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Rencontre entre le président du Faso et la classe politique nationale :ce qu’en pensent les Burkinabè
Publié le mardi 23 septembre 2014  |  Le Quotidien
Conférence
© aOuaga.com par A.O
Conférence de presse de l`opposition
Jeudi 11 juillet 2013. Siège du chef de file de l`opposition politique à Ouagadougou. Conférence de presse de leaders de l`opposition pour annoncer une nouvelle marche contre le Sénat le 28 juillet 2013




Le président du Faso, Blaise Compaoré, reçoit aujourd’hui 23 septembre 2014, tour à tour, la majorité et l’opposition politique burkinabè. Que pensent les Burkinabè (citoyens lambda, acteurs de la société civile et leaders politiques) de ce cadre de dialogue ? Que peut-on attendre justement de ces rencontres ? Voilà, entre autres, les questions auxquelles des Burkinabè ont bien voulu répondre, le lundi 22 septembre 2014.

Abraham Nignan dit « Le Général », président du Rassemblement patriotique du Faso (RPF)
« C’est du cinéma. Et comme nous ne sommes pas des acteurs, nous n’y prendrons pas part »
« Le président du Faso a, une fois de plus, invité ses alliés. On parle de dialogue, mais pour quel motif parle-t-on de dialogue ? Doit-on dialoguer pour aboutir à quoi ? Ceux qui vont répondre à cet appel sont surtout les alliés du président du Faso, des gens qui ne veulent pas qu’il parte en 2015. Il a convoqué ses amis qui ne souhaitent pas son départ en 2015. En tant que Chef de file de l’opposition radicale au Burkina Faso, je n’irai pas à ce cadre de dialogue. Notre position est que le président du Faso doit quitter le pouvoir au terme de son mandat en 2015, même si c’est un serpent qui va gouverner. En réalité, je ne sais pas pourquoi l’on doit dialoguer. Si le président du Faso a quelque chose à dire, qu’il le dise à la Nation via la télévision. Cette rencontre avec la classe politique n’est pas opportune. C’est du cinéma. Et comme nous ne sommes pas des acteurs, nous n’y prendrons pas part. Je ne suis pas d’avis avec ceux qui disent qu’il y a une crise au Burkina Faso. Si Blaise Compaoré ne se représente pas en 2015, il n’y a pas de crise. C’est là le débat. Qu’est-ce qui lui coûte de s’adresser au peuple et de le situer sur sa position. Il aurait pu convier le peuple à la Maison du peuple pour lui parler. Pourquoi ne le fait-il pas ? Nous ne sommes pas les alliés de Blaise Compaoré. Ceux qui veulent rentrer dans un gouvernement de transition sont libres de le faire. Cela n’engage qu’eux. De toute façon, je ne fais pas partie du Chef de file de l’opposition. D’ailleurs, le Chef de file de l’opposition est une institution fabriquée par le chef de l’Etat. Nous ne sommes ni des mouvanciers, ni du CFOP. Nous ne sommes pas là pour un compromis pour que Blaise Compaoré reste au pouvoir. Il n’y a pas de compromis possible : que Blaise Compaoré quitte le pouvoir en 2015. Je ne vais surtout pas à un dialogue s’il n’y a pas de crise».

Victorien Tougouma, président du Mouvement africain des peuples (MAP)
« C’est normal que le président du Faso puisse rencontrer les autres acteurs politiques »
« Nous pensons que c’est une bonne chose, et cela n’a que trop duré. Vous savez, la démocratie est un processus de dialogue permanent. Donc, c’est normal que lorsqu’il y a une crise latente dans le pays, et même une crise réelle, que le président du Faso puisse rencontrer les autres acteurs politiques afin qu’ils puisent discuter. Quand on discute, on trouve toujours une solution. Et si finalement il n’y a pas de solution, le chef de l’Etat doit prendre une décision. Mais, nous pensons qu’il y a une solution possible. Nous rappelons à l’opposition que depuis 1991, il y a eu de grandes marches et qu’on n’a pas fini de régler définitivement la question de la limitation des mandats. Peut-être qu’il est temps de ne pas prendre la rue à témoin et de regarder la réalité politique et de voir s’il est possible de négocier quelque chose qui puisse permettre définitivement de sacraliser l’article 37 et de renforcer la justice. Parce que nos remarques les plus importantes, ce sont les réformes institutionnelles surtout, l’indépendance et la réforme de la justice qui pourront permettre d’asseoir une vraie démocratie. Nous étions le seul parti à attirer l’attention en 2012, en disant que si on prolongeait le mandat des députés, on risquait de prolonger le mandat du chef de l’Etat, mais personne ne nous a écoutés. Donc pour nous, il n’est pas gênant que l’on offre deux ans de plus au chef de l’Etat, mais qu’à côté de cela, on sacralise l’article 37 pour qu’il ne puisse plus être révisé et qu’on puisse négocier une indépendance de la justice. Ce qui va permettre de rendre la justice plus indépendante et plus compétente. Et pourquoi pas, au terme du mandat de 2015 -et s’il y a une prolongation de son mandat- qu’on puisse aller à un gouvernement d’union nationale afin de préparer une transition car c’est le plus important ».

