un « lenga » au motif que le temps ne suffit pas pour organiser les élections présidentielles de 2015.
Le processus démocratique doit se poursuivre à tous les niveaux
Pour notre part, nous restons mobilisés et fidèles à nos principes et valeurs : intégrité, participation active et bénévole, entraide, respect de soi et des autres, discipline, non-violence.
Dans tous les cas, nous nous opposerons à toute tentative de créer les conditions d’un recul démocratique au Burkina Faso.
Notre nombre est notre force !
Ensemble, on n’est jamais seul !
Fait à Ouagadougou le 27 septembre 2014
La Coordination nationale
N.B : la titraille est du site
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