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Prévention de l’extrémisme violent au Burkina : les acteurs politiques interpellés à jouer leur partition
Publié le dimanche 31 aout 2014  |  L’Hebdo du Burkina
Marche-meeting
© aOuaga.com par Séni Dabo
Marche-meeting de l`opposition : du monde dans la rue contre le référendum
Samedi 23 août 2014. Ouagadougou. L`opposition politique a organisé une marche-meeting pour exprimer à nouveau son rejet du projet de référendum sur l`article 37




L’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest et particulièrement au Sahel est devenu préoccupant tant au niveau régional qu’international. La CEDEAO a déjà sa feuille de route dans la lutte contre le terrorisme. Quant aux Nations unies, à l’Union européenne et le Forum mondial antiterrorisme (GCTF) les initiatives en direction de la sous-région sont intéressantes. Néanmoins, chaque pays s’y déploie pour veiller au grin dans la prévention de l’extrémisme violent  : c’est le cas du Burkina. Une enquête indépendante financée par l’ambassade du Danemark et co-réalisée par le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) du Burkina et le bureau Global Center, publié sur le site du bureau aboutit à interpeller les acteurs politiques burkinabè à jouer leur partition pour la paix.



Sous la direction du Pr Augustin Loada, directeur exécutif du CGD et Peter Romaninte, membre senior au Bureau New Yorkais du Global Center, l’enquête révèle de prime abord que le Burkina Faso présente une différence par rapport aux autres pays, à au moins un égard.

Bien que les deux décennies après l’indépendance aient été marquées par des troubles et des bouleversements, le Burkina s’est taillé une réputation de paix et de stabilité politique relatives. Car dans la sous-région la Côte d’Ivoire, le Mali, le Nigeria, le Niger des crises sociopolitiques ont fortement secoué ces pays.

A cela se greffe un regain d’extrémisme religieux avec le groupe islamique Boko Haram, Al Qaïda, le MUJAO et la rébellion touareg au Mali qui ont accentué la fragilité de sécurité de l’Afrique de l’Ouest. Dans cet environnement de crise généralisée, note le rapport  : « Le fait que le Burkina a réussi à éviter la violence extrémiste et un conflit armé prolongé est tout à fait remarquable ».

Raison pour laquelle au vu de la gravité des crises dans d’autres pays, la communauté s’est moins préoccupée du Burkina que des Etats voisins.

Ainsi, le rapport repose sur l’idée que, « la paix et la stabilité relatives au Burkina devraient être mieux comprises et occupées une place plus importante dans l’agenda régional et international ». De toute évidence, relate le rapport  : « Maintenir la paix et la stabilité au Burkina devrait être une priorité pour toutes les parties prenantes ».

En ce sens qu’une crise dans le pays aurait des effets déstabilisants et coûteux pour les Burkinabè et pour la région. Pour y revenir, les recherches ont abouti à conclure que de nos jours les acteurs politiques doivent jouer leur partition pour maintenir le Burkina sur les rails de la paix.

Comment le Burkina peut prévenir l’extrémisme violent ?

Selon le rapport, les sources probables d’un extrémisme futur sont difficiles à préciser de façon concrète, mais les personnes interrogées ont souvent indiqué des niveaux de plus en plus élevés d’intolérance religieuse et l’importation possible d’idées extrémistes de l’étranger comme étant des sujets d’inquiétude particuliers.

Partant, les acteurs politiques et sociaux doivent œuvrer à prévenir l’extrémisme violent grâce à des mesures en lien avec les conditions structurelles, tout en évitant l’émergence de facteurs d’attraction.

Toutefois, cette stratégie préventive ne doit porter atteinte aux mesures prises pour réagir au sous-développement et améliorer la sécurité des hommes de façon générale au Burkina ; en comprenant que la sécurité et le développement sont liés, elle doit les compléter. En termes de recommandations, les acteurs du rapport ont pu énumérer entre autres  :

Primo  : Sur le plan politique, le gouvernement doit travailler à la formalisation d’une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme qui intègre des mesures de lutte contre l’extrémisme violent et habiliter une agence désignée ou un comité gouvernemental pour superviser sa mise en œuvre.

En outre, le gouvernement doit se consacrer aussi à l’amélioration des normes de gouvernance en actualisant la politique nationale sur la bonne gouvernance du Burkina et en s’engageant à l’appliquer de façon rigoureuse. Aussi, des mesures supplémentaires pour réduire la corruption et améliorer la transparence et la responsabilité seront un atout.

Freiner l’évolution du chômage en reformant le système éducatif en particulier au niveau universitaire, etc. Secundo  : Pour les organisations de la société civile, il a été recommandé de développer les réseaux horizontaux pour faciliter le dialogue inter et intracommunautaire.

Il y a aussi la nécessité de travailler avec le gouvernement et les donateurs pour développer des programmes qui favorisent la cohésion sociale et les sources de résilience contre l’extrémisme violent, en particulier dans des secteurs essentiels tels que l’éducation et la participation politique et avec ces acteurs notamment les jeunes.

Tertio  : Les partenaires internationaux ont été aussi sollicités pour continuer à soutenir le gouvernement du Burkina Faso dans l’élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme avec des mesures de lutte contre l’extrémisme violent.

Bref, c’est un rapport qui place les Burkinabè eux-mêmes comme les acteurs de la continuité de la paix et la stabilité au Burkina. Aussi à plus d’un an de l’élection présidentielle de 2015, les acteurs politiques ont été interpellés à jouer leur partition dans la prévention de la paix.

Théodore ZOUNGRANA
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