L’Observatoire indépendant des élections (OIE) a organisé, le 1er septembre 2012 à Ouagadougou, une conférence publique sur « l’importance des élections dans le système démocratique ». Ladite conférence vise, selon ses initiateurs, à préparer leurs membres, pour une bonne observation des élections couplées de décembre 2012.
L’Observatoire indépendant des élections (OIE) veut outiller ses membres pour une meilleure observation du scrutin couplé de décembre 2012. Pour y parvenir, cette organisation de la société civile a sollicité l’expertise de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le 1er septembre 2012, à travers une conférence publique sur le thème « l’importance des élections dans le système démocratique ».
L’objectif, selon Mariétou Sanou, coordonnatrice adjointe de l’OIE, est de permettre aux membres de sa structure d’avoir des informations suffisantes sur les avantages de la biométrie et sur le déroulement des prochaines élections couplées. Le communicateur, Adams Régis Zougmoré, commissaire à la CENI, en abordant le premier volet de son exposé, axé sur la biométrie et ses avantages, a indiqué que celle-ci permet d’avoir un fichier électoral fiable et sécurisé. Elle évite, selon lui, les votes multiples et frauduleux. « La biométrie permettra d’organiser des élections libres, transparentes et équitables au Burkina Faso », a-t-il ajouté.
Selon M. Zougmoré, la santé d’une démocratie vivante se mesure par la cadence des scrutins, la participation active des citoyens aux processus électoraux et la vitalité des institutions républicaines. Cette participation active et citoyenne, a-t-il poursuivi, constitue un baromètre assez fiable de légitimité des élus et des institutions dont ils ont la charge. Or, constate le commissaire de la CENI, dans les démocraties jeunes et fragiles comme celle du Burkina Faso, la participation au jeu électoral ou l’annonce des résultats des élections soulèvent des polémiques et des contestations susceptibles de mettre en cause le processus électoral, lui-même. « Les scrutins donnent lieu, la plupart du temps, à des lendemains de gros dangers pour la cohésion sociale et la stabilité du pays », a affirmé le commissaire de la CENI.
Dans son diagnostic, il a soutenu que les élections sont redoutées au Burkina Faso comme partout ailleurs sur le continent africain. Les perdants, a-t-il soutenu, mettent en avant la fraude et la corruption électorale pour contester pacifiquement et violemment les résultats du scrutin. A écouter le conférencier, c’est pour éviter les contestations que l’ensemble des acteurs politiques et de la société civile ont milité pour l’introduction de la biométrie dans l’organisation des élections au Burkina Faso. Mais l’émissaire de l’institution en charge des élections a prévenu « la biométrie n’est pas une panacée. Neanmoins, la CENI peut garantir au moins, un citoyen, une voie. »
Un dispositif particulier dans les centres de vote
Dans la deuxième partie de sa communication, le commissaire Zougmoré a précisé que les municipales et législatives couplées, une première au Burkina Faso, nécessitera un dispositif particulier dans les centres de vote. Ainsi, au niveau de chaque bureau de vote, a-t-il dit, le personnel chargé de la conduite du scrutin sera composé de cinq personnes dont deux assesseurs, deux secrétaires et un président assurant la coordination des opérations. En plus du personnel, Il y aura également deux isoloirs et deux listes électorales dont l’une destinée aux législatives et l’autre aux municipales.
Les échanges ont porté sur les cas de fraudes relevées à Ouahigouya et Bobo Dioulasso, la lourdeur qu’entraineront ces élections couplées face aux citoyens qui ne maitrisent pas toujours bien les rouages du vote. Pour la question des candidatures indépendantes qui a également fait l’objet de débat, le conférencier a affirmé qu’elle ne pose aucun problème technique, mais relève plutôt du domaine politique. Le travail incombe, selon lui, à la société civile. En ce qui concerne le taux de 55% d’inscrits sur la liste électorale, M. Zougmoré a souligné que ce résultat s’explique en partie par l’immobilisme de certains partis politiques dans la mobilisation des citoyens à se faire enrôler. Les participants ont également partagé leurs inquiétudes avec le conférencier quant à la formation des responsables des bureaux de vote. Et le commissaire de la CENI a été rassurant :
« le personnel du bureau de vote aura un minimum de compétence à l’image des agents d’enrôlement. Dès qu’il sera identifié, il bénéficiera d’une formation organisée à cet effet dans les chefs-lieux de communes ».
Cette conférence, à entendre les organisateurs, est une première étape sur le chemin de l’observation des législatives et municipales de décembre 2012. Outillé, l’OIE devra sillonner les 45 provinces du Burkina pour y former ses membres. L’Observatoire indépendant des élections est un regroupement de 17 partis politiques qui existe depuis 2001 et qui dit œuvrer pour le développement de la démocratie au Burkina Faso à travers des élections libres et indépendantes.