Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

L’opposition aujourd’hui chez Blaise : que peuvent-ils encore bien se dire ?
Publié le mardi 23 septembre 2014  |  L`Observateur Paalga
Dialogue
© aOuaga.com par A.O
Dialogue politique : le chef de l`Etat rencontre la majorité présidentielle
Mardi 23 septembre 2014. Ouagadougou. Palais présidentiel de Kosyam. Le chef de l`Etat, Blaise Compaoré, a rencontré une délégation de la majorité présidentielle dans le cadre du dialogue politique




C’est Blaise Compaoré himself qui l’avait dit dans sa dernière interview accordée à Jeune Afrique : lui et son opposition ne discutent plus que par stades interposés. Depuis des mois en effet, chacun fait son show avec force marches-meetings et remplissages d’enceintes sportives «recto verso avec intercalaires».

Et ce que nous avions qualifié de course-poursuite à la Tom and Jerry a fini par lasser, surtout que le débat politico­-juridique n’évoluait pas et confinait aux incantations : - «Nous allons modifier pian!», - «Vous n’allez rien tripatrouiller ici», semblaient se lancer les deux camps antagoniques des pro et des antiréférendum.

Et voilà que, après les stades, le locataire du palais de Kosyam semble maintenant décidé à parler les yeux dans les yeux avec la classe politique burkinabè : il rencontre, en effet aujourd’hui respectivement à 10h et à 11h, les représentants de la majorité puis de l’opposition.

On ne sait pas si c’est la concrétisation du fameux «dialogue sans négociation» prôné dans le désormais fameux appel de Gaoua par le Front républicain, mais sans préjuger de ce qui pourrait en sortir, la tenue de ces échanges soulève quelques interrogations :

primo, si pour la majorité, ça devrait être une simple formalité anecdotique, puisque c’est entre lui et ses disciples, on est déjà bien curieux de voir qu’elle sera la composition de la délégation de l’opposition, car au terme de la loi N°046-2013/AN portant modification de la Loi n°009-2009/AN du 14 avril 2009 relative au statut de l’opposition politique au Burkina Faso, même l’UNDD, l’Autre Burkina et le PIB sont censés être de l’opposition bien que la logique veuille qu’ils fassent partie de la majorité. Mais pour que cette discussion ait un sens, on imagine que la délégation de l’opposition sera composée du Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF) et des partis qui lui sont affiliés. Si tel devait être le cas, comme on l’imagine, ce serait tellement savoureux si Roch Marc Christian Kaboré du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) devait faire partie de la délégation de Zéphyrin Diabré : ce serait en effet de drôles de retrouvailles entre lui et son ancien mentor qui sont, depuis, devenus chien et chat ;

deuxio, hasard du calendrier ou choix délibérément stratégique, ces rencontres interviennent à la veille de l’ouverture de la session parlementaire qui doit intervenir demain mercredi 24 septembre.

Or, pas plus tard qu’à la mi-septembre, 81 députés de la majorité présidentielle ont expressément demandé au chef de l’Etat de convoquer le référendum pour résoudre le problème de l’article 37. On imagine donc qu’ils vont réitérer leur désir pressant au président du Faso, à qui ils vont dire ce qu’il veut bien entendre : «Vous êtes irremplaçable ! De grâce, ne nous abandonnez pas en si bon chemin de l’émergence !»

tersio, si l’on s’en tient aux différentes déclarations des leaders de l’opposition, leur position n’a pas varié d’un iota, et le maintien de l’article 37 en l’état est non négociable, comme le disait encore récemment Roch Marc Christian Kaboré.

Il découle de tout ce qui précède qu’on se demande ce qu’ils peuvent bien encore se dire.

Peut-être Blaise Compaoré veut-il tout juste se donner l’image d’un magistrat suprême prêt au dialogue et qui serait au-dessus de la mêlée des partis politiques alors qu’il est en plein dedans depuis qu’il est descendu dans l’arène pour appeler ouvertement au référendum afin de sauter le verrou limitatif du nombre de mandats présidentiels. Et ceux qui prétendent être dans le secret des dieux de Kosyam affirment même que, sous réserve du quitus de l’Assemblée, le référendum litigieux pourrait se tenir le 28 décembre prochain.

On a bien peur donc que les différentes causeries présidentielles de ce jour ne soient la mise en œuvre vraiment du dialogue sans négociation d’Assimi Kouanda, car sauf tremblement de terre, on ne voit pas trop comment il pourrait encore renoncer à son désir ardent de pousser des racines sur le fauteuil présidentiel, vu qu’il est allé si loin qu’il se trouve aujourd’hui au milieu du gué et n’a guère plus d’autre choix que de continuer d’avancer jusqu’au seuil de l’irréel, sinon ce sont ses propres troupes qu’il pourrait maintenant avoir sur le dos.

Ça semble de ce fait un peu tard pour discutailler, surtout que dans cette affaire il y a une autre donne, non négligeable : l’orgueil présidentiel mis à mal depuis le départ en début d’année de ses anciens collaborateurs à qui il ne veut certainement pas faire le cadeau de sa reddition, comme si on le poussait à la sortie. On a beau ne pas diriger les hommes «avec des soupirs» (le général de Gaulle dixit), il faut bien tenir compte de cet amour-propre présidentiel, dont le pays tout entier pourrait quelque part être l’otage. Mais bon, qui nous dit que, dans son sommeil, il n’a pas été visité par une divine sagesse lui conseillant de ne pas faire le match de trop, parce que, à supposer même qu’il le gagne, ce serait une victoire à la pyrrhus qui pourrait être très difficile à gérer?

Hyacinthe Sanou
Commentaires

Titrologie



L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie
Sondage
Dialogue
© aOuaga.com par A.O

Dialogue
© aOuaga.com par A.O


Nous suivre

Nos réseaux sociaux


Comment