Le jeudi 29 novembre 2012, l’Union des jeunes avocats du Burkina (UJAB) a organisé, à l’Ecole de santé de Tenkodogo, une conférence au profit des jeunes. Cette conférence, qui avait pour thème « Jeunesse et participation politique » et pour objet d’outiller les jeunes, a été animée par Abdoul Karim Sango, commissaire à la CENI.
C’est devant un public nombreux et pratiquement jeune que Abdoul Karim Sango a livré sa conférence. Les grandes articulations de cette conférence ont porté sur la démocratie, les partis politiques, les élections, le bon choix, l’engagement politique des jeunes. Pour le conférencier, si la Constitution burkinabè consacre le multipartisme, cela ne signifie pas multiplicité de partis. A ce sujet, et répondant à la question d’un participant, Abdoul Karim dit être pour la réduction drastique du nombre de partis et le renforcement des textes consacrant la création de parti. Toutefois, cette réduction doit se faire dans le respect des textes et dans l’intérêt de la nation. « Un parti politique est une vision », a dit le conférencier.
Et pour lui, cette vision doit être en phase avec les réalités du peuple et de la nation dans le respect des lois. Les partis politiques ne doivent pas attendre les campagnes pour s’adresser au peuple. Alors, pour lui, « les partis doivent respecter la loi et travailler en permanence à l’éveil des consciences ». « Lorsqu’un parti vient vous voir, c’est son programme qui doit vous intéresser et non les « djandjoba » qu’il organise », a-t-il conseillé aux jeunes. Abdoul Karim Sango pense que l’engagement de la jeunesse dans les partis politiques est un acte incontournable. « Les jeunes doivent s’engager dans la politique et mieux se former », a-t-il poursuivi. C’est avec regret que le conférencier a constaté que les jeunes qui militent dans les partis politiques jouent des rôles de second plan qui consistent généralement à coller des affiches lors des campagnes électorales.
« Il y a des hommes politiques sérieux »
A propos des élections, pour le conférencier, il faut que la jeunesse prenne conscience de son rôle déterminant et incontournable. Pour cela, il estime nécessaire que les jeunes aient une culture politique par une formation et un engagement total dans l’action politique. « Voter est un devoir citoyen consacré par la Constitution. Refuser de voter est un incivisme », a-t-il rappelé. Se prononçant sur les événements malheureux qui ont secoué notre pays, le conférencier estime qu’ils ont révélé une jeunesse irresponsable. Pour lui, si on n’exorcise pas cet incivisme, le pays sera en danger. « Nous devons inculquer l’amour de la patrie aux jeunes burkinabè car, ce que nous devons aimer le plus, c’est la patrie », a dit le conférencier. « Le changement que vous prônez doit commencer par vous mêmes », a-t-il martelé. Après l’exposé du conférencier, s’en est suivi le jeu de questions-réponses.
Les préoccupations de l’assistance ont porté sur le bon choix à faire lors des votes, le multipartisme et l’autorité de l’Etat. Pour M. Sango, le bon choix est le parti qui a un programme de société réaliste, qui est en contact permanent avec le peuple, qui donne son point de vue sur toutes les situations qui marquent la vie de la nation, qui respecte la loi et ses propres textes, qui a la culture de l’alternance... A propos du multipartisme, il pense qu’il y a plutôt au Burkina des vendeurs d’illusions. Toutefois, il reconnaît qu’il y a, dans l’arène politique burkinabè, des hommes sérieux qu’il n’a pas voulu citer, arguant du fait que la société civile est apolitique. Le conférencier croit que l’Etat au Burkina a un problème de légitimité.