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Crise à l’agence EAA : «Le départ du secrétaire exécutif reste non négociable»
Publié le vendredi 12 septembre 2014  |  Le Quotidien




Le personnel licencié de l’agence intergouvernementale panafricaine Eau et assainissement pour l’Afrique (EEA), face à la situation qu’il vit depuis quelques temps, a organisé une conférence de presse, le jeudi 11 septembre 2014, à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre avec les hommes de médias était de porter à la connaissance de l’opinion publique sa situation, de dénoncer les injustices subies de la part du secrétaire exécutif et de ce fait, interpeller les autorités compétentes afin qu’elles puissent sauver l’Institution qui est sur le point de sombrer.

Depuis la reformes institutionnelles entamées en 2011, et qui ont consacré le changement de dénomination de l’Institution Eau et Assainissement pour l’Afrique, avaient fait naître l’espoir d’un souffle nouveau pour une organisation qui se veut résolument africaine. Cependant, après seulement 3 ans de réformes et de sacrifices incommensurables, la situation de l’Institution est catastrophique. C’est ainsi que la situation financière et le mauvais management de l’Institution et de la gestion des partenariats avaient conduit le personnel a manifesté leur mécontentement par une grève le 24 juin dernier. Suite à cette grève, comme simple réponse de la part du secrétaire exécutif, Idrissa Doucouré, plus d’une vingtaine de personnes avaient été licenciés, ramenant le nombre de licenciés, en cette année 2014, à 27. Au regard de cette situation et pour interpeller les autorités compétentes, le personnel déflaté de EAA a rencontré la presse, le jeudi 11 septembre 2014, à Ouagadougou. Au cours de la rencontre, ils ont dévoilé que l’Institution croule sous le déficit chronique de près de 10 milliards de FCFA, une utilisation des ressources financières des projets à d’autres fins, et des dettes colossales aux fournisseurs qui ne font que croître. Pour cela, plusieurs travailleurs du siège de l’institution et aussi des bureaux pays ont des arriérés de salaire, variant de 4 à 8 mois. Pour eux, la porte de sortie de la crise serait le départ du secrétaire exécutif. Aussi, ils ont affirmé que toutes les règles du management sont foulées au pied par le premier responsable, qui a patrimonialisé l’Institution en étant à la fois le président, le secrétaire exécutif et le président du Conseil d’administration de tous les organes de l’institution. « La reforme de l’institution n’est pas à l’origine du problème. C’est plutôt la gestion qui est défaillante ce qui a conduit à la paralysie de l’institution et des bureaux pays » a fait savoir la mandataire du personnel, Yacine Traoré.

Une injustice subie par le personnel de la part du secrétaire exécutif

Selon Jean Marc Yofé, porte-parole du personnel, ils ont mené des entreprises auprès des autorités du Burkina Faso, pour tenter de faire entendre leur cri du cœur. C’est alors après la mise en place du comité interministériel par les autorités du Burkina Faso, que Idrissa Doucouré a entamé une campagne de terreur et de règlement de comptes. « Nos multiples actions en justice pour contester ces décisions se sont heurtées à l’immunité diplomatique brandie par Idrissa Doucouré » a déploré Jean Marc Yofé. « Nous tenons à préciser que malgré des tentatives de diversion pour orienter le débat autour du paiement des arriérés de salaires, de la mise en place de délégués du personnel et la réintégration de nos collègues licenciés dans le cadre de cette crise, le départ du secrétaire exécutif reste, non négociable », a-t-il laissé entendre. A cet effet, ils ont dénoncé plusieurs comportements abusifs de Idrissa Doucouré qui ont contribué à fragiliser l’institution qui sont, entre autres, le manque de communication, l’utilisation du matériel de l’EAA à des fins personnelles, et ses dépenses exorbitantes et les détournements de fonds. « Nous avons le devoir d’attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale de ce qui se passe au sein de notre institution. Après bientôt 4 mois de lutte, sans salaires et sans soutien manifeste, nous tenons à vous signifier que nous continuerons à consentir les sacrifices nécessaires pour parvenir au redressement de la situation », a exprimé le porte parole du personnel, Jean Marc Yofé1

Par Nadège COMPAORE
(Stagiaire)
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