Économie
La Banque mondiale met en garde contre l’impact "catastrophique" lié à la peur d’Ebola
Publié le jeudi 25 septembre 2014 | Xinhua
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Dans un récent rapport, la Banque mondiale a affirmé que l’épidémie d’Ebola pourrait avoir un impact économique "catastrophique" sur les trois pays les plus touchés d’Afrique de l’ouest, si l’épidémie n’était pas rapidement contrôlée.
La Guinée, le Liberia et la Sierra Leone perdraient 809 millions de dollars d’ici 2015 si l’épidémie n’est pas endiguée.
Les experts estiment que la peur est un vecteur fondamental pour l’impact économique et qu’il est donc vital que les gouvernements soient à même de signaler à leur population qu’il existe des traitements et que l’épidémie est peu à peu contrôlée.
Phillip Jeremy Hay, chef des Communications de la Banque mondiale pour la région Afrique, a déclaré récemment dans une interview accordée à Xinhua qu’une grande partie de cet impact économique n’est pas lié aux nombreux morts, à la maladie, aussi terrible que cela soit. Elle vient plutôt du facteur peur, selon lui.
"Les gens ont peur de poursuivre leurs activités commerciales, ils ont peur d’aller au travail, ils ont peur de voyager, ils ont peur de laisser les gens originaires des pays touchés vendre leurs marchandises", a-t-il indiqué.
Il a ajouté que cela équivalait à une "quarantaine économique" pour les pays touchés et que l’impact économique était énorme.
L’Union Africaine (UA) a appelé à la levée des restrictions de voyage vers les Etats membres touchés par le virus Ebola, car cette décision nuisait à l’économie du continent.
"Les Etats membres devraient lever toutes les interdictions de voyage (..) ouvrir leurs activités économiques", a déclaré Nkosazana Dlamini-Zuma, chef de la Commission de l’UA, aux journalistes lors d’une réunion d’urgence du bloc dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba.
Mais "des mécanismes de contrôle doivent être mis en place", a- t-elle poursuivi.
D’après la Banque mondiale, les économies guinéennes, libériennes et Sierra-léonaises perdront 359 millions de dollars cette année.
Et si les trois pays et leurs partenaires n’intensifient pas immédiatement les efforts pour contenir la maladie, les estimations de l’impact sur les trois pays pour 2015 vont de 97 millions de dollars (si l’épidémie est rapidement contenue) à 809 millions de dollars (si le contrôle de l’épidémie est retardé).
Selon la Banque mondiale, la fermeture des frontières et des fermes abandonnées ont fait grimper les coûts des aliments, laissant de nombreuses personnes dans les communautés rurales sans nourriture. Les dépenses d’urgence sur les services de santé prennent de l’argent des budgets publics déjà à court d’argent. L’épidémie pourrait anéantir des années de gains économiques réalisés par les pays dans cette partie du monde en développement.
M. Hay a déclaré que la Banque mondiale observe en effet des impacts potentiellement catastrophiques sur le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée. Cela signifie que ces pays sont nettement plus pauvres qu’ils ne l’auraient été en l’absence du virus Ebola.
L’impact sur l’Afrique dépend vraiment de la réaction de la communauté internationale au cours des prochains mois, a-t-il noté.
Selon M. Hay, ces trois économies ne constituent pas une grande partie de la production de l’Afrique de l’ouest, et beaucoup moins que celle de l’Afrique dans son ensemble. Si les gouvernements et leurs partenaires peuvent effectivement contenir la propagation de l’épidémie, il y aura toujours un impact probable sur l’Afrique de l’ouest, mais l’impact pourrait être vraiment dévastateur si l’épidémie n’est pas maîtrisée.
"La Banque mondiale travaille encore sur ses calculs régionaux, mais l’impact pour l’Afrique de l’ouest pourrait facilement se chiffrer en plusieurs milliards de dollars", a-t-il affirmé.
M. Hay a exhorté la communauté internationale et les gouvernements des pays touchés à transmettre le message clairement aux gens qu’ils sont en mesure de maîtriser efficacement l’épidémie.
"Les gens sont beaucoup plus disposés à retourner à leurs activités économiques de production, du commerce et d’améliorer leur vie grâce à leurs efforts", a-t-il dit.
Selon la Banque mondiale, les pays voisins jusqu’à présent ont eu des impacts économiques limités en raison de l’épidémie, mais cela pourrait changer si des mesures ne sont pas prises pour contenir rapidement la maladie et limiter sa propagation.
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a déclaré dans un rapport publié mardi que la croissance du commerce des biens mondiaux va ralentir à 3,1% contre 4,6% prévu en avril de cette année, et à 4%, passant de 5,3% pour 2015, en raison de facteurs, dont les conflits régionaux et l’épidémie d’Ebola.
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