Société
Promotion des personnes handicapées
Publié le jeudi 21 aout 2014 | Sidwaya
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La Direction de la protection et de la promotion des personnes handicapées a organisé les 18 et 19 août 2014, à Ouagadougou, un atelier d’information et de plaidoyer pour la prise en compte inclusive des personnes handicapées dans les plans régionaux et communaux de développement.
Selon le dernier Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 2006, le Burkina Faso compte 168 094 personnes handicapées, soit 1, 2% de la population. Pour cette couche défavorisée de la population, les autorités ont adopté des textes pour leur protection. Il s’agit de la loi N° 2010-012/AN du 1er avril 2010, et de ses décrets d’application et de ratification le 23 juillet 2009, la Convention des Nations unies relatives aux droits des personnes handicapées du 12 décembre 2006.
Des textes qui peinent à être appliqués, et de ce fait, ces personnes vivent toujours des difficultés, quant à leur insertion socioprofessionnelle. Par méconnaissance des législations en la matière, les personnes handicapées sont exclues, soit mises en marge des programmes de développement, soit leur voix importe peu, même quand elles sont consultées. Pourtant elles ont leur rôle à jouer. Et le Ministère de l’action sociale et de la solidarité nationale tient à la prise en compte de cette couche sociale.
C’est conscient de leur apport dans le processus de développement, que la Direction de la protection et de la promotion des personnes handicapées a opté pour le plaidoyer en vue de leur inclusion dans les politiques de développement local et ce, à travers la vulgarisation des législations.
A cet effet, elle a organisé les 18 et 19 août 2014 à Ouagadougou, un atelier d’information à l’endroit des différents acteurs de la question de handicap.
Une rencontre qui a réuni 40 personnes dont des représentants des départements ministériels, les présidents des conseils régionaux, des organisations des personnes handicapées, des représentants des ONG et des journalistes. Par cet atelier, la direction veut d’abord sensibiliser les collectivités territoriales, sur la nécessité d’élaborer des programmes de développement inclusifs des personnes handicapées, en insistant sur la problématique du handicap et de la vie citoyenne. Ensuite, elle entend intensifier les actions d’information pour une large diffusion et appropriation des textes relatifs à la protection des personnes handicapées. A cet effet, les participants ont bénéficié de 3 communications. L’état des lieux des législations en vigueur, handicap et développement inclusif et le processus d’élaboration des plans locaux de développement.
La sensibilisation, une composante du plaidoyer
Ainsi, dans sa présentation de l’aperçu sur les textes relatifs à la protection des personnes handicapées, Ali Demé, Directeur de la protection et de la promotion des personnes handicapées est revenu sur les différents textes nationaux et internationaux en faveur de la personne handicapée. Au plan national, il s’est attardé sur la loi N° 2010-012/AN du 1er avril 2010, portant protection et promotion des droits des personnes handicapées au Burkina Faso et ses décrets d’application. Cette loi qui veut « protéger, promouvoir et assurer la pleine et égale jouissance de tous les droits de l’Homme et de toutes les libertés fondamentales aux personnes handicapées et garantir le respect de leur dignité intrinsèque». En plus, il a rappelé que «le pays des hommes intègre», a ratifié le 23 juillet 2009, la Convention des Nations unies relatives aux droits des personnes handicapées du 12 décembre 2006. Déjà, avant ces dispositions, le 1er article de la Constitution du 2 juin de 1991 stipulait que : «Tous les Burkinabè naissent libres et égaux en droits ». Mais en réalité, il ne s’agit que d’une égalité de droit et non de fait.
La personne handicapée, un maillon incontournable dans le processus
de développement
D’où ce présent cri du cœur, du département en charge de la solidarité à l’endroit des acteurs locaux, à travers M. Demé qui cite l’ancien président de la Banque mondiale, James Wolfensohn : « Tant que les personnes handicapées ne seront pas intégrées dans le processus principal de développement, il sera impossible de réduire la pauvreté de moitié d’ici à 2015 ou de donner à chaque garçon et à chaque fille, l’opportunité d’achever un cycle complet d’études primaires à cette même échéance…». Avis, partagé par tous les participants à l’atelier. Ils ont tous salué l’initiative du ministère d’approcher et d’inclure les collectivités territoriales à cette lutte. Pour le représentant de la Fédération burkinabè des associations pour la promotion des personnes handicapées (FEBAH), Issa Palenfo, cet atelier vient à point nommé. Pour lui, ce volet a toujours été une priorité dans leur plan d’action. «Nous sommes soulagés parce que d’une part la rencontre a regroupé les organisations des personnes handicapées, des journalistes et surtout des présidents des conseils régionaux», a t-il fait savoir. Pour cela, il espère qu’à l’issue de ce plaidoyer, les personnes handicapées seront bien incluses des les programmes de développements local.
Quant au président du conseil régional du Sud-Ouest, Tierpoo Victorien Somé, il estime qu’il est tout à fait légitime d’inclure cette couche sociale de la population, qui a son mot à dire, dans le processus de développement. Sans leur partition il serait difficile de lutter contre la pauvreté. Il compte comme les autres conseils régionaux, rencontrer les intéressées, afin qu’ensemble, ils puissent favoriser leur intégration dans le processus.
Une chose est de voter des lois, une autre est de les appliquer
C’est dans ce sens qu’organisations des personnes handicapées et collectivités territoriales, ont tous souhaité l’intensification des actions de sensibilisation, pour une application effective des textes. C’est conscient de l’apport des personnes handicapées dans le processus de développement local, qu’au terme des deux jours de plaidoyer, les participants, ont transmis au Ministère de l’administration territoriale, une note- synthèse des travaux et des recommandations, pour la prise en compte de la dimension handicap dans la relecture du guide d’élaboration des plans de développement.
Mariam OUEDRAOGO
mesmira14@gmail.com
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