Afrique
L’insécurité alimentaire et les changements climatiques au cœur du 4e Forum sur la révolution verte en Afrique
Publié le mardi 2 septembre 2014 | AIB
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Addis-Abeba - Le 4e Forum sur la révolution verte en Afrique, ouvert lundi à Addis-Abeba en Ethiopie, va se plancher sur les défis à relever face à l’insécurité alimentaire et aux changements climatiques, a constaté l’AIB.
Le Forum a débuté sans cérémonie à l’Hôtel Sheraton de Addis-Abeba, par deux panels de haut niveau. Le premier porte sur la «recherche pour nourrir l’Afrique» et le second sur «l’alimentation, les revenus et la sécurité alimentaire».
Les experts, venus du Canada, de Chili, de l’Inde et d’Afrique, ont rappelé que le continent est en retard pour l’investissement destiné à développer l’agriculture de façon générale, mais particulièrement pour soutenir la recherche dans ce secteur.
Selon eux, le continent à intérêt à s’imposer comme un acteur de premier plan sur la recherche agricole et permettre à ses chercheurs de trouver des nouvelles techniques et pratiques innovantes, en travaillant dans les laboratoires et sur le terrain avec les producteurs.
«Il faut des recherches qui portent sur des approches innovantes, combinant les approches nouvelles avec de vielles approches», a déclaré Dominique Charron, du Centre canadien de recherches pour le développement international (CRDI).
«Il y a les plantes légumineuses pour augmenter la quantité d’azote dans le sol et la technique du microdosage, pour qu’il ait un impact maximum au bénéfice de la plante, sans surcharger les sols d’engrais», a-t-elle dit en guise d’exemple.
Pour Dr Yemi Akinbamijo, secrétaire exécutif du Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA, sigle anglais), il faut toutefois des balises pour la recherche agricole sur le continent.
Il pense que la recherche doit viser nécessairement le long terme et être soucieuse de l’environnement, de la réduction de la pauvreté et de l’inclusion des producteurs vulnérables.
Les technologies ne résolvent pas tout
Mais les experts sont conscients que les trouvailles scientifiques ne peuvent pas, à elles seules, suffire pour atteindre l’objectif de la sécurité alimentaire et le développement de l’agroéconomie.
«Trouver des technologies adaptées de résolvent pas tout le problème. Fondamentalement, il est important de tenir compte des fermiers et de l’environnement dans lequel ils travaillent», ont-ils indiqué
En outre, il faudra «tropicaliser» certaines recherches qui sortent de laboratoires des pays développés. A ce sujet, le responsables du CRDI estiment qu’en ce qui concerne les pays sahéliens comme le Burkina Faso, il faut orienter les rechercher sur les changements climatiques.
Il faudra également un effort pour une meilleure gestion de l’eau et enfin donner une importance particulière au bétail. Au-delà des ressources financières qu’il apporte, ajoutent-ils, le bétail apporte de la fumure pour renforcer les sols sahéliens, pauvres et peu profonds.
Le Forum est organisé par l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) en collaboration avec l’Union africaine, le Fonds international de développement agricole (FIDA) et la Confédération d’Afrique australe des syndicats agricoles (SACAU) entre autres.
Durant 4 jours, quelques 1 000 acteurs seront à la recherche de solutions concrètes pour mettre en œuvre les engagements que les chefs d’Etat ont pris au 23e sommet de l’Union africaine à Malabo, en juin dernier.
A cette rencontre à laquelle le président du Faso, Blaise Compaoré avait pris part, les chefs d’Etats africains avaient appelé à doubler la production alimentaire en Afrique, à réduire la pauvreté et à financer conséquemment le secteur agricole d’ici à 2025.
Pour contribuer à l’atteinte de ces objectifs, les participants 4e Forum sur la révolution verte en Afrique (AGRF, sigle anglais), ont décidé de chercher les solutions dans la mobilisation des fonds et dans la recherche agricole appliquée.
Ils s’intéressent aussi à l’implication de la jeunesse et des entreprises privées ainsi que l’inclusion des couches les plus vulnérables dans la chaine de production.
Ces participants sont des décideurs politiques, des leaders de la société civile ou sont issus d’associations d’agriculteurs, de représentants du secteur privé, d’associations de jeunes et de femmes et ainsi que des scientifiques.
Au-delà de la problématique principale sur la sécurité alimentaire en Afrique, la rencontre s’articule autour de l’augmentation de la productivité alimentaire en dépit du changement climatique, la promotion de l’investissement agricole, le soutien à la modernisation des marchés agricoles et l’élimination des barrières commerciales intra-régionales.
Agence d’information du Burkina
Aimé Mouor KAMBIRE, depuis Addis-Abeba
AMK/TAA
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