La ville de Gourcy était en ébullition dans la matinée du vendredi 31 août 2012. Des militants de base du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ont manifesté leur désapprobation sur l’évaluation faite sur certains « députables » de la province par le collège d’appréciation des candidatures.
Le collège d’appréciation des candidatures de la section du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) du Zondoma, conformément aux directives du parti, s’est réuni le 25 août 2012, pour examiner les dossiers de candidatures des postulants à la députation pour le compte de la province. Composé de 70 membres représentant les communes de Boussou, Bassi, Tougo, Lèba et Gourcy, le collège a examiné neuf dossiers. Sur la base du militantisme au sein du parti, de la bonne moralité du candidat, de l’assise en termes de popularité dans la province et de la capacité du candidat à pouvoir assurer la victoire du CDP, s’il est retenu, les membres du collège ont apprécié les candidatures. Au terme du vote qui s’est fait à main levée, le collège a retenu Lassané Savadogo et Catherine Laure Tontorobo/Ouédraogo à la tête d’une liste de candidats à même de conduire le parti aux élections législatives de décembre prochain.
Une semaine à peine après la délibération, des militants et militantes de base du CDP ont marqué leur désaccord et leur indignation du travail qui a été fait par le collège, en organisant une marche, suivie de meeting. Partis de la place de la nation de Gourcy, les manifestants ont, banderoles et pancartes en main, sous le rythme de l’hymne de leur parti, battu le macadam (RN2), en passant par la rue jouxtant la compagnie de gendarmerie pour marquer un arrêt au siège du CDP, situé sur la rue d’Olonne/Mer. Au siège du parti, les manifestants avaient prévu une remise d’une pétition au secrétaire général. N’ayant pas eu d’interlocuteur, les marcheurs ont terminé leur parcours par un meeting à la Place de la nation de Gourcy. Par la voix de leur porte-parole, Bassika Issa Ouédraogo, les mécontents du CDP/Gourcy ont égrené les raisons qui ont motivé la marche.
« Contre le travail de sape du CDP-Gourcy »
« Nous marchons en tant que démocrates soucieux de l’ascension du parti et pour dénoncer ceux qui, au sein du CDP/Zondoma, travaillent à sa faillite. Ce travail de sape s’est matérialisé par le comportement honteux des membres du collège d’appréciation qui a estimé que des candidats tels Catherine Ouédraogo, Mahamoudou Ouédraogo et Boureima Ouédraogo ne répondaient pas aux critères cités plus haut », a fait comprendre Bassika Issa Ouédraogo. Pour justifier leur indignation, celui-ci a laissé entendre que Catherine Ouédraogo est connue pour son militantisme depuis les premières heures du CDP. Ce qui lui a valu un poste au secrétariat exécutif national du parti, a-t-il poursuivi, avant de s’interroger : « Pensez-vous qu’elle peut se retrouver aujourd’hui membre du secrétariat exécutif national du parti, si elle n’avait pas fait ses preuves ? ». Oumou Ouédraogo, militante de la section CDP-Gourcy et membre de l’organisation de la marche, elle aussi, ne partage pas les choix opérés. « Je peux comprendre pour le cas spécifique de Mahamoudou Ouédraogo qui, du reste, s’investit personnellement pour le développement de la province, avec à son actif, l’institution de la coupe de l’unité, la construction du commissariat de police du Gourcy et du plateau omnisport etc., qu’il n’a pas encore la carrure individuelle pour assurer la victoire du parti, mais dire que l’on ne le connaît pas dans la province, allez-y comprendre », a-t-elle défendu.
C’est dans une ambiance d’appel à la cohésion, à l’unité, à la mobilisation des militants pour les échéances électorales à venir, avec l’espoir que les instances du parti au niveau central, apprécieront leur action à sa juste valeur, que les marcheurs ont quitté la place de la nation de Gourcy, en attendant de retrouver les responsables de la section provinciale pour leur remettre la pétition.