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Convocation du référendum : là où se trouve l’intérêt national  !
Publié le dimanche 31 aout 2014  |  L’Hebdo du Burkina
Municipales
© aOuaga.com par Séni Dabo
Municipales partielles à Ouagadougou : les électeurs de l`arrondissement 4 accomplissent leur devoir
Dimanche 23 février 2014. Ouagadougou. Les électeurs de l`arrondissement 4 ont pris d`assaut les bureaux de vote pour accomplir leur devoir civique dans le cadre des élections municipales partielles




Combien de manifestants ont arpenté les rues de Ouagadougou ce 23 août à l’appel du chef de file de l’opposition contre l’organisation du référendum  ? Le président du comité d’organisation, Ablassé Ouédraogo, donne le chiffre de « 100 mille personnes », tandis que Zéphirin Diabré qualifie la mobilisation de « gigantesque, d’historique ».



Certains quotidiens de la place évoquent une « mobilisation record » pour l’opposition en oubliant que le 18 janvier, cette même opposition, selon ses propres décomptes, revendiquait avoir mobilisé 500 mille manifestants. Où est la vérité  ? Record battu ou pas battu  ?

A défaut de chiffres officiels de la police à notre possession pour la marche de samedi dernier, on dira que du 18 janvier au 23 août, l’opposition elle-même donne des chiffres en régression, de 500 mille à 100 mille, sur ses manifestants de Ouagadougou. Quoiqu’il en soit, il y a un fait indéniable. Elle mobilise mieux dans la capitale que dans les provinces.

Son fiasco du stade Sangoulé Lamizana de Bobo-Dioulasso le 24 juin et le flop total à Dori un mois plus tard, sont là, pour confirmer ses difficultés à convaincre la majorité des Burkinabè sur son combat contre le référendum. Dès lors, l’arbre de la dernière marche dans la capitale ne doit pas cacher la forêt d’une opposition minoritaire qui fait beaucoup de boucan pour cacher sa peur bleue des urnes.

Comme on la comprend  ! Les foules dans les rues ce n’est pas synonyme de suffrages exprimés dans les bureaux de vote. Cela est d’autant plus vrai que quand vient le moment des élections, l’union sacrée dont l’opposition fait montre actuellement vole en éclat réduisant chaque parti à son expression squelettique.

Squelettique de militants dans un désert de moyens face au rouleau électoral compresseur du CDP. « On se connaît bien dans ce pays » comme aime à le dire l’homme de la rue et la détermination de nos chers opposants à rejeter l’organisation d’un référendum, c’est moins pour le principe de la limitation des mandats que la volonté d’écarter un concurrent redoutable à l’élection présidentielle.

Oui  ! Il faut le dire tout net, Blaise Compaoré par son leadership personnel aussi bien sur le plan national qu’international a de très bonnes chances d’emporter la décision de la majorité des électeurs dès le premier tour d’une élection présidentielle en 2015.

En effet, bien de Burkinabè lui sont reconnaissant d’avoir réussi la refondation de la démocratie au pays des Hommes intègres et donner à la nation, une stabilité et une croissance économique remarquables. A l’épreuve du pouvoir, il a su se forger une stature d’homme d’Etat réformateur, démocrate et progressiste.

De quoi faire pâlir de jalousie tout potentiel candidat à la présidence du Faso et ceux qui en avaient l’ambition se sont sentis à l’étroit à ses côtés. Si fait que les plus virulents opposants à son régime, de Zéphirin Diabré à Roch Marc Christian Kaboré en passant par Ablassé Ouédraogo, sont tous ses anciens ministres.

Par ailleurs et c’est connu, si le CDP se bat, bec et ongles, pour modifier l’article 37 de la Constitution, c’est assurément pour ne pas laisser en rade le meilleur des meilleurs leaders qu’il a dans son sérail.

Cette vérité fait dire à certains thuriféraires de l’opposition, qu’il n’y a pas d’intérêt national en jeu dans le débat sur la modification de l’article 37 qui obligerait le président du Faso à invoquer l’article 49 de la Constitution en appelant au référendum. Pour eux, il y aurait un intérêt individuel, celui de Blaise Compaoré, dans la modification de l’article 37 de la Constitution.

On ne glissera pas dans le débat sémantique sur la signification «  d’intérêt national » et « intérêt individuel et /ou privé ». Mais parler d’intérêt individuel, personnel et privé de Blaise Compaoré sur cette question, c’est refuser de voir qu’il n’y a plus de consensus national sur notre constitution notamment dans les dispositions actuelles de l’article 37.

Le débat partisan fait rage et l’intérêt national c’est d’éviter que cette fracture partisane bien béante ne se transforme en gouffre pour la paix, la stabilité et la cohésion sociale. Comment y arriver  ?

Nous sommes en république. Le président fortement interpellé doit se mettre au dessus du jeu partisan et trouver les voies et moyens pour récréer le consensus national autour de la Constitution. Ici réside l’intérêt national à convoquer le référendum.

L’article 49 de la Constitution lui en donne la pleine prérogative. Fort des dispositions de l’article 165 de la même constitution, on dira qu’il n’y a ni scandale ni illégalité à en user. Au contraire, dans toute démocratie, l’avis majoritaire des citoyens se recherche légitimement dans le verdict des urnes. Honni qui mal y pense.

Notamment ceux se proclamant majoritaires au détour d’une manifestation de rue, mais refusent de donner les moyens à cette majorité de s’exprimer dans les urnes avec effet de droit. Cette majorité adjugée au pifomètre de la rue a fait la preuve de ses limites sous d’autres cieux.

En effet, Gbagbo et son ministre de la jeunesse, Blé Goudé, seraient encore au pouvoir si les marches-meetings étaient gage de majorité dans les urnes. Seulement voilà, le droit n’est pas dans la rue.

Même si elle peut en influencer les contours, en République on finit toujours par recourir au législateur délégué ou originel, le peuple des électeurs en l’occurrence. Le Burkina peut-il déroger à ce sacro saint principe de la démocratie républicaine  ?

L’hebdo du Burkina
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