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Filature d’opposants : Simon Compaoré met la main sur 2 policiers en civil
Publié le samedi 27 septembre 2014  |  aOuaga.com
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© aOuaga.com par Séni Dabo
Filature d`opposants : Simon Compaoré démasque 2 policiers en civil
Samedi 27 septembre 2014. Ouagadougou. Le 2e vice-président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, opposition), Simon Compaoré, a mis la main et gardé chez lui deux policiers en civil qui le filaient depuis deux jours




"Simon Compaoré a été agressé chez lui". C’est l’information qui nous a été donnée au téléphone ce 27 septembre 2014 à Ouagadougou à 17h30 au moment où nous étions à une cérémonie de dédicace. Comment cela s’est-il passé ? Est-ce grave ? Malheureusement, nous n’aurions pas de réponses à ces questions; notre interlocuteur ayant rapidement raccroché. Lorsque nous le rappelions, il dira lui-même avoir été informé par un tiers et s’apprêtait à se rendre au domicile du 2e vice-président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, opposition) pour avoir de plus amples informations. Nous décidons d’en faire de même. A 18h moins, nous voilà devant le domicile de l’ancien maire de Ouagadougou à l’ex-quartier Gounghin Nord. Des personnes, essentiellement des jeunes étaient devant l’entrée. Nous sommes conduit à l’intérieur au moment où nous cherchons à venir aux nouvelles. Dans la cour et à côté de la piscine, le maître des lieux était accroché au téléphone avec un interlocuteur à qui il racontait qu’il a mis la main sur deux personnes, une femme et un homme, qui le filaient depuis le vendredi 26 septembre. Des confrères étaient déjà sur place ainsi que des militants et des proches du 2e vice-président du MPP. En attendant que ce dernier termine avec son interlocuteur, nous essayons d’en savoir davantage sur l’agression annoncée. On nous fit savoir qu’en fait d’agression, il s’agit d’une filature dont les auteurs présumés ont été démasqués et conduits au domicile de Simon Compaoré. On nous montre une demoiselle et un monsieur assis contre le mur, la tête baissée, pour éviter de se faire filmer ou photographier. Pendant ce temps, Simon Compaoré faisait savoir à son interlocuteur, un responsable de la police dont il n’a pas donné l’identité et qu’il a appelé avec le téléphone du policier qui le filait, qu’il demande à ce que l’on vienne chercher les éléments car s’il les laisse partir comme cela, les jeunes du quartier pourraient s’en prendre à eux. L’ancien maire de Ouaga s’est plaint de la filature dont il a été l’objet, a demandé à circuler librement et a aussi tenu pour responsable son interlocuteur de ce qui pourrait lui arriver. "Si je meurs, vous serez responsable", a-t-il dit au téléphone.
A la fin de sa conversation téléphonique, Simon Compaoré a confié à la presse ce qui s’est passé. Tout a commencé le 26 septembre lorsqu’il s’est rendu au siège du MPP, fait-il savoir d’emblée. Il a dit s’être rendu compte à un moment donné qu’un homme et une femme à moto suivaient son véhicule à l’aller au siège du parti comme à son retour chez lui. La même scène s’est répétée ce 27 septembre, selon toujours Simon Compaoré, lorsqu’il s’est rendu à nouveau au siège du parti puis dans une famille proche qui est en deuil au quartier Koulouba et à nouveau chez lui à Gounghin. Arrivé à domicile, il a fait interpeller les deux personnes qui se sont postées non loin de chez lui comme ils l’ont fait hier. Ils ont été conduits chez lui et interrogés, ils ont fait savoir qu’ils ont été envoyés pour suivre les mouvements de l’ancien maire. Sur leur cartes d’identité que Simon Compaoré tenait en main, il est écrit, foi de ce dernier, que l’homme est un policier en activité et la demoiselle une élève policière; il n’a pas voulu donner leur identité. Le 2e vice’président du MPP a dit les garder pour leur sécurité car les jeunes du quartier, très remontés, pourraient s’en prendre à eux. Et c’est la raison pour laquelle il a appelé leur chef pour qu’il vienne les chercher. Au moment où nous quittions le domicile de Simon Compaoré vers 18h30, les "fileurs’ présumés étaient toujours "gardés à vue" et leur chef avait rappelé pour dire à l’ancien maire de ne pas s’inquiéter car la filature était faite pour sa sécurité. Ce qui a mis Simon Compaoré hors de lui qui a demandé qu’on ne le prenne pas pour un enfant, qu’il n’a pas besoin de ce genre de protection avant de "disparaître" derrière sa maison pour poursuivre la conversation loin des journalistes.
Outre sa personne, Simon Compaoré a fait savoir que le président du MPP, Roch Marc Christian Kaboré, a été également l’objet de filature avant lui. "C’est quand l’étau s’est desserré autour du président qu’ils se sont tournés vers moi", a confié M. Compaoré.


Séni DABO
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