Ousmane Danfodio Diallo, président de l’Alliance pour la renaissance, la démocratie et l’intégration (ARDI)
« Il appartient maintenant au président du Faso d’opter pour une position qui soit à même de stabiliser le pays »
« Je pense que pour cette rencontre, le président va probablement demander à chaque groupe de dire définitivement ce qu’il pense du référendum, de l’article 37 et de tous les faits majeurs qui ont marqué le processus démocratique depuis probablement 2012 jusqu’à maintenant. Je pense également que l’opposition risque de dire qu’elle reste sur ses positions à savoir qu’elle ne souhaite pas la révision de l’article 37, et ceux de la majorité souhaitent le contraire. Il appartient maintenant au juge suprême qui est le président du Faso de faire une balance et d’opter pour une position qui soit à même de stabiliser le pays et de supporter davantage le processus démocratique qu’il a engagé entre 1988 et 1989. Vu son statut d’homme d’Etat, je pense qu’il va opérer le meilleur choix pour le peuple burkinabè. De mon point de vue, ce qui peut aujourd’hui arranger les deux camps, c’est surtout la sortie de la crise. Aucun des camps ne souhaite voir le pays en feu. Chacun pense que la construction de ce pays est le devoir de tous. Donc la question est de savoir ce qui peut concilier les deux positions. Je pense que c’est surtout un dialogue. Le président va conseiller aux deux camps de se retrouver, de discuter, de palabrer et de converser afin qu’une meilleure conclusion puisse sortir du débat. Je souhaite que le président ne prenne pas position immédiatement, mais qu’il demande aux deux camps –parce qu’il est le président des deux camps et est au-dessus de la mêlée- de se concerter et de trouver une solution juste qui puisse les arranger, ainsi que le peuple burkinabè. Parce la plupart des politiciens voient d’abord leur intérêt avant l’intérêt national ».

Marcel Tankoano, président du M21
« Nous appelons l’opposition politique burkinabè à se méfier et à faire attention car cela peut être un piège »
« Nous apprécions ce cadre dit cadre de dialogue mais nous apprécierons mieux s’il (ndlr : le président du Faso) s’adressait directement au peuple. Nous ne savons pas pourquoi aujourd’hui, Blaise Compaoré a demandé à rencontrer la classe politique, l’opposition et la majorité. On se demande ce qui se cache derrière cela. On sait bien que c’est lui-même la majorité parce qu’à l’intérieur du CDP, je ne vois pas la décision qu’on pourrait prendre sans qu’il n’apprécie. Si aujourd’hui, Blaise a convié la majorité et l’opposition, il y a certainement autre chose derrière cela. En tant que pays de dialogue comme on le dit, nous apprécions cela, mais nous disons que Blaise Compaoré aurait pu faire mieux que de rencontrer l’opposition et la majorité politique, quand on sait qu’il n’a jamais réagi après les consultations. C’est regrettable que la société civile ne soit pas associée à ces discussions, mais nous disons qu’il n’est pas encore tard. Peut-être qu’il le fera. Dans tous les cas, le peuple, c’est la société civile. Quand les politiciens parlent du peuple, ils font référence à la société civile, à la population. Nous sommes directement avec les populations. Donc, nous pensons que ça pourrait être une erreur grave si jamais on n’associe pas la société civile dans les débats politiques qui touchent à la vie de la Nation. Pour le moment, personne ne sait ce qui va sortir de ces concertations. Mais une chose est sûre, nous savons que dans tous les cas, chacun campe sur sa position. L’opposition ne va pas bouger. La majorité également tient à la tenue du référendum et à la mise en place du Sénat. Je ne vois pas comment ils peuvent arriver à un consensus quand on connait les positions des uns et des autres. Mais je profite de votre micro pour appeler l’opposition politique burkinabè à se méfier et à faire attention car cela peut être un piège. Ce que nous voulons demander à l’opposition politique burkinabè, c’est qu’à l’issue de cette rencontre, elle ne fasse pas une déclaration. Toutefois, elle peut initier un point de presse pour parler directement au peuple au lieu de faire des déclarations. De toutes les consultations, le président du Faso ne communique pas, mais il écoute plutôt ceux qu’il a invités et c’est à eux de faire des déclarations. Nous estimons que si quelqu’un t’invite, c’est à lui de dire le motif de l’invitation et non à la personne conviée d’en dire le motif. Cette fois, nous appelons l’opposition à la vigilance et à éviter de rentrer dans les déclarations sans conviction ».

