L’université d’été de l’Institut des sciences (IDS) qui était prévue pour se tenir du 7 au 18 août 2012 à Ouagadougou et portant sur le thème « Renforcement des capacités des enseignants par la formation ouverte et à distance », n’aura plus lieu, du moins, pas à la date prévue. La cause en est que les professeurs des Collèges d’enseignement général (CEG) jugent insatisfaisants les perdiems qui leur sont alloués.
C’est dans une ambiance morose, timide et le visage visiblement triste que les professeurs des CEG, venus pour se recycler, sont arrivés, sous une pluie battante, à l’Institut des sciences (IDS) hier matin pour participer à la 4e édition des universités d’été. Mais elle n’aura plus lieu ou du moins pas ce jour, 7 août, qui était prévu pour le lancement, les professeurs ayant jugé insignifiants les perdiems qui leur ont été octroyés pour le suivi de leur formation. Cette annonce a été faite par le Pr Lucien Bonou, directeur général de l’Institut des sciences (IDS). « Les étudiants réclament 21 000 000 de F CFA comme perdiems tandis que nous ne disposons que de 19 000 000 de F CFA », a signifié le directeur général de l’IDS, le Pr Lucien Bonou. Ce dernier dit ne rien comprendre de la réaction des étudiants, étant donné que l’université d’été est gratuite et qu’en plus, chaque étudiant, reçoit une somme forfaitaire de 30 000 F CFA pour sa prise en charge à laquelle s’ajoutent ses frais de transport et d’hébergement et 2 000 F CFA par jour pour sa ration alimentaire. La particularité des universités d’été de cette année est la création d’une nouvelle filière qu’est la licence professionnelle en enseignement des sciences : mathématiques, sciences physiques, sciences de la vie et de la terre. Les cours de cette nouvelle filière sont données à distance à travers la Formation ouverte à distance (FOAD). Et c’est pour faire d’une pierre deux coups que les étudiants qui se sont inscrits (125 au total) à cette nouvelle filière ont été associés à ceux qui participent aux universités d’été. Selon le Pr Lucien Bonou, chaque participant à la FOAD doit débourser la somme de 250 000 F CFA pour sa formation et 5 000 F CFA pour l’inscription. La formation dure un an suivi de trois mois de stage où les étudiants ont la possibilité d’échanger avec les enseignants et de bénéficier de micro-enseignements. Le Pr Lucien Bonou a déclaré que la FOAD est deux, trois ou quatre fois moins chère que celle organisée par d’autres départements dans les mêmes conditions. « Les mêmes formations, ailleurs, coûtent 500 000 F CFA, 600 000 F CFA ou même 1 000 000 de F CFA », a-t-il mentionné. Lorsque nous avons approché les étudiants pour en savoir plus, ils ont tous, d’un commun accord, refusé de s’exprimer. « Nous parlerons, mais au moment opportun », a lancé l’un d’entre eux. Et un autre d’ajouter qu’ils sont en pleine concertation. Le refus de communiquer avec la presse s’explique par le fait que ces étudiants n’avaient pas de porte-parole. Personne ne voulait donc prendre le risque de prendre la parole au nom de tous. C’est dans un brouhaha total que nous avons pris congé d’eux. Comme avertissement à l’endroit des étudiants participants, le Pr Lucien Bonou a confié que si ceux-ci ne revenaient pas à de meilleurs sentiments, ils reviendraient à leurs propres frais pour poursuivre la formation.
Ambèternifa Crépin SOMDA et Masbé NDENGAR (Stagiaire)