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Agroforesterie : La Banque mondiale sur le terrain
Publié le mardi 23 septembre 2014  |  Sidwaya




La directrice générale pour l’environnement et la gestion des ressources naturelles à la Banque mondiale, Paulo Caballero, a effectué, le samedi 20 septembre 2014, une tournée dans les fermes agricoles et agroforestières des provinces du Passoré, du Zondoma et du Yatenga. L’objectif a été, entre autres, d’échanger avec les autorités burkinabè et les institutions sous-régionales en charge des questions d’environnement, de changements climatiques, de gestion des ressources naturelles...

C’est à pas de course que la directrice générale pour l’environnement et la gestion des ressources naturelles à la Banque mondiale, Paulo Caballero, a visité les exploitations agricoles et agro forestières des provinces du Passoré, du Zondoma et du Yatenga. Le premier site à être visité par Mme Caballero et sa délégation a été l’exploitation de 0uédraogo Boutou Boukary dans le village de Zogbèga dans la province du Passoré. Il s’agit d’une exploitation agricole appliquant des techniques de Conservation des eaux et des sols (CES) et de la Régénération naturelle assistée (RNA).
En plus des demi-lunes qu’il pratique depuis 11 ans dans son champ, ce producteur innovateur y a introduit 2034 pieds d’arbres de 39 espèces locales différentes. Une forêt est sur le point d’être constituée par M. Ouédraogo. L’impact de ces techniques dans l’autosuffisance alimentaire est incontestablement positif. Ainsi, Boukary Ouédraogo affirme avoir bouté la famine hors de sa famille et puis, ses deux épouses se ravitaillent désormais en bois de chauffe dans son domaine.
A quelques pas de là, plus précisément dans le village de Pelegtanga, toujours dans la province du Passoré, une autre exploitation, celle de Alexis Sampebgo, force l’admiration. Ce jeune producteur, exproprié de ses terres, n’a pas hésité à dompter un ancien terrain qu’il avait auparavant abandonné, au moyen de techniques agricoles comme les demi-lunes, le zaï et les cordons pierreux. Techniques qui lui ont permis, somme toute, de récupérer une partie de ses terres dégradées. Au regard des résultats tangibles auxquels il est parvenu, les voisins de Sampebgo Alexis ont très vite emboîté son pas en adoptant les mêmes techniques dans leurs champs.
La médecine
par les plantes

Malgré la canicule, le cortège s’est ensuite ébranlé vers le Zondoma dans le village de Kagapessogo à quelques encablures de Gourcy. Là-bas, se trouve l’exploitation de Boureima Ouédraogo, par ailleurs président du Réseau des paysans innovateurs du Zondoma. Celui-ci applique plusieurs techniques combinées de récupération des terres, de conservation de l’eau au champ et foresterie dans sa ferme. Il pratique le zaï mécanique, les demi lunes et utilise également de la fumure organique dans son champ. Les objectifs visés consistent, selon lui, à améliorer l’infiltration et le stock d’eau, améliorer la fertilité des sols et enfin récupérer les terres encroûtées à des fins d’usage agronomique ou agro-forestier. «Depuis que j’applique ces techniques, je n’arrive plus à consommer toute ma production. Mieux, je partage le surplus avec d’autres personnes ou je vends sur le marché», a dit Boureima Ouédraogo avec fierté.
Dernière étape de la tournée, le Yatenga. La forêt et l’exploitation agricole de Yacouba Sawadogo dit le «fou» à Gourga à la périphérie de Ouahigouya ont émerveillé plus d’un. Selon le «vieux» Sawadogo, c’est après 40 ans de labeur qu’il a pu concrétiser son projet. «J’ai travaillé pendant 40 ans pour créer cette forêt», a-t-il précisé. De nos jours, la forêt de Yacouba s’étale sur 26 hectares avec environ 87 espèces de plantes à l’intérieur.
Par ailleurs, le « fou » ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il s’est engagé à accomplir un vœu qu’il avait fait au début de la création de sa forêt : soigner les gens au moyen de ses plantes. C’est dorénavant un engagement en voie d’aboutissement qu’il s’évertue à asseoir. «J’avais pris l’engagement que 40 ans après la création de ce projet, je prélèverais les plantes de la forêt pour soigner des gens. Et les 40 ans se sont accomplis en 2014. J’ai commencé à construire les maisons et je débuterai les soins après la saison des pluies», a-t-il souligné. Il s’est dit convaincu de l’efficacité de sa science. « Mon souhait est que vous me donniez les malades afin que je puisse les guérir. Je ne retiens pas un malade de plus de deux jours chez moi sans qu’il ne recouvre sa santé», a-t-il rassuré.
En ce qui concerne l’éventuel retrait de son terrain par la mairie de Ouahigouya, Yacouba Sawadogo a sollicité l’implication des plus hautes autorités du pays ainsi que les amoureux de la nature pour sauver son projet. «Le problème n’est pas totalement résolu. Aidez-moi à obtenir mes titres fonciers», a-t-il supplié.
La visite des exploitations dans le Yatenga s’est poursuivie dans le village de Bogoya où deux sites ont été visités. Celui de Boukary Kindo dispose d’un bassin de rétention d’eau pour l’irrigation d’appoint. Il produit de l'oignon en grande quantité à toutes les saisons. M. Kindo attend impatiemment d’empocher au moins un million de francs CFA dans quelques semaines dans la vente de ses oignons. L’exploitation de Ousséni Guindo a aussi retenu l’attention de la directrice générale pour l’environnement et la gestion des ressources naturelles, Paulo Caballero et de sa délégation. A l’issue de la visite, elle s’est dit satisfaite des merveilles qu’elle a vues au Burkina Faso. Selon elle, l’expérience du Burkina en matière de gestion des ressources naturelles et des techniques culturales pourront servir d’exemple à d’autres régions du monde, notamment en Asie et certains pays d’Amérique. Elle a, en outre, félicité tous les acteurs pour les prouesses réalisées en matière d’adaptation aux changements climatiques et de gestion des ressources naturelles. Pour Mme Caballero, la Banque mondiale ne ménagera aucun effort pour accompagner le Burkina Faso dans ses efforts d’adaptation aux changements climatiques et de la gestion des ressources naturelles. Après le Mali et le Burkina Faso, elle s’envolera pour l’Afrique orientale où elle touchera du doigt d’autres réalités en Ethiopie.


Ouamtinga Michel ILBOUDO
Omichel20@gmail.com
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