Mossa Ag Attaher, porte-parole des mouvements de l’Azawad : "Tant que l’Azawad ne sera pas un territoire sécurisé, Bamako n’aura pas la paix" #aOuaga

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Mossa Ag Attaher, porte-parole des mouvements de l’Azawad : "Tant que l’Azawad ne sera pas un territoire sécurisé, Bamako n’aura pas la paix"

Publié le jeudi 18 septembre 2014 | aOuaga.com

© aOuaga.com par Séni Dabo
Négociations intermaliennes d`Alger : les mouvements de l`Azawad donnent les raisons du blocage
Jeudi 18 septembre 2014. Ouagadougou. Hôtel Soritel. Des responsables des mouvements de l`Azawad ont animé une conférence de presse sur le blocage des négociations intermaliennes d`Alger. Photo : Mossa Ag Attaher, porte-parole des mouvements de l`Azawad

Des responsables des mouvements de l’Azawad ont animé une conférence de presse le 18 septembre 2014 à Ouagadougou. Elle a essentiellement porté sur les négociations intermaliennes qui se tiennent à Alger en Algérie depuis le début du mois de septembre et qui sont aujourd’hui bloquées.

Ce sont beaucoup plus des responsables du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui se sont retrouvés devant les journalistes mais ils disent parlé au nom de tous les mouvements qui revendiquent cet espace du Nord-Mali. Du trio qui composait le présidium, c’est le chargé de communication du MNLA et porte-parole des mouvements arabes, Mossa Ag Attaher, qui a le plus tenu le crachoir. Dans des propos introductifs, il a fait la genèse de l’accord intérimaire de Ouagadougou signé en juin 2013 dans la capitale qui, à son avis, est la base de la relative normalisation de la situation actuellement au Mali.
Sur les pourparlers intermaliens d’Alger, Mossa Ag Attaher a fait savoir que les mouvements de l’Azawad y sont allés avec une priorité qui est la définition du statut politique de la région objet de leurs revendications. Des questions comme le développement de l’Azawad, la sécurité, la réconciliation nationale, sont certes intéressantes, mais ne sont pas prioritaires à la rencontre d’Alger, a estimé le porte-parole. Ledit statut, a ajouté M. Attaher, a provoqué un premier blocage avec la délégation gouvernementale malienne qui propose la mise en place de commissions thématiques dans le cadre des négociations. Pour montrer leur détermination à obtenir le statut politique demandé qui, précisera le porte-parole par la suite dans la partie questions-réponses, est soit l’autonomie, soit le fédéralisme, les groupes de l’Azawad ont posé un "acte politique historique" avec la signature d’un protocole d’accord pour se battre jusqu’à la satisfaction de cette revendication principale. Malgré ce que le porte-parole a qualifié de mauvaise foi du gouvernement malien et les blocages, il se dit néanmoins confiant quant à l’obtention d’un accord de paix définitif et durable pour éviter les atermoiements. "Nous sommes fatigués des accords circonstanciels juste pour calmer des situations", a dit, agacé Mossa Ag Attaher.
Dans son propos liminaire, le porte-parole des mouvements de l’Azawad a également fustigé les récents propos du président malien Ibrahim Boubacar Keita qui, parlant des négociations intermaliennes d’Alger, a fait savoir qu’il n’y aura ni autonomie, ni fédéralisme encore moins d’indépendance de l’Azawad. Le principal animateur de la conférence de presse a regretté ses propos en ce qu’ils sapent les pourparlers car à quoi sert en ce moment de négocier. Comme avertissement, il a déclaré que "tant que l’Azawad ne sera pas un territoire sécurisé, Bamako n’aura pas la paix".
Dans la partie réponses aux questions, Mossa Ag Attaher a fait savoir qu’il n’y a pas d’antinomie entre le statut que les mouvements demandent pour l’Azawad et l’intégrité territoriale du Mali qu’ils se sont engagés à reconnaître dans l’accord intérimaire de Ouagadougou. "L’autonomie, le fédéralisme ne portent pas atteinte à l’intégrité territoriale du Mali", a-t-il fait savoir avant de prendre l’exemple de pays comme le Nigeria, l’Espagne pour étayer ses propos.

Séni DABO