Société
Affaire disparition de 63 475 000 f cfa : La mise au point de l’Université de Koudougou
Publié le samedi 20 septembre 2014 | Le Quotidien
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Dans notre parution du samedi 13 septembre 2014, nous publiions une déclaration du directeur de l’Institut universitaire de technologie de l’université de Koudougou (IUT/UK), dans laquelle ce dernier s’interrogeait sur la disparition de 63 millions 475 000 F CFA. En réponse à cette sortie, le service de communication de l’Université de Koudougou fait une mise au point.
Avant toute chose, il convient de saluer les efforts en matière de démocratie, de liberté d’expression et d’opinion au Burkina Faso. C’est dans ce contexte et grâce à ce contexte que chaque citoyen peut, en tout temps et en tout lieu, exprimer librement ses opinions. Dans sa parution n°1163 du samedi 13 au dimanche 14 septembre 2014, le journal « Le Quotidien » a publié un écrit signé du directeur de l’Institut universitaire de technologie (IUT) de l’Université de Koudougou et intitulé : « Frais de scolarité des auditeurs libres de l’Institut universitaire de technologie (IUT) de l’Université de Koudougou : 63 475 000 FCFA portés disparus ». Il importe, de porter à la connaissance de l’opinion, ce qui suit : par Délibération n°2008/0007/MESSRS/SG/UK/CA du 17 décembre 2008, portant fixation de la clé de répartition des produits des frais de scolarité à l’IUT de l’Université de Koudougou (UK), le Conseil d’Administration avait autorisé la répartition desdits produits comme suit : UK 30%, acteurs de la mobilisation 10% et IUT 60%. Des arrêtés ont été pris par le président de l’Université de l’époque, le Pr Segda Bila Gérard, pour encadrer l’utilisation de ces fonds. Il s’agit de :
l’Arrêté n°2009/0032/MESSRS/SG/UK/IUT du 6 octobre 2009, portant création, fonctionnement et composition du comité de mobilisation des recettes liées aux inscriptions des auditeurs libres de l’IUT ;
- l’Arrêté n°2009/0033/MESSRS/SG/UK/IUT du 6 octobre 2009, portant modalités d’utilisation des fonds issus des inscriptions des auditeurs, reversés à l’IUT (cet arrêté précise les dépenses éligibles).
Au regard du caractère limitatif des dépenses éligibles desdits arrêtés, Dr Diabaté Arouna, directeur de l’IUT a proposé, dans une perspective de révision, un texte intitulé comme suit : « arrêté N°2013 -___ ?___/MESS/SG/UK/ENS/IUT, portant modalités d’utilisation des fonds issus des inscriptions des auditeurs, reversés à l’Ecole normale supérieure et à l’Institut universitaire de technologie de l’Université de Koudougou. » Pour faire simple, ce projet de texte vise à élargir la base des dépenses éligibles sur les 60% de l’IUT. Le projet de texte, en son article 3 stipule que « les fonds issus des inscriptions … sont affectés à toute dépense éligible dans le budget de l’Université de Koudougou au profit des deux établissements (IUT et ENS)». Ce projet de texte fut soumis à l’appréciation du Conseil d’administration. Lors de l’examen dudit projet par le Conseil d’administration en sa session ordinaire du 23 décembre 2013, les administrateurs se sont interrogés sur les raisons qui fondent cette pratique qui, à leurs yeux, porte atteinte au principe cardinal de la non affectation et de la non contraction des dépenses en matière budgétaire. Pour eux, cette pratique pose des problèmes de transparence, de traçabilité et d’équité par rapport aux autres établissements de l’Université de Koudougou qui réalisent des recettes de même nature. Si l’objectif principal du projet de texte proposé par Dr Arouna Diabaté est d’élargir la base des dépenses éligibles, on peut raisonnablement s’interroger sur son bien-fondé du point de vue pédagogique.
Au regard des préoccupations soulevées par les administrateurs, le Conseil d’Administration a instruit le nouveau président de l’Université de Koudougou, le Pr Georges Sawadogo, installé le 2 avril 2013, de mettre fin à cette pratique peu orthodoxe dans le milieu financier.
En application de cette instruction du Conseil d’Administration, toutes les recettes de l’année 2013 ont été comptabilisées sans aucune répartition comme l’atteste le compte de gestion 2013 adopté par le même Conseil d’Administration. Sur une prévision de soixante millions (60 000 000f) francs CFA de frais de scolarité, ces recettes ont été recouvrées à cent un millions cent soixante mille francs (101 160 000 CFA) au 31 décembre 2013 (la prévision tenait compte de la répartition). En l’absence de tout autre document nouveau, l’agence comptable de l’Université de Koudougou ne peut affecter des recettes à un Institut ou à une Unité de Formation donnée. Quant au propos selon lequel l’Agent comptable a tendance à se substituer au directeur de l’IUT pour apprécier les dépenses, il faut relever que tous les rejets de dépenses ont jusque-là été motivés par le caractère non éligible de la dépense sur les 60%. La gestion des fonds en année civile, que conteste Dr Diabaté est en fait fondée sur une disposition de l’article 3 du décret n°2008-297/PRES/PM/MEF du 9 juin 2008 portant régime financier et comptable des établissements publics de l’Etat au Burkina Faso.
Il n’en est donc rien de la prétendue disparition des 63 475 000 FCFA ! Aucun copeck n’est porté disparu à l’Université de Koudougou ! La situation financière difficile de l’Université de Koudougou est bien connue de tous. Face à certaines vieilles pratiques, la nouvelle équipe a engagé des réformes douloureuses mais nécessaires en vue d’une bonne maîtrise de la dépense publique. L’Université de Koudougou comme ses consœurs est une université publique, entièrement financée par des fonds publics ! Le cas de l’IUT est d’ailleurs dénoncé par les différents acteurs, notamment les étudiants (on connait leurs origines sociales) qui stigmatisent une forme de privatisation à outrance. Les UFR et Instituts de nos universités publiques sont-ils privés ou publics ? Les réformes engagées à l’Université de Koudougou pour une meilleure maîtrise de la dépense publique sont nécessaires et elles se poursuivront. Il est incompréhensible qu’au moment même où l’UK traverse une crise essentiellement financière avec en prime de sérieuses difficultés à éponger ses vieux arriérés, au moment même où les premiers responsables de l’Institution ainsi que ceux de sa tutelle technique cherchent les voies et moyens pour sortir la tête de l’UK de l’eau, on ne peut entretenir le moindre doute sur des sommes prétendument portées disparues. En rappel, à la rencontre de la présidence avec le corps enseignant le 24 juillet 2014, un responsable syndical a reconnu que le président a été « trop soucieux » de payer les dettes de l’université, chose normale du reste au regard du principe de la continuité administrative. Les instructions du Conseil d’Administration sont formelles : ces recettes doivent être reversées dans le panier commun et l’engagement des dépenses éligibles doit respecter les procédures financières en vigueur dans notre pays. Il est entendu que les services compétents de la République (structures de contrôle, presse…) ont toute latitude pour mener des investigations en cas de besoin afin de situer l’opinion nationale.
Ce qui est sûr c’est qu’avec cet écrit, Dr Diabaté s’est tout simplement fait une mauvaise publicité dont il devrait en assumer les conséquences 1
Le service de la communication de l’Université de Koudougou
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