Suite à sa 6e assemblée générale statutaire tenue les 23 et 24 novembre derniers, le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) a animé une conférence de presse. Cette conférence qui a eu lieu le 30 novembre dernier dans ses locaux sis à Somgandé, avait pour but de faire aux hommes de médias le point de l’AG statutaire. Les échanges ont porté sur des questions brûlantes, aussi bien nationales qu’internationales.
Le MBDHP dit tenir son AG statutaire dans un contexte international marqué par l’effondrement du système capitaliste. Le mouvement en veut pour preuve les Etats en récession comme la Grèce, le Portugal, l’Espagne et d’autres pays dans l’œil du cyclone comme la France, l’Allemagne, l’Italie, etc. Cette crise, affirme le MBDHP, a des répercussions fâcheuses sur les populations d’Afrique « des villes et des campagnes, de plus en plus privées de pain, d’eau, de logis, de soins de santé, d’éducation et de savoir. » Sur le plan national, le mouvement dit tenir son AG dans un contexte « de délitescence de l’Etat, du fait des faillites des institutions de la République. » Le MBDHP n’a pas manqué l’occasion de souligner l’aggravation du phénomène de la vie chère au Burkina.
Concernant les richesses minières, le mouvement dénonce un pillage à grande échelle par les multinationales. En effet, comme l’a souligné son secrétaire général, Aly Sanou, il est inadmissible qu’un pays pauvre comme le Burkina, qui tend éternellement la main à l’extérieur, brade ses ressources aurifères. Il rappelle à l’opinion que le Burkina a l’un des codes miniers les plus généreux au monde, en ceci qu’il permet que les exploitants donnent seulement 10% des revenus au pays et « bénéficient en même temps de nombreuses exonérations fiscales et rapatrient toute leur production hors du Burkina ».
Parlant des élections couplées, le MBDHP souligne qu’elles ont été souvent émaillées de violence, surtout lors de la désignation des candidats à la base du CDP, comme ce fut le cas à Tougan. Le mouvement dit adopter cinq actes à l’issue de l’AG : un appel à la levée des sanctions infligées aux étudiants de l’Université de Koudougou, un appel à la mobilisation contre le pillage des ressources naturelles et la reconnaissance des candidatures indépendantes aux législatives et aux municipales.
La situation malienne a également retenu l’attention de l’AG. En effet, si celle-ci condamne les exactions commises sur les populations civiles au Nord-Mali, elle « dénonce la présence de troupes militaires étrangères notamment françaises et américaines dans la sous-région au nom d’intérêts géostratégiques qui sont eux-mêmes étrangers aux intérêts des peuples de la sous-région ». Enfin, le MBDHP récuse une éventuelle intervention militaire au Nord-Mali. Cela parce que, selon ce mouvement, la défense de l’intégrité territoriale des Etats est une affaire purement interne. Et, dans le cas précis du Mali, cette intervention serait lourde de dangers pour le peuple malien.