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Des artistes et journalistes formés aux droits humains

Publié le vendredi 29 aout 2014 | Sidwaya

© aOuaga.com par Séni Dabo
Droit libre TV : une web télé consacrée aux droits humains et à la liberté d`expression
Mercredi 4 juin 2014. Ouagadougou. Institut français. Les responsables de la web télé Droit libre TV ont animé une conférence de presse en marge du 10e festival Ciné droit libre pour présenter ce média en ligne à travers ses activités présentes et à venir

L’association Semfilms en partenariat avec le programme Artwatch Africa a organisé, du 25 au 27 août 2014 à Ouagadougou, une formation aux droits humains et la liberté d’expression artistique.

Afin de promouvoir les droits culturels et la liberté d’expression artistique en Afrique, l’association Semfilms, en coopération avec le programme Artwatch Africa, a initié à Ouagadougou, une formation au profit de promoteurs culturels, d’artistes et journalistes sur ses droits et liberté avec pour thème, «Droits humains et culturels de l’Afrique». La série d’ateliers étalés sur trois jours a réuni 21 participants issus des organisations des droits de l’homme et de la société civile, du gouvernement et également des acteurs-clés du domaine des arts burkinabè. Cette formation a consisté en la création d’un cadre de débats pour analyser les différentes atteintes à la liberté d’expression des artistes et autres créateurs, qui rencontrent des difficultés dans l’affirmation de leurs droits. Elle a également permis d’outiller les participants afin qu’ils comprennent et suivent les défis et les contraintes qui pèsent sur la liberté d’expression créative, notamment dans les pays africains. Le programme Artwatch Africa est un projet d’Arterial Network, qui a pour objectif de sensibiliser le public à la liberté d’expression créative et artistique en Afrique, surveiller les atteintes à cette liberté sur le continent et mobiliser les institutions de soutien pour les artistes soumis à des contraintes et à des menaces diverses. Diana Ramarohetra, manager du projet Artwatcht, a indiqué que des modules sur les droits de l’Homme et les droits de l’artiste ont été dispensés durant les ateliers. En effet, a-t-elle poursuivi, les droits de l’artiste sont souvent méconnus par les autorités et le public, au point que l’artiste est souvent censuré par les organes de régulation. Elle a, par ailleurs, démontré que l’un des plus grands problèmes rencontrés par les artistes est la liberté d’expression. «Le rôle de l’artiste est d’interpeller, d’être le miroir de la société et d’être l’intermédiaire entre la société et les autorités. Cependant, ce rôle n’est pas forcément compris car, pour beaucoup, l’artiste n’est qu’un moyen ludique», a-t-elle ajouté. Toujours selon Diana Ramarohetra, durant la formation, de nombreuses propositions ont été faites afin de pallier ce problème.

Les droits des artistes, souvent méconnus

Et à cet effet, elle a précisé qu’à l’issue de la formation, différents programmes de sensibilisation seront mis en place par Arterial network au Burkina Faso. Pour Abdoulaye Diallo, coordonnateur de Semfilms, le fait d’avoir formé des acteurs de divers domaines de la promotion culturelle permettra de mettre l’artiste au centre des préoccupations. En effet, selon lui, l’artiste ne doit plus être considéré comme un moyen ludique mais plutôt comme un citoyen à part entière, qui a des droits qu’il faut protéger car devant pouvoir vivre dignement de son travail. Le directeur exécutif d’Amnesty international, Yves Traoré, l'un des participants à la formation, a indiqué qu’il y a encore beaucoup de choses à apprendre en matière de droits humains et particulièrement sur celui des artistes. «Avec toutes les techniques et approches que nous avons abordés, nous allons voir comment travailler avec les artistes au quotidien», a-t-il soutenu. Quant à Zeynab, artiste et chanteuse béninoise ayant pris part aux ateliers, elle a souhaité transmettre ce qu’elle a appris à ses compatriotes actifs dans le monde de l’industrie culturelle en général et du show-biz en particulier.
En rappel, Arterial Network est un réseau continental actif réunissant des individus, organisations, donateurs, compagnies et institutions du continent africain, engagés dans le secteur culturel et artistique. La fin de la formation a été marquée par une remise d’attestations aux participants.

- Thomas Dakin POUYA
Sandrine NASSA
(Stagiaire)