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Le Pays N° 5186 du 31/8/2012

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Enrôlement biométrique : Que chacun récolte ce qu’il a semé !
Publié le lundi 3 septembre 2012   |  Le Pays


Burkina
© Autre presse par DR
Burkina Faso: bon déroulement de l`enrôlement biométrique


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Le ratissage souhaité par certains acteurs politiques burkinabè, après la clôture de l’enrôlement biométrique, n’aura donc finalement pas lieu. Faute d’accord entre la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et les acteurs politiques sur l’envergure à donner à une probable rallonge de l’opération, la poursuite des inscriptions se limitera à certaines catégories de Burkinabè à qui le Code électoral offre ce droit. Il s’agit, entre autres, des fonctionnaires nouvellement mutés ou admis à la retraite et des membres de leurs familles et des personnes ayant recouvré leur droit électoral. Ceux parmi les 45% d’électeurs potentiels qui avaient réellement l’intention de s’inscrire mais qui ne figurent pas sur la liste des personnes autorisées à le faire en dehors des périodes de révision, devront donc attendre une autre occasion pour posséder une carte d’électeur. Mais, à qui la faute d’ailleurs si les huit millions de Burkinabè en âge de voter n’ont pas été tous enrôlés comme on l’aurait souhaité ? Il faut d’abord, par pragmatisme, reconnaître que l’inscription de tous les citoyens burkinabè majeurs sur une liste électorale n’est qu’un idéal qui sera toujours poursuivi. Même dans les grandes démocraties, le taux d’inscription électorale de 100% a toujours été un vœu pieux. La CENI a pleinement joué son rôle en déployant son équipe dans toutes les communes du pays. Le temps accordé aux populations, soit 10 jours en province et 21 à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, a été suffisant pour ceux qui ont pris l’affaire au sérieux. L’institution électorale a, en outre, joué sa partition dans l’effort de mobilisation des acteurs politiques, de la société civile et des coutumiers et religieux. C’est dire donc que le président Barthélémy Kéré et ses collaborateurs ont essayé de mettre les petits plats dans les grands pour réussir le pari d’enrôler autant de Burkinabè que possible dans les meilleures conditions possibles. A l’impossible, nul n’est cependant tenu. C’est ainsi que le démarrage de l’opération a connu des difficultés qu’une prompte réaction a permis de minimiser et de rattraper par une prorogation de cinq jours du délai prévu dans la zone concernée. Mais la contribution des partis politiques, premiers bénéficiaires directs du vote et donc de l’enrôlement, a brillé par une timidité qui, pour certains, frise la démission.

Le parti majoritaire a, en tout cas, mené des actions visibles de mobilisation, même si l’on pouvait tout de même attendre mieux du dinosaure politique qu’il représente. L’opposition s’est, une fois de plus, contentée de faire le minimum pour attendre les derniers jours de l’opération afin de rendre une visite de courtoisie aux agents recenseurs. Rien de plus normal donc que les critiques les plus sévères, mais, malheureusement, les moins réalistes, viennent de son camp. Elle a d’abord jugé largement insuffisant le taux de 55% atteint, pour ensuite, paradoxalement, rejeter la proposition faite par la CENI de faire le ratissage au niveau des chefs-lieux de régions uniquement. Les raisons de l’insuffisance de moyens humains, financiers et matériels adéquats pour étendre cette prolongation à toutes les communes n’y ont rien fait. Certains opposants ont même poussé l’impertinence jusqu’à évoquer des financements qui pourraient venir de bailleurs de fonds qui, jusque-là, ne se sont pas encore manifestés. Non contents donc d’avoir de la CENI qu’elle fît leur boulot à leur place, ces acteurs politiques ne trouvent pas mieux à faire que d’exiger d’elle l’impossible. Pire, ils lui demandent une chose et son contraire. Peut-on comprendre quelqu’un qui souhaite un ratissage de l’enrôlement et en même temps exige, malgré l’absence des ressources, que cela se fasse au-delà de ce que peuvent permettre les moyens disponibles ? Un tel comportement cache mal une intention de faire de la diversion.

Il est assimilable au fait de se chatouiller soi-même pour rire car, en fin de compte, le résultat demeure le même. Les partis qui n’auront rien fait ou n’auront pas fait un grand effort pour inciter leurs militants à s’inscrire sur la liste électorale ne font du tort qu’à eux-mêmes. Ils auront beau battre campagne dans tous les quatre coins du Burkina avec les plus grands moyens possibles, ils feront un travail quasi inutile pour avoir négligé le préalable, à savoir s’assurer que ceux dont ils recherchent les voix ont la possibilité de les leur donner. Le vote étant un acte volontaire au pays des Hommes intègres, l’on doit donc apprécier à sa juste valeur le nombre d’enrôlés. Le véritable défi qui reste à relever à ce stade du processus électoral, aussi bien pour les futurs candidats ayant su mobiliser leurs militants pour l’enrôlement que pour ceux qui ont négligé cette étape, c’est d’amener le maximum possible d’inscrits à aller voter. Et cela quel que soit le nombre qui sera définitivement retenu après la poursuite de l’inscription et le dé-doublonnage. Les acteurs politiques devront donc, en même temps qu’ils s’évertueront à convaincre les participants à leurs meetings, de la pertinence de leur programme, essayer de les persuader de la nécessité de se servir utilement de leur carte d’électeur. Et ils n’ont pas intérêt à échouer cette fois à ce niveau, s’ils veulent être honorablement élus et refléter réellement le choix de la majorité du peuple. En tous les cas, il est évident que de l’enrôlement aux élections, chacun récoltera ce qu’il aura semé.

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