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Les enfants dans la rue : Un phénomène préoccupant dans les Hauts-Bassins
Publié le dimanche 31 aout 2014  |  L’Hebdo du Burkina




Le problème des enfants dans la rue est devenu préoccupant pour les familles et surtout pour le gouvernement Burkinabé. Dans la région des Hauts-Bassins le phénomène prend de l’ampleur avec les sites d’orpaillage, la production cotonnière, l’école coranique, etc. Pour la réinsertion sociale de ces enfants, la direction régionale de l’action sociale et de la solidarité nationale des Hauts-Bassins travaille d’arrache-pied avec l’aide des premières autorités de la région. C’est ce que nous révèle ici le directeur régional de l’action sociale et de la solidarité nationale des Hauts-Bassins, Etienne Guigané, administrateur des affaires sociales.



Selon M. Guigané, le constat qu’il fait est assez alarmant, parce que, actuellement le nombre d’enfants dans la rue a assez augmenté par rapport aux années précédentes.

La circulation des enfants sans le contrôle de leurs parents, le franchissement de certaines frontières par des enfants est devenu un véritable problème surtout avec le retour de la paix en république de Côte-d’Ivoire, a ajouté M.. Guigané, sans oublier l’attraction de certaines écoles coraniques, la question de l’orpaillage dans la province du Tuy et également dans celui du Houet.

L’orpaillage attire beaucoup d’enfants qui y vont seuls ou bien accompagnés de leurs parents ou de leurs tuteurs. M. Guigané a poursuivi en disant que la question est vraiment préoccupante de sorte que le ministère de l’action sociale et de la solidarité nationale a engagé un certain nombre d’actions en vue de trouver des réponses à ce phénomène.

Le directeur de l’action sociale et de la solidarité nationale des Hauts-Bassins a aussi fait savoir qu’à Bobo-Dioulasso plus particulièrement, depuis quelques temps, il y a l’exploitation des enfants à des fins de mendicité y compris le problème des jumeaux.

Certains enfants sont également utilisés pour vendre des articles dans des lieux publics où ils ne veulent pas accéder et également à des heures tardives. Raison pour laquelle le premier responsable régional de l’action sociale et de la solidarité nationale des Hauts-Bassins a déclaré haut et fort que le phénomène est devenu alarmant dans ladite région.

Son service est interpellé pour voir avec les premières autorités de la région comment accentuer la sensibilisation et aussi apporter des réponses adéquates car souvent la pauvreté explique la présence des enfants dans la rue.

Comment prendre en charge ces enfants  ?

Pour ce qui est de la prise en charge des enfants dans la rue dans la région des Hauts-Bassins, M. Guigané a souligné que le ministère de tutelle met en œuvre depuis quelques années, «  La stratégie de l’action éducation en milieu ouvert  ».

Il s’agit donc de trouver les enfants dans la rue, comprendre leur situation, mettre en place un dispositif de sécurité dans la rue et travailler en même temps à renouer les liens avec les familles, en offrant soit des activités rémunératrices aux parents, ou bien en plaçant les enfants en formation, ou en les scolarisant.

Ce sont ces activités que l’action sociale des Hauts-Bassins mène depuis quelques années pour la réinsertion sociale des enfants dans la rue. Pour la ville de Bobo-Dioulasso, l’action sociale a une équipe qui intervient exclusivement en vue de protéger ces enfants. C’est une équipe d’action éducative composée d’éducateurs spécialisés.

Cette équipe part dans la rue, apporte les soins aux enfants qu’en ait besoin de reconstituer l’histoire de vie de ces enfants, de trouver les raisons pour lesquelles ces enfants sont dans la rue et sur cette base d’élaborer un programme éducatif individualisé qui permet d’apporter la réponse précise aux problèmes types de ces enfants.

Le directeur régional a indiqué qu’en 2013, suite aux mesures sociales du gouvernement Burkinabé plus de 90 millions ont été injectés dans la région des Hauts-Bassins pour assurer leurs frais de scolarité, la prise en charge sanitaire, le placement en formation, les activités génératrices de revenus et aussi le fonds de roulement pour les enfants et pour leurs familles. Mais la difficulté majeure évoquée par M. Guigané, c’est que les enfants viennent d’horizon divers.

Les enfants quittent souvent les familles pour des raisons donc ils ne veulent plus se remémorer. Soit ce sont des enfants qui ont été chassés, ou qui ont fait, l’objet de banditisme. Certains ont aussi été tellement maltraités ce qui fait qu’il y a une sorte de psychose pour leur retour.

Il y a aussi des enfants qui ont suivis des maîtres coraniques confiés par leurs parents pour sept ou huit ans. Et au moment où l’enfant à seize ans, c’est ce moment qu’il est en rupture totale avec ses parents.

Ainsi, pour reconstituer la trajectoire de ces enfants, cela devient difficile. Il ya aussi des enfants pratiquement envoyés en mission parce que les familles sont dans la précarité. L’enfant va pour trouver des moyens pour sortir la famille de cette précarité.

Et lorsque l’enfant revient avec ce qui n’est pas espéré c’est la déception pour l’enfant et pour la famille M. Guigané a conclu que dans l’ensemble, son service a pu mener cette opération, et beaucoup de parents ont été heureux et surpris que le gouvernement burkinabé ait mis autant de ressources, pour s’occuper de ces enfants dans la rue que les autres ont considéré comme étant des enfants perdus pour la société.

Félix G OUEDRAOGO

Correspondant à Bobo-Dioulasso
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