Le Burkina Faso charme un dragon #aOuaga

News

Politique

Article

Politique

Le Burkina Faso charme un dragon

Publié le mercredi 27 aout 2014 | Sidwaya

© Primature par Mohamoudou Gansonré
Premier ministère : le personnel présente ses voeux au chef du gouvernement
Jeudi 9 janvier 2014. Ouagadougou. Le personnel du Premier ministère a présenté ses voeux de nouvel an au chef du gouvernement, Luc Adolphe Tiao

Une délégation burkinabè, conduite par le Premier Luc Adolphe Tiao, participe au 3e Forum des affaires Afrique-Singapour, qui s’ouvre demain 27 août 2014, pour 48h, dans ce pays, l’un des quatre dragons d’Asie des années 80.

Le Burkina Faso et Singapour sont éloignés par la géographie. Plus de 16 000 km séparent Ouagadougou à Singapour (city) nécessitant un total de près de 18h de vol d’oiseau de fer, via Paris, pour les rallier.

Mais les autorités des deux pays affichent une détermination de transcender les lois de la nature pour rapprocher les deux capitales. Le présent séjour du chef du gouvernement burkinabè, Beyon Luc Adolphe Tiao, 2e du genre (la 1ère en août 2012) à la tête d’Hommes d’affaires de son pays, dans cette cité-Etat de l’Asie du Sud-Est, est une manifestation de cette volonté.

Surtout qu’il intervient quatre mois après que le président du Faso, Blaise Compaoré, a présidé le forum des investisseurs privés du Burkina Faso à Singapour, le 24 avril 2014. Cette fois-ci, il ne s’agit pas d’un rendez-vous bilatéral, mais du 3e Forum des affaires entre l’un des dragons de l’Asie et tout un continent. Mais comme il est de coutume en pareille rencontre, chaque pays vient prêcher pour sa paroisse, pour charmer au maximum les investisseurs et clients potentiels.

Des raisons de venir investir ou d’ouvrir ses portes au « Pays des Hommes intègres », il y a en. Le président Compaoré en avait présentés aux partenaires singapouriens, voire à toute l’Asie : « une population jeune, dynamique, entreprenante et réputée travailleuse », la position géographique centrale du pays dans les espaces UEMOA et CEDEAO, la stabilité institutionnelle et politique.

Il n’avait pas occulté les opportunités et la sécurisation des investissements dans des secteurs tels que l’agro-industrie, les mines, les infrastructures, de l’énergie et des Technologies de l’information et de la communication (TIC), de l’hôtellerie et du tourisme.

Il va s’agir, au cours du présent Forum, de les vendre davantage et de prospecter d’autres horizons de bonnes affaires. Le chef du gouvernement sera appuyé dans la tâche par le ministre en charge du Commerce, Patiendé Arthur Kafando, son collègue des Mines et de l’Energie Lamoussa Salif Kaboré et le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Yacouba Barry.

Le politique est aussi représenté à ce Forum par les ambassadeurs en poste au Japon et en Inde, respective François Oubida et Idriss Raoua Ouédraogo. Des représentants du secteur privé burkinabè sont également du voyage et devront, chacun dans son domaine, encourager à acheter ou à vendre au Burkina Faso.

Améliorer les flux commerciaux

Déjà, les informations sur les flux commerciaux indiquent que Singapour est l’un des rares pays avec lesquels la balance commerciale est excédentaire, soit 34,7% des exportations du pays vers l’Asie.

Les exportations à destination de Singapour concernent principalement le coton, le sésame, la noix d’acajou et l’amande de karité. Leur montant est passé de 23,8 milliards de F CFA en 2008 à plus de 25 milliards de F CFA en 2012. Il y a certes un accroissement de 5,2%, mais cela reste, selon les experts commerciaux des deux pays, en deçà des potentialités.

Il en est de même des importations (entre 1,8 et 1,9 milliards de F CFA) venant de la cité-Etat qui fait école pour sa réussite économique, mais aussi dans d’autres domaines dont la transparence, l’éducation, la santé, la sécurité et l’urbanisme.

Au-delà du Burkina Faso, c’est avec toute l’Afrique que Singapour entend partager son modèle de développement et tirer profit, en retour, des consommateurs et matières premières du continent, à travers les Fora bisannuels entre les deux parties du monde.

C’est pourquoi, les réflexions, dans le cadre de ce 3e forum vont porter essentiellement sur des thématiques commele partenariat Afrique-Asie dans un contexte mondial, la demande des consommateurs en Afrique, le boom du pétrole et du gaz en Afrique: opportunités de partenariat avec Singapour, l’agro-industrie et la transformation des aliments, Transport & logistique en Afrique.

Les précédents Fora, notamment la première en 2010 et la deuxième en 2012, avaient ciblé d’autres centres d’intérêt visant à raffermir les liens commerciaux entre Singapour et l’Afrique.

Koumia Alassane KARAMA

(A Singapour)