Un citoyen burkinabè
« Au stade actuel de la situation, ce cadre devrait s’élargir à d’autres acteurs tels que les organisations de la société civile qui se sont déportés dans le champ politique »
« Je pense que c’est une très bonne initiative de la part du chef de l’Etat que de vouloir rencontrer les acteurs politiques dans la mesure où cette décision répond aux sollicitations de ceux-ci. Qu’ils appartiennent à l’opposition où à la majorité, tous ces acteurs attendaient un tel cadre d’échanges parce que, à mon sens, ce n’est qu’autour de la communication que l’on peut éloigner les points de divergence. Au stade actuel de la situation, ce cadre devrait s’élargir à d’autres acteurs tels que les organisations de la société civile qui se sont déportés dans le champ politique. L’objectif de cette rencontre est de se pencher sur des questions qui animent notre actualité politique et non de former un gouvernement d’union nationale comme le susurrent certains ».

Guy Hervé Kam, porte parole du Balai citoyen
« A priori, cette volonté du chef de l’Etat de discuter avec tous les acteurs politique est une bonne chose »
« A priori, cette volonté du chef de l’Etat de discuter avec tous les acteurs politique est une bonne chose. Cependant, nous avons des appréhensions parce que ces rencontres ont lieu à un moment où le Burkina traverse des turbulences en rapport avec la modification de l’article 37. Une question qui, nous pensons, alimentera les échanges du 23 septembre 2014. Nous ne savons pas si ce cadre s’élargira aux organisations de la société civile. Si le chef de l’Etat estime qu’il veut simplement s’entretenir avec les politiques sur la situation nationale, nous en prendrons acte et nous considérerons qu’un des acteurs essentiels du dialogue, c'est-à-dire la société civile, est en marge des discussions. En ce moment, nous attendrons de voir comment ces derniers pourront mettre en œuvre ce qui sortira des échanges sans le concours de la société civile. Théoriquement, les gouvernements d’union nationale sont mis en place lorsqu’il y a des crises politiques majeures, alors que dans notre situation, ce n’est pas le cas. Le CDP a une majorité confortable à l’Assemblée nationale. Donc pour nous, il n’y a pas de nécessité politique de former un gouvernement d’union nationale. Cela serait peut-être nécessaire si le président du Faso décidait de démissionner, chose qui nous étonnerait beaucoup. Si cette rumeur de création d’un gouvernement d’union nationale s’avérait, nous pensons que cela ne peut-être qu’une diversion. L’essentiel, c’est que nous ne cautionnons pas que les règles du jeu changent pour 2015. Tant que ces règles resteront inchangées et tant que nous ne serons pas en 2015, nous estimons qu’il n’y a pas de crise politique majeure au Burkina ».

