Politique
CDP : le retour de militants prodigues
Publié le mercredi 27 aout 2014 | L`Observateur Paalga
© aOuaga.com par Séni Dabo
MPP : plus de 200 militants retournent au CDP Mardi 26 août 2014. Ouagadougou. RAN hôtel Somkièta. Des militants du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, opposition), au nombre de 220, ont animé une conférence de presse pour annoncer leur démission de ce parti et leur intention de retourner à leur parti d`origine, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, parti au pouvoir) |
|
Sept mois seulement après leur départ du CDP pour le MPP, 220 militants selon leur porte-parole, Mohamed Traoré, ex-membre du bureau politique national du parti du soleil levant, ont repris le chemin inverse. C’est la principale annonce faite par un groupe de militants prodigues qui dénoncent le «clientélisme», «la délation» et la «corruption» constatés sur leur ex-terre d’accueil.
Prévue pour 9 h, hier mardi 26 août, c’est finalement à 10 h que l’armée de journalistes qui faisaient le pied de grue a eu accès à la salle de conférences, qui a exceptionnellement refusé du monde. Chacun voulant avoir le scoop. La raison de ce retard, une concertation de dernière minute entre les leaders et leurs camarades démissionnaires. Manifestement, certains hésitaient toujours entre partir et rester. Qu’à cela ne tienne, après ce conciliabule la rencontre tant attendue a pu commencer.
«Nous nous sommes rendu compte qu’au MPP, contrairement au CDP, les jeunes occupent des postes de responsabilité. Mieux, au CDP, on n’a pas besoin de faire des courbettes pour obtenir quoi ce soit. Seuls le mérite et le travail sont à la base de toute promotion», a d’emblée martelé Mohamed Traoré, ex-membre du BPN du MPP et principal animateur de la conférence de presse.
Pour lui, l’objectif principal de cette rencontre est d’informer l’opinion nationale et internationale de la démission de 220 militants du Mouvement du peuple pour le progrès au profit du Congrès pour la démocratie et le progrès qu’ils avaient quitté avec fracas sept mois plus tôt : il s’agit de militants qui avaient suivi la vague de démissions consécutive à la création du MPP en janvier dernier. Initialement, selon Mohamed Traoré, les nouveaux démissionnaires étaient au nombre de 316. Après les concertations 96 d’entre eux ont demandé plus de temps pour mûrir la réflexion. Donc actuellement les démissionnaires seraient au nombre de 220 même si le leader se refuse d’en montrer la liste, du moins pour le moment.
Les raisons de la démission
Mohamed Traoré et ses camarades ont tenu à préciser que c’est en toute âme et conscience et après analyse de la situation qui prévaut au MPP qu’ils ont librement pris cette décision de claquer de nouveau la porte. « Nous avions adhéré au MPP parce que nous avions cru que ce parti incarnait le changement, surtout au regard des discours de ses premiers responsables. A l’arrivée, nous avons constaté que les mêmes tares qu’ils dénonçaient au CDP étaient reproduites et même de façon démultipliée au MPP.
Pire, la guerre des clans n’a cessé de gangrener ce système. Pour preuve, le bureau politique national et les autres instances ont été composés sur la base des instructions des trois pontes du MPP avec de graves dissensions de leurs partisans pour occuper des postes comme si ce parti était déjà au pouvoir ». De ce qui précède il ressort que les ambitions personnelles ont pris le dessus sur le reste au MPP selon les conférenciers. La preuve, dirent-ils en est que dans plusieurs régions, des militants et pas des moindres ont failli en venir aux mains pour occuper des postes comme si cela leur servirait d’échelle pour décrocher des strapontins de députés et de ministres. La conséquence de cette course aux postes serait que les principes démocratiques ont vite foutu le camp pour faire place à des pratiques peu républicaines, fondées sur le clientélisme, le despotisme et à la corruption. «Nous avons retrouvé au MPP les frustrations qui ont conduit à notre démission du CDP, et même de façon amplifiée».
Pour Corneille Kadio, un des leaders des démissionnaires du MPP, ce parti, qui à sa naissance avait suscité de l’espoir chez de nombreux militants, a plus que déçu par ses méthodes dites antidémocratiques, son mépris et son manque de vision politique et aujourd’hui, le devoir de tous les militants déflatés est de retourner au bercail, c’est–à-dire au CDP, qui depuis a pris conscience des erreurs commises par le passé. C’est pourquoi avec ses camarades qui se sont rendu heureusement compte de la duperie, ils ont décidé de faire amende honorable. En regrettant d’abord leur départ qui a fragilisé le parti, ils retournent, d’une part, à la maison mère et, d’autre part, ils réaffirment devant l’opinion nationale et promettent aux autres camarades qu’ils ne laisseront plus le peuple burkinabé se faire berner par des politiciens fatigués ayant pour seule ambition de satisfaire leurs intérêts personnels.
Jean Stéphane Ouédraogo
& Idrissa Ouédraogo (stagiaire)
Commentaires
Dans le dossier
Sondage
Autres articles
«Hommes forts, institutions fortes…» : comprenons-nous bien ?
L`Observateur Paalga - 26/8/2014
CDP Tanghin-Dassouri : un meeting pour installer la sous-section
L`Observateur Paalga - 25/8/2014
Marche-meeting du 23 août : la manif interdite
L`Observateur Paalga - 21/8/2014
Balai citoyen : Après 1 an de balayage…
L`Observateur Paalga - 21/8/2014
Prévention des conflits agriculteurs-éleveurs à Léo : les coutumiers dans l’arène
L`Observateur Paalga - 19/8/2014
Tous les articles d'actualités
L`Observateur Paalga - 26/8/2014
L`Observateur Paalga - 25/8/2014
L`Observateur Paalga - 21/8/2014
L`Observateur Paalga - 21/8/2014
L`Observateur Paalga - 19/8/2014