Société
Syndicat autonome des controleurs et inspecteurs du travail Une grève de 48 heures pour exiger la satisfaction de leurs preoccupations
Publié le mercredi 17 septembre 2014 | Le Quotidien
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Après avoir organisé un sit-in les 25 et 26 juin 2014, le syndicat autonome des contrôleurs et inspecteurs de travail (SYNACIT) est passé à la vitesse supérieure. En effet, depuis le mardi 16 septembre 2014, les contrôleurs et inspecteurs observent un arrêt de travail de 48 heures sur toute l’étendue du territoire national pour exiger la satisfaction de leur plate-forme revendicative.
Exiger l’adoption du décret d’application de l’article 392 de la loi N°028-2008/AN portant code du travail au Burkina, l’octroi d’une indemnité de conciliation et la dotation du corps des inspecteurs et contrôleurs du travail d’un statut leur garantissant l’indépendance et la stabilité comme le recommandent les instruments de l’organisation internationale du travail (OIT). Tels sont entre autres, les points de la plate-forme revendicative du syndicat autonome des contrôleurs et inspecteurs de travail déposée depuis, auprès de la hiérarchie. Face à la non satisfaction de ses revendications, le syndicat autonome des contrôleurs et inspecteurs de travail sont passés à la vitesse supérieure. En effet, depuis le 16 septembre 2014, ils ont déserté, très tôt dans la matinée, leurs bureaux pour se retrouver au Centre d’éducation ouvrière où ils observent une grève de 48 heures. A en croire, le secrétaire général du SYNACIT, Hamidou Belem, depuis le début de l’année, jusqu’à ce jour, le syndicat a toujours prôné le dialogue. Aussi a-t-il fait savoir, suite au préavis de grève, le syndicat a été reçu par les autorités du ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale pour des rencontres d’informations. Toutefois, aucune proposition concrète n’est sortie, à l’issue de ces rencontres. « Cela fait très longtemps que nous avons posé nos différentes préoccupations. Mais de négociation en négociation nous sommes toujours à la case départ. Nous n’avons pas senti aucune évolution. Et tant que nous n’aurons pas de satisfaction, nous serons toujours en mouvement » a indiqué Hamidou Belem. Au nombre des préoccupations, les contrôleurs et les inspecteurs du travail exigent le renforcement des services de l’administration du travail en moyens adéquats et le jugement des dossiers pendants. Selon Hamidou Belem, l’adoption du décret d’application de l’article 392 du Code du travail, demeure une préoccupation majeure pour les inspecteurs et les contrôleurs du travail, car il stipule que « l’Etat doit mettre à la disposition de l’inspection du travail, les moyens en personnel et en matériels nécessaires à son bon fonctionnement ». Cependant, a regretté le secrétaire général, cette disposition n’a jamais été prise, bien qu’elle figure dans les différentes codes qui se sont succédé au Burkina. Selon le secrétaire général du SYNACIT, dans l’exercice de leurs missions, les inspecteurs et les contrôleurs du travail sont très souvent victimes d’agressions physiques et morales, il en veut pour preuve, l’agression des inspecteurs du travail, à Tenkodogo en 2014. Au regard de ce fait, une indemnité de conciliation pour compenser quelque peu ces contraintes. De la dotation du corps des inspecteurs et contrôleurs d’un statut leur garantissant l’indépendance et la stabilité, le secrétaire général du SYNACIT a expliqué que ce point défendu par le syndicat entre en droite ligne avec les textes de l’OIT, en ses articles 6 de la convention 81 et de l’article 8 de la convention 129 ratifiés par le Burkina. En effet, ces articles stipulent que : « le personnel de l’inspection du travail sera composé de fonctionnaires publics dont le statut et les conditions de services leur assurent la stabilité dans leur emploi et les rendent indépendants de tout changement de gouvernement et de toutes influences indues » (art 6. Convention 81). Outre ces dispositions non prises en compte, Hamidou Belem a déploré le manque de matériels roulants dans les directions régionales. « A ce jour, chaque direction régionale du travail et de la sécurité sociale dispose d’un seul véhicule, sauf Ouagadougou qui dispose de deux véhicules. La région du Centre-ouest, a son véhicule au garage, depuis 6 mois », a-t-il confié. Pour Hamidou Belem, les militants ne sauraient restés indifférents et passifs face à ces atermoiements qu’ils estiment « insultants et inadmissible ». Pour eux, la règle est simple, « tant que le texte d’application ne sera pas adopté, nous serons toujours en mouvement et ce, à notre corps défendant » a prévenu Hamidou Belem. Avant d’ajouter que si rien n’est fait, à l’issue des 48 heures de grève, le syndicat va encore durcir le ton 1
Par G. Maurice BELEMNABA
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