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Léonce S. Sanou, SG du MPP / Houet : « Dans un grand parti comme le MPP, il est normal qu’il y ait des rivalités de positionnement »
Publié le jeudi 21 aout 2014  |  Le Quotidien




Sociologue de formation, spécialiste des organisations paysannes dans le secteur coton et en suivi-évaluation en développement local, responsable du volet d’activités « Livelihood » dans une ONG américaine de la place, c’est ce jeune d’une quarantaine d’années qui a la charge de conduire la section provinciale du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) dans le Houet. Dans une interview qu’il nous accordée le mercredi 20 août 2014, à Bobo-Dioulasso, Léonce S. Sanou, c’est de lui qu’il s’agit, est revenu sur la vie du parti dans la province, notamment la mise en place des structures, avec ses enjeux. Ainsi, il a fait savoir que le MPP se porte bien à Bobo-Dioulasso, même s’il reconnait qu’il y a eu des rivalités ou compétitions internes entre militants du parti sur le positionnement dans les structures. Cependant, il trouve cela normal au regard de la taille du MPP. Aussi, il a décrié le développement de la ville de Bobo-Dioulasso qu’il qualifie de chaotique et pointe du doigt les autorités en charge de la gestion de la ville, et se dit confiant quant à la capacité du MPP à redonner à Bobo son lustre d’antan. Lisez plutôt !

Le Quotidien : Vous êtes le secrétaire général de la section provincial du Houet du Mouvement du peuple et le progrès (MPP). Peut-on savoir vos priorités ?

Léonce S. Sanon : Sans trop aller dans les détails, nos priorités obéissent aux priorités globales du MPP. Dans la province du Houet, nous nous investissons à réussir l’implantation et le rayonnement du parti dans toutes les contrées où vivent des militants et des populations qui aspirent au changement, qui aspirent à un lendemain meilleur, c’est-à-dire à de meilleures conditions de vie. Il faut comprendre par-là que cela se passe dans les villes, dans les villages, hameaux de culture, dans les secteurs et sous-secteurs d’activités. Le vote étant un acte important et déterminant dans l’action politique, comprenez que la priorité des priorités c’est de conquérir et obtenir la gestion du pouvoir d’Etat au sortir des élections de 2015. Notre détermination est très forte et le peuple est avec le MPP pour le bonheur du peuple. Cette détermination à la même expression dans toutes les localités de la province. Un adage de chez nous dit ceci : « Si la feuille sèche d’un arbre dit qu’elle se retrouvera de l’autre côté du marigot, c’est qu’elle a bâti une entente avec le vent.» C’est vous dire que le MPP au Houet est déjà avec le peuple pour atteindre ses objectifs.

Comment se porte le MPP dans la province du Houet et particulièrement à Bobo-Dioulasso ?

Dans la province du Houet tout comme à Bobo-Dioulasso, le MPP se porte bien. Souhaiteriez-vous qu’il se porte mal ? (rire) Je ne pense pas.
Et la mise en place des structures du parti dans la province, où en êtes-vous ?

La mise en place des structures du parti dans la province du Houet s’est déroulée dans un contexte principalement marqué par le déroulement des opérations d’enrôlement biométrique dans la ville de Bobo-Dioulasso, du 17 au 30 juin 2014 ; l’installation de la campagne agricole qui a ralenti quelque peu les activités du parti en milieu rural ; l’observance du jeûne musulman qui aura véritablement joué sur le calendrier des activités du parti. Aussi, il y a eu des rivalités ou compétitions internes entre militants du MPP sur des questions de positionnement dans les structures, ce qui est du reste normal pour un grand parti comme le MPP qui s’est déjà positionné comme un acteur majeur dans l’arène politique. Néanmoins, à la date d’aujourd’hui, en plus de la structure provinciale, nous avons réussi à mettre en place les premiers responsables des sous-sections dans tous les sept arrondissements de la ville de Bobo-Dioulasso et dans une dizaine de communes rurales sur la douzaine que compte la province. Le travail de structuration est en cours dans les 33 secteurs et dans les 36 villages rattachés ; de même que dans les 171 autres villages des communes rurales. Les hameaux de culture ne seront pas en reste. Outre les structures géographiques du parti, les structures spécifiques sont également en cours d’installation. Il s’agit notamment des structures spécifiques propres aux Jeunes, aux Femmes, aux Anciens et à tous les secteurs d’activités.