Hervé Ouattara, président du Collectif anti-référendum (CAR)
« La position du CAR est que le départ du président Blaise Compaoré est non négociable»
« Je le dis, la position du Collectif anti-referendum est claire parce que nous ne sommes pas vraiment contre le dialogue lorsque surtout ce dialogue doit aboutir à une stabilité, à la paix dans un pays ! Mais vous conviendrez avec moi que dans la situation du Burkina Faso, le dialogue n’a actuellement pas de sens ! Je ne sais pas quelle connotation faut-il donner à ce dialogue en réalité. Quel est le contenu réel de ce dialogue ? Est-ce que le président du Faso appelle l’opposition et la majorité pour leur demander un « lenga », ou c’est pour dire, part définitivement ! Si c’est pour dire qu’il quitte le pouvoir en 2015, on ne peut qu’acclamer. Mais, si c’est pour négocier un « lenga », nous pensons que c’est pour véritablement se foutre de la population. Nous l’avons dit et nous le clamons, la position du CAR est que le départ du président Blaise Compaoré est non négociable : tout sauf Blaise Compaoré en 2015. Alors, le fait que l’opposition politique parte à ce dialogue, c’est bien. Mais c’est pour dire quoi ? Ce qui nous irrite, c’est que nous travaillons avec l’opposition ! Il n’y a pas de raisons aujourd’hui que nous marchons ensemble, nous organisons les meetings ensemble, nous nous consultons permanemment sans que l’opposition ne daigne pas nous appeler pour demander notre point de vue par rapport à cela ! Nous sommes conscients qu’on ne peut pas véritablement ajouter un plus à la plate-forme qui existe déjà, mais le fait de nous consulter, c’est quelque chose qui ne fait que nous réconforter dans notre position. Donc, nous reprochons cela à l’opposition et nous estimons que le débat qui va se mener demain là-bas, c’est pour juste aller dire au président Blaise Compaoré que nous sommes décidés à aller jusqu’au bout. Nous entendons les gens parler de la possibilité de la formation d’un gouvernement d’union nationale. Mais pourquoi veut-on mettre en place un gouvernement d’union nationale ? A qui cela profiterait-il ? Nous avons des élections en novembre. C’est suffisant pour nous. Le président Blaise Compaoré doit laisser le fauteuil à quelqu’un d’autre, le reste nous importe peu. Donc, nous n’avons pas besoin de gouvernement d’union nationale. Nous avons seulement besoin que le président Compaoré s’en aille et qu’il y ait de nouvelles élections, en 2015.
Nous ne négocions pas pour que le chef de l’Etat nous associe à ce dialogue car vous n’ignorez pas que s’il y a des forces qui mobilisent dans ce pays, c’est bien la société civile. Alors, s’il y a dialogue logiquement, nous devons être pris en compte. Maintenant si ce n’est pas le cas, je crois que, libre au président Compaoré, d’inviter qui il veut ! Mais les décisions qui découleront de ces rencontres avec les acteurs politiques n’engagent en rien la société civile.

Wilfred Bakouan, journaliste au bimensuel l’Evènement

« c’est un dialogue qui va échouer si tant est qu’il entre dans le cadre des négociations en vue de la modification de l’article 37 »
Ce sont des rencontres qui, de mon point de vue rentrent dans le cadre du dialogue qui est prôné aussi bien par le Front républicain que par l’opposition politique regroupée au sein du CFOP. Sinon, l’opposition politique pouvait refuser de prendre part aux échanges. Le tout reste de savoir ce qui sortira de ces rencontres, de ces échanges. C’est cette pensée qui me laisse un peu dubitatif, parce que, chaque camp a sa position sur le référendum et sur la modification de l’article 37. Ce dialogue à mon sens est un échec avant même son début car je vois mal l’opposition politique regroupée au sein du CFOP, changer de position pour s’inscrire dans une dynamique nouvelle que Blaise Compaoré viendrait à leur proposer. De même, il sera difficile pour le Front républicain, pour la majorité présidentielle et pour Blaise Compaoré de convaincre l’opposition pour que éventuellement elle se rallie à leur cause. De ce fait, c’est un dialogue qui va échouer si tant est qu’il entre dans le cadre des négociations en vue de la modification de l’article 37, en vue d’apaiser le climat social etc. Le format tel que proposé en lui-même dans le communiqué pose problème. Il est prévu une heure d’échanges entre les différents partis et le chef de l’Etat. Un temps assez court pour des résultats conséquents. Peut-être qu’une heure suffira seulement à jeter les bases de ce dialogue. Enfin, le CFOP est un peu pris dans l’étau avec toute cette mobilisation qui est faite contre la modification de l’article 37 et contre le référendum. Je vois mal le CFOP accepter n’importe quelle proposition qui viendrait de la majorité présidentielle. Tant mieux si cette rencontre arrive à faire bouger les choses. Mais si c’est une rencontre folklorique pour montrer qu’on tente de dialoguer, je crois que nous ne pourrons pas avancer fondamentalement sur la question du referendum et de la modification de l’article 37.

