Politique
Démissions au MPP : Ça continue… à Bobo
Publié le mercredi 10 septembre 2014 | L`Observateur Paalga
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Ce fut véritablement une rude épreuve à laquelle ont été soumis Armand Sawadogo et ses camarades au cours de ce point de presse relatif à leur démission du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Ce qui est sûr, ce jeu de questions réponses était loin d’être une partie de plaisir pour ces démissionnaires qui se devaient de donner des réponses précises à certaines questions de journalistes aussi pointues que pertinentes.
C’est avec un quart d’heure de retard que débutera cette conférence de presse. La grande salle du Patro saint Vincent de Paul à Koko qui a servi de cadre à cette manifestation semblait à l’occasion refuser du monde. Des jeunes et des femmes dont certains ont effectué le déplacement dans des minicars affrétés pour la circonstance y avaient pris place. Devant cette foule de « militants » et confortablement installés au présidium, les principaux organisateurs de ce point de presse.
Et c’est Armand Sawadogo, présenté comme le chef de file des démissionnaires du MPP/Houet, qui prendra le premier la parole pour situer les hommes de média sur le contexte de la tenue de ce point de presse. Dans sa déclaration liminaire, il donne d’abord les raisons de leur démission qui seraient « notre désillusion vis-à-vis de ce que nous attendions du MPP pour notre pays. Nous avons quitté nos partis et formations politiques pour de meilleures attentes et ambitions politiques en faveur du peuple. Mais malheureusement, nous sommes plus que déçus de ce que nous avons constaté dans ce parti et du comportement de plusieurs de ses responsables. Nous pensons que des partis comme le CDP sont encore meilleurs ».
Le décor était déjà planté pour des démissionnaires qui vont même enfoncer le clou en accusant le MPP d’incitation à la violence, à la haine et de mal gouvernance par des comportements de responsables du parti qu’ils jugent inadmissibles. Et Armand Sawadogo de conclure « qu’à partir de ce jour nous, démissionnaires du MPP, prenons l’engagement ici et maintenant de rejoindre le CDP et d’œuvrer pour la paix, la stabilité et l’émergence économique de notre cher pays, le Burkina Faso ». Voilà qui est bien dit pour des militants qui disent militer au CDP dans l’espoir d’y trouver une vie politique meilleure.
Transfuge du RDS (rassemblement pour la démocratie et le socialisme) dont il se dit membre fondateur, le CDP est donc le troisième parti d’Armand Sawadogo, lui qui a transité par le MPP pour rejoindre aujourd’hui le parti au pouvoir. Un nomadisme politique que des journalistes ont voulu comprendre en demandant au conférencier ce qui le fait courir et quel pourrait être son prochain point de chute au cas où il n’obtiendrait pas satisfaction au CDP. Je ne vous le dirai pas pour l’instant, a-t-il répondu sèchement avant de faire comprendre que le nomadisme politique n’est pas un fait nouveau puisque, pour lui, Roch, Salif et Simon ont, eux aussi, leur histoire après avoir milité ailleurs avant de déposer leurs valises à l’ex-ODP/MT et aujourd’hui le MPP. Visiblement captivés par les débats de plus en plus houleux, les nombreux « militants » dans la salle ne cessaient d’applaudir à l’intervention de certains confrères comme pour saluer la pertinence de leurs questions.
Ce qui a intrigué un journaliste qui a voulu savoir s’il y avait des démissionnaires parmi l’assistance. Non ! ont répondu certains, au grand dam du conférencier qui avait pourtant annoncé au début de la rencontre la présence de démissionnaires dans la salle. Quid alors de la liste des 300 démissionnaires annoncés ? « Soyez patients, vous l’aurez dans quelques jours », a répondu aux journalises Armand Sawadogo. Et au moment où nous tracions ces lignes, nous apprenions que l’hémorragie n’était pas finie au MPP/Houet. Un deuxième point de presse est prévu ce mercredi matin à la maison de la Femme de Lafiabougou pour annoncer de nouvelles démissions du parti de Roch Marc Christian Kaboré. Dans le même temps, nous apprenons que la section provinciale du MPP/Houet organise ce mercredi à partir de 16 heures à son siège une assemblée générale des jeunes pour informations sur la vie du parti dans la province.
Jonas Apollinaire Kaboré
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