On dit souvent que l’acceptation des responsables des structures par les militants est une condition indispensable à leur bon fonctionnement. A votre niveau, comment s’est fait le choix des responsables de ces structures ?

Nous nous sommes référés aux directives du parti relatives à la mise en place des structures qui, en substance, prônent le consensus. Pour y parvenir, nous avons dû prendre le temps nécessaire et même parfois nous accorder sur la façon dont il faut les adapter aux circonstances particulières. Mais, nous disons toujours que le poste dans une structure du MPP n’est pas l’objectif du moment ; le poste permet d’atteindre des résultats et ces résultats sont atteints avec des hommes. Ces résultats, comme vous le savez, c’est le changement en 2015. Je crois savoir qu’au MPP, la responsabilité qu’on donne à certains camarades n’est pas un pouvoir qu’on leur donne, mais une responsabilité qu’ils doivent mériter. Ce qui m’amène à prôner la réussite du passage de la diversité à l’unité d’actions pour un parti qui vient de naitre.

Bobo-Dioulasso, semble-t-il, serait une chasse gardée de certains partis politiques. Quelles stratégies alors pour sa reconquête ?

Si cette pensée est dans l’esprit de certaines personnes, c’est dans les mêmes esprits, je crois, que tout va changer en fonction des réalités du moment. De façon bien imagée, je rappelle qu’un sage africain disait ceci : « Le tigre ne crie pas sa tigritude, mais il bondit sur sa proie et la dévore ».

Quelle lecture faites-vous du développement de Bobo-Dioulasso qui, depuis un certain temps, est décrié. A qui attribuez-vous cet état des lieux et que préconisez-vous ?

Notre chère ville de Sya, comme vous le savez bien, se trouve dans une situation des plus pitoyables. Nous n’avons pas besoin d’aller «charlater» (ndlr consulter un charlatan) pour se rendre compte du chaos. Chacun de nous détient la photographie réelle de cette ville. J’ai comme l’impression que l’homme et la collectivité sont loin d’être au centre de la politique économique et sociale de notre ville. Car, de mon point de vue, pour paraphraser quelqu’un, « il n’y a de richesses que d’hommes ». Et ça, on n’a pas besoin d’être Savant pour le savoir. S’il faille égrainer les principaux maux qui minent notre ville de Sya, voire la région entière, c’est le chômage grandissant des jeunes, l’agrandissement du fossé entre une minorité de riches et une majorité de pauvres, l’impunité, la souffrance sans cesse de la population dans les formations sanitaires de la place, une voirie en souffrance, sans oublier les promesses non tenues à savoir l’éclairage public, le bitumage de routes, l’ouverture d’écoles et de caniveaux. La liste est loin d’être exhaustive. Ce qui contraste d’avec la réalité, c’est qu’à côté, végètent l’achat des consciences, sous plusieurs formes et toutes les formes d’intimidation. Dans nos villages rattachés à la commune urbaine de Bobo, je dénonce la confiscation et les pires formes de spoliation des terres rurales par la petite bourgeoisie encouragée à dessein, bref. La solution aux problèmes de Bobo, à mon avis, est détenue par la jeunesse, les femmes, les braves parents paysans et surtout à la classe intellectuelle de cette ville à qui je lance d’ailleurs un appel afin qu’ils répondent intelligemment à certaines forfaitures qui sautent à l’œil.

Pensez-vous qu’une fois à la tête de la région, ou de Bobo-Dioulasso en particulier, le MPP pourra-t-il donner à cette ville son lustre d’antan ? Si oui, comment ?
Oui, nous pouvons mieux faire et nous en avons les moyens. Les moyens humains surtout, parce que je disais tantôt qu’il n’y a de richesses que d’hommes. Car la seule façon dont les choses peuvent changer pour le mieux, c’est lorsque vous changez pour le mieux. Nous avons un des meilleurs programmes de société. Rien ne sert de vouloir le changement si nous n’avons pas les capacités de faire mieux. Au MPP, nous ne voulons pas du surplace, ni d’un recul. Dans un pays où on a l’impresion que ceux qui détiennent les rênes du pouvoir n’ont de compte à rendre à personne, et en profitent pour monopoliser la richesse, exploiter leurs concitoyens et réfuter tout avis divergent, il ne peut y avoir de développement.

Un mot de fin ?

Nous resterons mobilisés pour dire Non aux partisans de l’instauration du pouvoir à vie au Burkina Faso ; Non au référendum ; Non au tripatouillage de notre Constitution 1

Interview réalisée par Mady BAZIE
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