Gourcy (AIB) – Des militants de base du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) du Zandoma, sont descendus dans la rue le vendredi 31 aout 2012 pour désapprouver la pré-liste des candidats de leur parti aux élections législatives de fin d’année, a constaté un correspondant de l’AIB.
Des militants du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP, parti au pouvoir) ont exprimé leurs désaccords concernant la pré-liste des candidats de la province aux élections législatives de décembre 2012.
Ils sont descendus dans la rue le vendredi 31 aout 2012 pour marquer leur indignation en rapport avec la désignation provisoire de Lassané Savadogo et Cathérine Laure Tontorobo/Ouédraogo comme nominés à la candidature définitive du CDP dans la province, par un collège d’appréciation des candidatures.
Les manifestants estiment que certains leaders de la province tels Cathérine Ouédraogo, Mahamoudou Ouédraogo et Boureima Ouédraogo devraient figurer sur cette lite en raison des critères de sélection (ndlr : le militantisme du candidat, sa moralité, sa popularité dans la province et ses chances de succès).
Partis de la place de la nation de Gourcy, les manifestants, banderole et pancartes en main, ont entonné l’hymne du CDP et ont sillonné la route nationale N°2, passant par la rue jouxtant la compagnie de gendarmerie, pour rejoindre le siège du parti situé Rue d’Olonne/Mer.
Ne voyant personne au siège du parti où ils avaient prévu remettre une pétition au Secrétaire général, les manifestants ont poursuivi leur marche jusqu’à la place de la nation, pour un meeting final.
« Nous marchons en tant que démocrates et soucieux de l’ascension du parti pour montrer qu’il ya des gens au sein du CDP/Zondoma qui travaillent à sa faillite. Ce travail de sape s’est matérialisé par le comportement honteux des membres du collège d’appréciation qui a estimé que des candidats tels Cathérine Ouédraogo, Mahamoudou Ouédraogo et Boureima Ouédraogo ne répondaient pas aux critères (de sélection ndlr) » a fait comprendre Bassika Issa Ouédraogo, un des porte-paroles des manifestants.
Pour lui, Cathérine Ouédraogo (Elle est différente de Cathérine Laure Tontorobo/Ouédraogo, la candidate retenue) est connue pour son militantisme depuis les premières heures du CDP ; mieux elle a été la suppléante de l’actuel député de la province Lassané Savadogo lors des dernières législatives et a sillonné toute la province pour battre la campagne. « Pensez vous qu’elle peut se retrouver aujourd’hui membre du Secrétariat Exécutif National du parti si elle n’avait pas fait ses preuves ? » s’est-il demandé.
Oumou Ouédraogo, membre de la section CDP et membre de l’organisation de la marche, a exprimé le même avis, favorable à Cathérine Ouédraogo qu’elle connait depuis 21 ans.
« Je peux comprendre pour le cas spécifique de Mahamoudou Ouédraogo qui du reste s’investi personnellement pour le développement de la province avec à son actif l’institution de la coupe de l’unité, la construction du commissariat de police du Gourcy et du plateau omnisport etc, qu’il n’a pas encore la carrure individuelle pour assurer la victoire du parti, mais dire que l’on ne le connait pas dans la province, allez-y comprendre » dira-t-elle.
Les noms retenus par le collège d’appréciation des dossiers de candidatures ont subi un vote à main levée. Le collège qui a examiné 9 dossiers, était composé de 70 membres et représentants des communes de Boussou, Bassi, Tougo, Lèba et Gourcy.
Les noms devront subir l’appréciation du secrétariat national du CDP avant leur validation définitive.
Le CDP, le plus grand parti politique du Burkina, constitué à l’origine par plusieurs formations politiques, a décidé pour la première fois d’instaurer formellement cette présélection espérant atténuer les querelles de leadership local et de rivalité qui se multiplient lors de la désignation des candidatures. Avec le tri du collège d’appréciation, il espérait aussi que les candidats retenus ne seront plus considérés comme étant « imposés » depuis Ouagadougou.
Certaines localités ont visiblement préféré transférer la totalité des dossiers au secrétariat national pour éviter ce qui se passe actuellement à Gourcy. C’est le cas du Bazèga, avec une liste de 15 noms, Kourwéogo, 14 noms, Ioba 12 noms…pour seulement 2 postes à pouvoir par province.