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Art et Culture

Zeynab : « mon mari n’est pas jaloux au point de m’enfermer »
Publié le dimanche 31 aout 2014  |  Burkina 24
Zeynab
© Autre presse par DR
Zeynab Habib. artiste musicienne béninois




La particularité de cette étoile de la musique béninoise Zeynab Habib, est qu’elle arrive toujours à créer une passerelle intéressante entre le RnB et la culture béninoise. En 2002, dès la sortie de son premier album, elle a su s’imposer au Bénin et dans la sous région. Nominée aux trophées Kora en 2002 en Afrique du Sud, elle a été lauréate du trophée de la meilleure artiste féminine de l’Afrique de l’ouest en 2005 aux Kora Awards. Elle est aujourd’hui et depuis 2007 nommée ambassadeur national de bonne volonté de l’UNICEF. Nous l’avons rencontrée lors de son passage à Ouagadougou où elle y était pour une formation.

Burkina24 : Vous avez participé à une formation sur liberté artistique à Ouagadougou. Qu’est-ce que cette formation vous a apporté et pourquoi le choix s’est porté sur vous pour représenter le Bénin ?

Zeynab : J’ai effectivement participé à cette formation qui porte sur les droits humains et les droits culturels. Je ne sais pas par quoi leur choix a été motivé mais je devine que c’est par rapport à mon rôle d’ambassadrice de l’UNICEF au niveau de mon pays que j’ai été sollicitée pour participer à cette formation. Le travail que je fais entre aussi dans le cadre du respect des droits de l’humain.

Nous avons appris beaucoup de choses à cette formation. On nous a tracé la valeur, l’importance et on nous a fait comprendre, même à nous qui connaissons déjà que les droits humains existaient, que certaines choses simples de ces droits humains, le pouvoir d’exercer la bonté ou la négativité sur autrui, l’importance de respecter le droit d’autrui, de ne pas interférer dans ces droits et la responsabilité du gouvernement qui est celui de faire appliquer non seulement la loi mais aussi de protéger chaque citoyen.

On a fait un peu le tour et ça sera difficile pour moi d’énumérer tout ici.

B24 : La liberté d’expression artistique de Zeynab a déjà rencontré des difficultés ou a-t-elle déjà été bafouée ?

Zeynab : Non, je ne peux pas dire que j’ai eu des problèmes par rapport à une tierce personne dans le cadre de mon activité. Je ne vais pas dire que je ne suis pas une artiste engagée. Je suis quelqu’un qui chante et dénonce des choses mais en parabole.

Je ne suis pas le genre d’artiste qui va carrément toiser une et une seule personne juste pour dénoncer quelque chose. Je parle souvent en parabole, j’utilise des termes philosophiques pour expliquer et pour que les gens comprennent clairement.

Mais très souvent, je pointe du doigt toute la population, les responsabilités de chacun et les responsabilités de l’Etat. Je n’ai donc pas eu de restriction au niveau de ma carrière, de malaise ou quelque chose qui m’a empêchée de travailler normalement.

B24 : On remarque beaucoup un mélange de rythmique américaine et des sonorités de votre terroir dans vos chansons. Pensez-vous que cela pourrait être l’avenir de la musique africaine?

Zeynab : Je peux dire que je ne suis pas quelqu’un qui triche. Je suis quelqu’un qui s’exprime selon ce qu’elle a pu apprendre, ce qu’elle a côtoyé. Je suis née et j’ai grandi en Côte d’Ivoire.

Au départ, étant Béninoise, j’ai grandi avec la culture de notre pays, ce que je ne peux pas rejeter parce que je suis une Africaine en fin de compte. Avant d’être Zeynab, je suis l’enfant du peuple, enfant de l’Afrique donc pour moi naître quelque part, avoir été élevée avec la culture d’autrui, je ne peux pas rejeter cela d’emblée et me mettre à faire une musique qui se trouve dans mon village et que je ne connais même pas.
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