Du 29 novembre au 1er décembre 2012, s’est tenu, à Ouagadougou, un atelier de formation des associations partenaires de Diakonia sur les droits sexuels et la santé reproductive. Il a regroupé les partenaires du programme démocratie, droits humains et genre et ceux du programme justice économique et sociale. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre le VIH/Sida, célébrée sous le thème « objectif zéro- zéro décès lié au sida »
Capitaliser les ONG nationales partenaires de Diakonia en connaissances, en méthodes et techniques afin de permettre une meilleure prise en compte de la question transversale du VIH/Sida dans leurs projets et programmes. C’est l’objectif d’un atelier de formation tenu du 29 novembre au 1er décembre dernier à Ouagadougou et visant à garantir les droits des couches sociales vulnérables sur ces plans. Trois jours durant, les participants ont échangé sur les questions relatives au cadre conceptuel de la santé sexuelle et reproductive ; à la problématique de l’application des droits en matière de santé sexuelle et reproductive et de l’approche basée sur les droits dans le cadre de la lutte contre le VIH.
En effet, une étude conduite sur les pratiques sexuelles à risque et leurs déterminants chez les travailleuses du sexe de la ville de Ouagadougou a permis à ces participants de prendre l’ampleur de la prévalence du VIH. Sur une population de 167 travailleuses du sexe dont l’âge est compris entre 15 et 41 ans, 45,5% ont déjà effectué un test de dépistage de l’infection à VIH, dont 43,4% de cas positifs. Selon le programme sectoriel santé lutte contre le Sida, le taux de prévalence du VIH/Sida chez les minorités sexuelles au Burkina est de 23% chez les homosexuels et 16% chez les travailleuses du sexe. Au terme de cette formation, les participants ont fait des recommandations portant sur l’élaboration rapide de mécanismes d’application des lois sur la santé sexuelle et reproductive et le VIH/sida pour assurer la protection des droits des populations à la santé sexuelle et reproductive et plus particulièrement le droit des minorités sexuelles.
Ils ont, en outre, préconisé la sensibilisation et la formation des acteurs sur le contenu des lois sur la santé sexuelle et sur le VIH/Sida. En effet, le Burkina s’est engagé à promouvoir les droits fondamentaux de l’Homme, la dignité et la valeur de la personne humaine dans l’égalité des droits des hommes et des femmes. En outre, de ces échanges, les participants perçoivent la non-prise en compte des droits des minorités sexuelles qui pourrait annihiler tous les efforts des politiques et programmes mis en place pour contenir la propagation de la pandémie du VIH /Sida et la stigmatisation et le rejet freinant les comportements de prévention et de prise en charge. Cependant, reconnaît Salamata Ouédraogo de Diakoni, les défis et obstacles majeurs en matière des droits en santé sexuelle et reproductive sont liés à des contraintes socioculturelles et à la méconnaissance des dispositions légales en la matière par les différents acteurs. D’où un appel aux décideurs pour l’application de la législation en la matière et le respect des droits des minorités sexuelles au Burkina.