Politique
Salif Diallo, 1er vice-président du MPP: « il n’y a pas l’ombre d’un nuage entre nous»
Publié le mardi 2 septembre 2014 | L`Observateur Paalga
© aOuaga.com par Séni Dabo
MPP : conférence de presse d`après-démissions Lundi 1er septembre 2014. Ouagadougou. Les premiers responsables du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) ont animé une conférence de presse au siège du parti au lendemain d`annonces de démissions de militants. Photo : Salif Diallo, 1er vice-président chargé de l`orientation politique du MPP |
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Des démissions à Ouaga, à Pabré ! Des rumeurs de démission au sein de la Direction. Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) est-il au bord de l’implosion ? Que nenni, assure le 1er vice-président du parti ‘’des démissionnaires du CDP’’, Salif Diallo, qui a animé une conférence de presse, le 1er septembre 2014, en l’absence de Roch Marc Christian Kaboré en « mission ». C’était au siège du parti sis au quartier Ouidi.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que s’il y a un parti politique au Burkina Faso qui se trouve sous le feu des projecteurs ces derniers temps, c’est bel et bien le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Et en cela, le parti du ‘’Soleil levant’’ brille ces derniers temps par ses vicissitudes : Mardi 26 août, départ de 220 militants avec à leur tête Mohamed Traoré ; 3 jours plus tard, le 29, ce sont 400 autres adhérents de Pabré conduits par Alfred Ouédraogo qui ont quitté le navire au grand bonheur du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Notons que dans l’un comme dans l’autre cas, le nombre de démissionnaires n’a pas pu être effectivement établi. Le 30, une déclaration du Bureau exécutif national relativisant le départ de ces militants. Dernier épisode en date, une conférence de presse organisée le 1er septembre. Pour ce rendez-vous avec les journalistes, le parti de Roch (en mission) a sorti l’artillerie lourde. En effet, ce sont de gros calibres comme Salif Diallo, 1er vice-président ; Simon Compaoré, 2e vice-président ; Jean-Marc Palm, 3e vice-président, et Clément Sawadogo, secrétaire général, qui ont répondu aux préoccupations des journalistes.
Le MPP plus que jamais debout
Ce point de presse fut le lieu pour les responsables de ce parti de réaffirmer la bonne santé de leur parti en dépit de ces départs. Ainsi, selon Salif Diallo, leur parti a une grande implantation aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Burkina Faso. En effet, il ressort de son exposé que cette nouvelle formation dispose de 13 fédérations régionales, de 44 sections provinciales, de 362 sous-sections communales ou d’arrondissement. « Le mouvement dispose de 2/3 de la diaspora », ajoute « l’homme fort »de Ouahigouya. A l’en croire, les démissionnaires sont des individus qui n’ont pas fait plus de 2 heures au MPP. Pour lui, ils ont été instrumentalisés par le parti au pouvoir: « Il y aura toujours des personnes aux intestins fragiles qui vont essayer de monnayer leur position contre des espèces sonnantes et trébuchantes ». Avant de siffler la fin de la récréation : « Quand quelqu’un vient au MPP dire qu’il est pour le référendum, c’est qu’il s’est trompé de case ». Pour « l’homme de Niamey », il y a chaque jour que Dieu fait des adhésions massives et de qualité au MPP. Balayant du revers de la main les rumeurs de dissensions entre les leaders du parti, il rassure : « Il n’y a pas l’ombre d’un nuage entre les membres de la Direction du MPP ».
Réagissant à la réponse du chef de l’Etat au président américain Barack Obama, Gorgui, comme on l’appelle, reconnaît que la position de « l’homme le plus puissant de la terre » est conforme aux aspirations des peuples africains. Avant de se faire plus précis : « Ce sont les aspirations du peuple qui doivent être suivies et non celles d’un homme, fût-il fort. »
Interrogé sur l’attitude du MPP au cas où le président du Faso convoquerait le corps électoral pour un référendum, l’animateur de cette conférence martèle : « Nous sommes hostiles au référendum et nous allons user de toutes les voies légales pour nous y opposer ». Se prononçant sur une participation de son parti à un éventuel gouvernement de transition sous la présidence de Blaise Compaoré, le conférencier lâche : « Le MPP n’est pas là pour prendre part à un quelconque gouvernement ».
Comme on le voit, les responsables du MPP ont profité de cette tribune pour réitérer leur refus du référendum, de la modification de l’article 37, et la mise en place du Sénat.
Joseph Bambara (stagiaire)
« Ça, c’est une question bête »
Il y avait de quoi se demander s’il s’agissait d’une conférence de presse ou d’un meeting du MPP tant la salle était bondée de militants. En effet, plusieurs dizaines de membres de cette formation politique ont pris d’assaut les lieux de telle sorte qu’un bon nombre de journalistes s’est retrouvé réduit à suivre la rencontre, pourtant organisée à leur intention, par les ouvertures tout en restant debout dehors durant ce meeting, pardon cette conférence de presse. Il faut dire qu’il y avait de quoi s’interroger sur la nature de la rencontre tant les sympathisants poussaient des cris à chaque phrase choc de leur leader comme à un meeting. A la suite de la déclaration liminaire, on passa à la traditionnelle phase des questions posées par les hommes de médias. C’est le plus naturellement du monde qu’un journaliste a pris la parole pour demander quelle serait l’attitude du MPP en cas de référendum. Grande fut notre stupéfaction d’entendre un des militants lâcher : « ça, c’est une question bête ».
C’est le lieu d’attirer l’attention des responsables des partis politiques, sur l’urgence et la nécessité de discipliner les leurs et surtout d’assurer la formation de ceux-ci. Car la distinction entre un meeting, une réunion interne et une conférence de presse doit relever de leur mission vis-à-vis de leurs adhérents.
J. B.
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