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Jean Hubert Bazie, membre du CFOP, à propos de l’interdiction de la marche : « Il faudrait qu’il nous sorte un texte officiel pour nous dire quelles sont les zones rouges »
Publié le vendredi 22 aout 2014  |  Le Quotidien




Nous avons rencontré, le jeudi 21 août 2014, le président du parti de la convergence de l’espoir, Jean Hubert Bazié, par ailleurs membre de l’opposition politique burkinabè. Avec lui, nous avons parlé de l’interdiction de la marche du 21 août, de la délocalisation de la marche et de bien d’autres sujets relatifs à la lutte de l’opposition politique burkinabè. Lisez plutôt.
Le Quotidien: Le maire de Ouagadougou n’a pas donné suite favorable à votre requête concernant la marche-meeting du 23 août prochain. Quelles sont les raisons avancées par le maire ?

Jean Hubert Bazié, membre du CFOP: En substance, je dirais que le maire de la commune de Ouagadougou nous refuse la manifestation pour, dit-il, des raisons de sécurité et d’ordre public. Ce sont les termes qu’il a utilisés. Depuis que nous faisons nos manifestations, nous avons montré notre efficacité dans le contrôle des manifestants. Nous avons des manifestants qui sont déterminés et convaincus de la cause de l’opposition, mais aussi conscients et conscientisés par les responsables de l’opposition. Ils ne sont pas des bandits. Nous l’avons déjà prouvé. Des milliers de manifestants ont parcouru les rues de la ville de Ouagadougou sans rien casser.

Cette fois-ci, le lieu de la manifestation a changé. L’opposition s’est rapprochée un peu plus de Kosyam. N’y a-t-il pas de risques que des manifestants surexcités aient l’idée de se diriger directement vers Kosyam ?

Nous l’avons dit, nos militants ne sont ni des bandits, ni des casseurs. Donc, ceux qui veulent aller vers Kosyam de cette manière sont des aventuriers. Ce que nous voulons, c’est avoir une force disciplinée qui est prête à tout moment à brandir le refus de la modification de l’article 37 et du pouvoir à vie. Tant que la lutte se fera de manière solidaire, elle aura la force nécessaire pour imposer le respect de notre Constitution.

Tout porte à croire que le maire ne reviendra pas sur sa décision. Alors, quel autre scénario avez-vous prévu depuis que vous avez reçu cette correspondance du maire ?

Toute manifestation a droit à la protection de la force publique, pour peu qu’elle soit républicaine, pacifique. Le chef de file de l’opposition a écrit au maire et aux autorités compétentes suffisamment à temps pour qu’elles puissent prendre des dispositions nécessaires pour assurer l’ordre au niveau de la manifestation, puisque l’itinéraire a été donné. Il ne devrait pas avoir de crainte. Je pense que c’est un aveu d’impuissance. S’ils ne peuvent pas assurer la sécurité au niveau de la manifestation, cela veut dire qu’ils ne peuvent pas assurer la paix dans le pays. Nous avons prouvé que nous ne sommes pas des casseurs. L’opposition est en grossesse de l’enfant que nous appelons « liberté ». Mais, il y a des personnes qui veulent secouer l’opposition pour qu’elle avorte de l’enfant « liberté».

Je reviens sur ma question. Quel autre scénario avez-vous prévu après la décision du maire qui vous interdit la marche ? Ou tenez-vous coûte que coûte à votre itinéraire ?

Nous devons nous réunir à 16 h (ndlr : hier), après avoir rencontré le maire. Il va nous expliquer en quoi il y a un problème de sécurité et d’ordre public. La zone que nous voulons parcourir n’est pas une zone « rouge ». Il faudrait qu’il nous sorte un texte officiel pour nous dire quelles sont les zones « rouges » à Ouagadougou.

Et s’il ne parvient pas à vous
sortir ce texte-là ?

Mais, ça veut dire que c’est de la délinquance politique parce qu’à tout moment, ils peuvent même décréter la route de Fada ou de Ouahigouya « zone rouge ».

Dans ce cas, que feriez-vous ?

Nous allons nous concerter pour voir comment exprimer la voix de l’opposition. Notre peuple a toujours voulu la liberté, elle n’a jamais voulu d’une autocratie ou d’une aristocratie.

D’aucuns voient en la délocalisation de la marche une manière voilée de provoquer l’autorité publique. Que répondez-vous à ces personnes ?

Je prendrai un exemple simple. Quand Blaise Compaoré est venu des Etats-unis, il y a des gens qui sont allés manifester en sa faveur. Au Faso, il devrait être autorisé à des contre-manifestants d’aller manifester leur désapprobation à ce qu’il a dit. Imaginez-vous ce qu’aurait été l’attitude des forces de l’ordre par rapport à cette contre-manifestation. Au niveau du CDP et du pouvoir, il y a des gens qui pensent que le Faso est à eux.

Est-ce que jusque-là, vous aviez reçu une autorisation de la mairie?

Nous avons écrit, et comme d’habitude, ils attendent au dernier moment pour nous répondre, pour nous compliquer la tâche. Ils attendent pour nous mettre dans l’embarras. Nos militants ont réclamé l’information et nous avons dit que nous attendons leur réponse pour faire la publicité de l’itinéraire. Voyez-vous qu’ils ne nous facilitent pas la tâche. Nous sommes républicains. Ce n’est pas parce que nous sommes soumis à la loi qu’on doit nous asservir. C’est à eux d’assurer la sécurité. Ils ont la force républicaine.

Mais qu’est-ce qui motive la délocalisation du lieu du meeting à la Patte-doie jugée proche de Kosyam?

Non ! proche de Kosyam ? Non, c’est une obsession ! A 5 km, cest proche ?

Il y a des terrains un peu partout comme à Somgandé et à Tampouy. Pourquoi la Patte-d’oie précisément ? Peut-on y voir une volonté de se rapprocher davantage de Kosyam ?

Mais nous sommes allés jusqu’à Bobo et à Dori. Ouagadougou n’appartient pas à Kosyam.

Par ailleurs, le lieu du meeting ne semble pas approprié vu la mobilisation escomptée. Pourquoi le choix de ce lieu ?

Nous avons étudié la zone. Nous avons vu où nous pourrions stationner les motos et les véhicules. Nous avons évité de centrer les intervenants au niveau du rond-point de la Patte-d’oie parce que nous ne voulons pas de destruction. Nous avons pris l’espace qui était exploitable. Ce n’est pas un hasard.

Quel appel avez-vous à lancer à vos militants et au peuple burkinabè ?

Nous leur demandons d’être mobilisés, confiants et de croire en la possibilité d’une alternance pacifique à laquelle ils doivent contribuer1

Propos recueillis par ACG
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