Société
Mamadou Ouattara, porte-parole du personnel d’EAA : «notre priorité est la suspension du secrétaire exécutif et l’audit de l’institution»
Publié le mercredi 3 septembre 2014 | L`Observateur Paalga
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Dans notre Lettre pour laye du vendredi 29 au dimanche 31 août 2014 nous évoquions la situation de la panafricaine de l’eau notamment les audits qui y auraient été faits et le mandat d’arrêt contre l’informaticien qui serait porté disparu. Que nenni, affirment les travailleurs de l’institution qui sont venus à notre rédaction le lundi 1er septembre 2014, en compagnie de l’informaticien en question (voir photo 2). Par la voix de leur porte-parole, Mamadou Ouattara, ceux-ci persistent et signent : ils réclament la suspension de leur secrétaire exécutif et un audit de la structure.
Pouvez-vous nous faire la genèse de la situation à EAA ?
Il s’agit d’une remise en cause de la gestion de l’institution par le premier responsable, compte tenu d’un certain nombre d’évènements et de faits constatés, notamment la difficulté de l’organisation de faire face à ses engagements vis-à-vis de ces partenaires financiers, des fournisseurs et même vis-à-vis de ses employés .Le personnel a ainsi décidé d’interpeller la hiérarchie pour avoir une gestion participative de l’organisation afin d’éviter des crises.
Face au refus de la direction de mettre en place les délégués du personnel, un mouvement de grève générale a été entamé le 24 juin 2014. Suite à ces actions qui ont été relayées par la presse nationale et internationale, les autorités du Burkina Faso se sont saisies du problème et le Premier ministre a mis en place un comité interministériel où il y avait les représentants du ministère de tutelle qui est le ministère de l’Eau et de l’Assainissement, du ministère des Affaires étrangères, du ministère de l’Economie et des finances pour qu’ils puissent rassembler les différents protagonistes autour de la question. Les représentants du personnel ont été entendus, le secrétaire exécutif et son groupe ont été entendus.
Après quoi, on a discuté des points de divergence qui leur avaient été soumis. Le comité a donc pris acte de tout ce qui a été dit lors de la confrontation et a promis d’élaborer un rapport à transmettre à qui de droit, au Premier ministre qui est mandataire. Le secrétaire exécutif a continué ses actes d’intimidation en direction du personnel à travers des menaces, des attaques verbales. Dans ce contexte délétère, le personnel a donc manifesté son mécontentement et le secrétaire exécutif a décidé de la suspension des contrats d’une vingtaine de grévistes le 04 août 2014.
Les représentants du personnel ont attaqué la décision et le processus est en cours à la justice qui doit se prononcer sur la légalité d’une telle décision. Le secrétaire exécutif, dans cette situation, fait valoir son immunité diplomatique. Il avait également brandi son immunité diplomatique, son cheval de bataille, lorsque nous avions demandé la mise en place du délégué, ce qui a été refusé au niveau de l’action sociale. Nous avons des problèmes d’arriérés de salaire (3 à 6 mois) en ce qui concerne le siège et 9 bureaux pays sur 12 dans lesquels nous sommes actifs.
Les signataires étant nombreux, la crise ne saurait se limiter qu’au siège comme le prétendait le secrétaire exécutif. Nous attendons à l’heure actuelle la réponse des autorités du Burkina au rapport que le comité a soumis aux mandataires pour être écoutés sur les différentes questions. Nous avons commencé à attaquer. À notre niveau, à la demande du comité, nous avions observé un moratoire afin de ne pas aborder des questions qui fâchent. Quant au secrétaire exécutif, lui tentait toujours de démoraliser le personnel. Nous avons donc recommencé à attaquer avec nos évidences.
Nous avons déposé une plainte en justice pour harcèlement sexuel qui suit son cours. A la demande du comité, nous nous calmons pour ne pas entamer des actions qui pourraient empêcher nos collègues en fonction de travailler. En attendant, d’autres plaintes ont été introduites car nous savons que le processus est long.
Combien de personnes sont concernées par la suspension de contrats et pour combien de temps ?
La suspension du contrat concerne 20 personnes au siège pour une durée de 1 mois. En principe, cela prend fin le 04 septembre. Cette décision a été prise de façon unilatérale malgré l’opposition du comité. Nous l’avons laissé faire afin d’être dans la légalité, en conformité avec le souhait du comité interministériel.
Selon toute vraisemblance, un audit aurait révélé des manquements au niveau informatique et l’informaticien aurait fui. Qu’en est-il ?
Jusqu’au 4 août, le réseau informatique de l’institution fonctionnait. Mais dans la matinée du 4 août une liste a été dressée et ceux qui y avaient leur nom ne pouvaient accéder à leur bureau. Nous n’avons plus eu donc accès à nos bureaux. A partir des 4 et 5 août, on a constaté les problèmes sur le réseau.
L’informaticien figurait sur la liste et n’a donc pas eu accès à son bureau. Les serrures avaient été changées pour des postes sensibles comme les finances, l’auditeur interne, les ressources humaines, la logistique, l’informatique. L’auditeur interne a même été vérifié.
Dans cette situation, on nous parle d’un audit qui aurait révélé des choses. Nous ne savons pas quand cet audit a eu lieu et qui l’a fait, ni comment. La demande d’audit que nous avons faite a été adressée au comité pour un audit sur la gestion de l’institution. Nous attendons cet audit et nous avons promis au comité de travailler sur les termes de références.
Il n’y a pas eu d’audit informatique. L’informaticien a déposé une plainte à la gendarmerie et a été entendu, il ne s’est pas volatilisé (voir photo). Un audit concernera tous les aspects des ressources humaines jusqu’au dernier sous qui aurait été utilisé lors du dernier mandat d’Idrissa Doucouré. L’audit viendra confirmer si nous avons respecté tous les textes et procédures de l’institution jusqu’à ce jour.
Après le 4 août, il y a eu une intervention d’informaticiens de l’UEMOA jusqu’à la salle serveur ou nous avions accès aux bases de données de l’institution. Pour une institution qui se veut crédible, il n’est pas approprié de vider le personnel pour appeler des experts étrangers. Nous craignons une manipulation de nos données.
Vous avez un ensemble de revendications. Qu’est-ce prime sur votre liste ?
Notre priorité est la suspension du secrétaire exécutif et l’audit de l’institution immédiatement afin de pouvoir situer les responsabilités. S’il y a des malversations que les fautifs paient et soient sanctionnés. Les résultats de l’audit donneront les grandes conclusions et le conseil des ministres qui est l’instance suprême de l’institution appréciera.
Le 4 septembre prochain, les «suspendus» reprendront-ils le chemin du bureau ?
Au plus tard le 3 septembre, l’ensemble du personnel suspendu se réunira pour discuter de la conduite à tenir face à la situation présente puisque beaucoup de choses se sont passées dans nos bureaux à notre insu.
Hyacinthe Sanou & Harold Alex Kaboré (stagiaire)
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