Adama Kanazoé, président de l’Alliance des jeunes pour l’indépendance de la république
« Le dialogue entre les acteurs politiques devrait être plus structurel »
Nous avons appris par voie de presse comme tous les citoyens du Burkina que le président du Faso rencontre l’opposition politique à 10h et à 11h la majorité. C’est une initiative qui, dans le principe, est positive. Je dirai que même que ce n’est pas trop tôt dans la mesure où le dialogue entre les acteurs politiques devrait être plus structurel. On doit faire en sorte que l’on prenne langue chaque fois pour que certaines crises soient moins profondes. Nous avons été surpris que le président du Faso soit toujours distant de son opposition, lui qui a les capacités de discuter avec les opposants du monde entier, lui qui est le médiateur de la majorité des pays de la sous-région. Il est même capable de discuter avec ceux que les pays occidentaux ont classés dans la liste des terroristes. Si le président du Faso commence à être assez conscient de son approche avec l’opposition politique, cela est bien. Mais, il faudrait que la rencontre ait un sens. L’opposition politique va partir pour écouter. Nous espérons que très sincèrement, nous allons tirer profit de cette rencontre. S’il s’agit de discours vagues et creux, cela ne servira à rien. Les positions sont connues. Certains points sont négociables. D’autres sont non négociables. C’est ce que nous allons voir aujourd’hui. Cette rencontre avec le président du Faso a toujours été notre leitmotiv. Les Burkinabè veulent sauvegarder la paix et la stabilité. Cela explique les méthodes de lutte républicaine que l’opposition utilise. Nous prônons tous la paix et le dialogue mais il faudrait que ce dialogue soit franc, véridique et qu’il ne remette pas en cause les principes de la démocratie.
Dans tout dialogue, il y a des points négociables comme il y a des points non négociables. Chacun peut lâcher du lest. Mais, il y a des principes sacro-saints, comme le mode de gouvernance. Il est hors de question que la démocratie, par exemple soit sacrifiée à l’autel d’un quelconque dialogue. Personne ne comprendrait que l’opposition politique aille concéder la modification de l’article 37 de la Constitution. Ce serait trahir le peuple burkinabè et tous ceux qui se sont sacrifiés pour que le Burkina soit un pays démocratique. Cependant, il y a des contours dans tout cela. L’opposition ne peut pas être fermée à 100%. Mais, l’essentiel doit être préservé. L’alternance est pour la démocratie ce qu’est la photosynthèse pour l’arbre ».

Armand Roland Béouindé, secrétaire national adjoint à la communication et à l’information du MPP
« Nous sommes convaincus que rien n’autorise la révision de la Constitution »
« Le président du Faso a convoqué une rencontre de la majorité et de l’opposition. Je pense que si le président du Faso a bien avancé dans sa réflexion et a décidé de rencontrer les acteurs de la scène politique, nous fondons l’espoir que c’est pour enfin que nous sortions de la crise que nous vivons. Pour ce qui est de l’issue de ces échanges, nos attentes sont connues. C’est essentiellement de créer les conditions des élections transparentes lors de la présidentielle de 2015. Ce qui est sûr notre position est également bien connue sur des questions politiques comme l’article 37 de la Constitution. Pour nous, rien n’est négociable à ce niveau et il faut se cantonner qu’au respect de la Constitution. C’est dire donc que quel que soit le niveau de la discussion, il ne s’agit pas de remettre en cause ce qui a été déjà arrêté. Nous sommes convaincus que rien n’autorise la révision de la Constitution. On peut négocier par exemple l’organisation des élections et comment faire en sorte que le climat politique soit apaisé. Ce qui est paradoxal, c’est qu’au même moment que nos adversaires appellent au dialogue, ils introduisent des lois pour modifier l’article 37 de la Constitution. C’est tout ceci qui nous fait penser à une mise en scène obscène. Il n’est pas possible de vouloir une chose et son contraire. A part cela, on peut dire que dès lors qu’à ce niveau de responsabilité, le Chef de l’Etat appelle à un dialogue, cela est un événement important mais c’est l’issue qui va déterminer le reste, si nos espoirs sont fondés. Ces espoirs ne sont rien d’autre que le président du Faso décide de respecter la Constitution en l’état. C’est l’attente de tous les Burkinabè 1

Propos recueillis par RHO, ACZ, ACG, MR et RO
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